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vendredi 3 octobre 2014

Les positions sur cinq points clés de 5 partis politiques de Kanaky- Nouvelle-calédonie

1. Quel avenir pour la Nouvelle-Calédonie ?
 Palika :  Pas de troisième accord qui serait dangereux pour la cause indépendantiste. Pas de statu quo, volonté réaffirmée d'accéder à la pleine souveraineté.  
UC : Accéder à la pleine souveraineté. Construire une nation plus juste, plus solidaire et fraternelle.
 Calédonie ensemble : Une Calédonie largement émancipée au sein de la République, laquelle doit servir de rempart aux menaces de l’extérieur, mais aussi de l’intérieur.  
MPC :  La collectivité fédérée dans la République. Elle a l’avantage de concilier une très large autonomie, en respectant notre spécificité, avec notre appartenance à la République française. Les Calédoniens doivent être seuls maîtres de leur destin. Front pour l'unité :  Une Calédonie aux confins de l'autonomie, mais ancrée durablement dans la République. La meilleure formule serait d’en passer par un troisième accord rencontrant le plus large consensus.  

2. Faut-il opérer les derniers transferts non régaliens ?
 Palika : Volonté de transférer toutes les compétences prévues dans l'accord de Nouméa, y compris celles de l'article 27 (audiovisuel, enseignement supérieur, contrôle de légalité des collectivités). Nécessité de définir un calendrier et une méthode de mise en œuvre de ces transferts.
UC : Il faut mettre en œuvre tous les transferts de compétences – dont celles énumérées par l’article 27 de la loi organique, ainsi que l’enseignement concernant les programmes et la collation des diplômes. Le transfert des compétences régaliennes sera compris dans la consultation de l'accession à la pleine souveraineté.
Calédonie ensemble : A discuter, à évaluer avec l'Etat. Mais Calédonie ensemble est contre le transfert de l'administration et du contrôle de légalité des collectivités locales (communes, provinces, établissements publics) qui présentent un caractère régalien.  
MPC : Clairement contre. La Calédonie n’arrive déjà pas à gérer sa multitude de compétences. Il ne faut aucun transfert lié à l’article 27 et surtout pas celui du contrôle de légalité des collectivités.
Front pour l'unité : Les transferts ne doivent s'opérer que s'ils sont bénéfiques à la Calédonie. Le contrôle de légalité des collectivités est une compétence de caractère régalien qui ne doit pas être transférée.
 

3. Quel doit être le corps électoral pour les prochaines échéances ?  
Palika : Il faut veiller à ce que les erreurs commises ne se reproduisent pas. Application stricte des critères de définition du corps référendaire. Il faut faciliter au maximum l’inscription automatique, notamment des personnes qui ont déjà voté en 1998.  
UC : Le corps électoral pour la consultation de sortie est prévu par l’article 218 de la loi organique. Pour le corps électoral citoyen, il faut revenir à la bonne application, de l’esprit et de la lettre de l’accord de Nouméa, et pour ce faire, s’il faut modifier les commissions administratives spéciales, afin de revenir sur les erreurs commises, l’UC est d’accord.  
Calédonie ensemble : L'Etat doit organiser l'inscription automatique du maximum d'électeurs. Les commissions administratives pourraient compter un magistrat supplémentaire.
MPC : Le corps électoral gelé est inacceptable. Il doit être ouvert aux personnes durablement établies en Nouvelle-Calédonie depuis plus de dix ans, ainsi qu’aux conjoints des citoyens. Pour que le référendum soit incontestable, il faut que la liste électorale du référendum soit inconstestée. Il faut donc établir sans tarder cette liste. Il ne faut pas que tous les électeurs aient à refaire une démarche individuelle d'inscription.
Front pour l'unité : Il faut un retour au corps électoral glissant. Refus des propositions de l'Etat visant à modifier les commissions électorales aujourd'hui composées d'un magistrat, d'un représentant du maire, d'un représentant de l'Etat, et de deux électeurs représentant les loyalistes et les indépendantistes.
 

 4. Comment doit s’organiser le référendum de sortie ?
 Palika : Les citoyens ont besoin de voter en toute conscience. Il faut donc étayer les options, les concepts de manière que les citoyens sachent ce qu'il y a derrière, avec quelles conséquences.
UC : Le référendum sur l’accession à la pleine souveraineté, tel que Jean-Marie Tjibaou l'avait négocié lors des Accords de Matignon et tel que prévu par l'accord de Nouméa. Il est inutile d’aller jusqu’à trois référendums. En cas de non à l’indépendance, le peuple kanak discutera directement avec l’Etat.
Calédonie ensemble : Il faut réécrire les questions du référendum et y associer des projets politiques des deux sensibilités, indépendantistes et non indépendantistes. Il faut donner suffisamment de matière aux électeurs pour qu’ils se prononcent en connaissance de cause, en sachant de quoi sera fait le jour d’après. C'est le référendum éclairé.
MPC : Il faut réduire la période d'incertitude. S’il n'y a pas d'avancée significative dans les discussions entre loyalistes et indépendantistes (respectant la volonté de la majorité des Calédoniens de rester français), il faut avancer la date du premier
référendum.

Front pour l'unité : Tel qu'il est prévu, pour ou contre l'indépendance, il ne règle rien. La volonté du Rassemblement et du FPU est de préparer une solution innovante et consensuelle qui satisfasse le plus grand nombre et puisse être ratifiée par référendum.


5. Quel doit être le processus préparatoire ?

Palika : Il faut rester dans le cadre et les termes de l'accord de Nouméa. Il y existe des espaces dédiés pour la discussion et pour la décision. Il faut surtout veiller à la bonne construction de la citoyenneté dans le respect de l’esprit de l’accord de Nouméa.
UC : La création d’une assemblée référendaire où l’Union calédonienne, le FLNKS et l'ensemble des indépendantistes viendront exposer leur projet de société de la nouvelle nation ainsi que le projet de Constitution déposé à l'ONU.
 Calédonie ensemble : Le dialogue doit s'organiser immédiatement avec une méthode et un calendrier, en y associant les partis représentés au Congrès, l'Etat mais aussi des groupes parlementaires réunissant les différentes sensibilités. L’Assemblée nationale et le Sénat auront un rôle à jouer dans le processus de sortie.  
MPC : Il faut que, rapidement, dans le cadre du CGS (contrat de gouvernance solidaire), les loyalistes discutent entre eux de l'avenir de la Nouvelle-Calédonie. Il faut ensuite discuter avec les indépendantistes. L'Etat doit accompagner ces discussions en servant de liant.
 Front pour l'unité : Le Rassemblement-UMP revendique d'avoir été le premier à tisser les liens du dialogue, en 2010, avec le lever du drapeau Kanak. Cette démarche n’a pas été payée de retour, au contraire elle a été combattue. Il faut retrouver les voies du dialogue.

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