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samedi 25 octobre 2014

L'archipel Wallis et Futuna se vide

Des familles entières partent chaque mois de l'archipel, les classes se... 
Des familles entières partent chaque mois de l'archipel, les classes se ferment, ici l'école primaire de Malaefoou.. Photo AFP 

C'est un archipel français perdu au beau milieu du Pacifique : Wallis et Futuna sombre peu à peu. Il se vide inexorablement de sa population, les jeunes, en particulier, plient bagages dans ce territoire où l'avenir ne leur sourit pas. « Chaque année, on ferme des classes. Les jeunes sont obligés de s'expatrier parce qu'il n'y a pas beaucoup d'avenir ici », constate Nadia Kavakava, institutrice à Wallis et Futuna, archipel français perdu au beau milieu du Pacifique.

« Les maisons abandonnées se multiplient. Des jeunes reviennent parfois après leurs études en métropole ou à Nouméa mais c'est au compte-gouttes », explique cette trentenaire, qui a étudié quatre ans à Strasbourg. Un territoire atypique À 2.100 km à l'est de la Nouvelle-Calédonie, les îles de Wallis et Futuna forment le territoire français le plus éloigné de la métropole (22.000 km) et l'un des plus atypiques. Trois pouvoirs y cohabitent : l'État, les monarchies coutumières, et l'église catholique, toute puissante. Représentant l'autorité de la France, l'administrateur supérieur (préfet) gère l'archipel, en étroite collaboration avec le Conseil du territoire, où les rois siègent de droit. L'Assemblée territoriale compte 20 élus, mais la réalité du pouvoir est entre les mains des familles royales et des prêtres. Isolées et dépourvues de ressources, ces îles se dépeuplent. En dix ans, la population s'est érodée de 20 % et ne s'élève plus aujourd'hui qu'à 12.197 habitants. Parallèlement, le taux de fécondité est passé de 4,5 enfants par femme, en 1983, à 2,1, en 2013. « Dans cinq ans, cet archipel est mort, des familles entières partent chaque mois. On crée 15 emplois par an à Wallis, les jeunes sont condamnés à l'exil », confie un commerçant d'origine métropolitaine. Sur les 2.155 salariés, 60 % travaillent dans la fonction publique et semi-publique, où les salaires indexés sont confortables, tandis que le secteur privé, dominé par quelques commerces en situation de monopole, est sclérosé. La majorité de la population vit d'agriculture, de pêche et d'artisanat, créant une société fortement inégalitaire, aggravée par une fiscalité reposant uniquement sur les taxes à l'importation et aucun impôt direct. « Tous sur Facebook » Fenêtres sur le monde, Internet et la TNT incitent les jeunes, souvent lassés des impératifs de la coutume et de l'église, à plier bagages. « On est tous sur Facebook, on y passe des heures pour faire des connaissances et parler avec la famille en métropole ou en Australie. C'est triste, Wallis, pour les jeunes et il n'y a pas de débouchés », lâche Lovaïna, en terminale dans l'unique lycée. Faute d'avenir chez eux, Wallisiens et Futuniens migrent donc en masse en Nouvelle-Calédonie où la communauté est estimée à plus de 25.000 personnes.

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