Nos élus Provinciaux

mardi 18 novembre 2014

Nouvelle-Calédonie: Hollande ferme sur la tenue d’un référendum d’autodétermination




Affirmer la neutralité de l’Etat français dans la perspective d’un référendum d’autodétermination en Nouvelle-Calédonie, qui devra se tenir comme prévu au plus tard en 2018: tel était lundi le message central de François Hollande pour sa toute première visite sur le Caillou.

 
«Ce sont les Calédoniens qui auront le dernier mot», a-t-il martelé, se gardant de toute immixtion dans le vif débat qui oppose toujours indépendantistes kanaks et loyalistes «caldoches».
François Hollande a ainsi pris le contre-pied de Nicolas Sarkozy qui, en 2011 à Nouméa, avait dit «sa préférence pour le maintien de la Calédonie dans la France».
Et surtout, a-t-il insisté lors d’un discours devant les élus de l’archipel: le référendum «aura lieu à la date choisie par le Congrès (l’assemblée locale, NDLR) et s’il ne le décide pas, au plus tard en 2018» comme le prévoit l’accord de Nouméa de 1998.
Le matin même, plusieurs milliers de personnes avaient manifesté à Nouméa pour le maintien de la Nouvelle-Calédonie dans la République sous le slogan «Fiers d’être Français, restons Français».
Cette manifestation était organisée à l’appel notamment du sénateur UMP Pierre Frogier, foncièrement opposé à la tenue de ce référendum qui, selon lui, risquerait de raviver les tensions dans la société néo-calédonienne.
François Hollande avait entamé son périple d’une journée sur l’archipel par un hommage croisé aux signataires, des Accords de Matignon de 1988, le «caldoche» Jacques Lafleur et l’indépendantiste Jean-Marie Tjibaou, allant se recueillir sur leurs tombes, à Nouméa et dans la Province nord.
Symbole des symboles de la réconciliation engagée par ces accords qui avaient ramené la paix civile après plusieurs années d’affrontements sanglants: Marie-Claude Tjibaou, veuve de Jean-Marie Tjibaou, et Isabelle Lafleur, fille de Jacques Lafleur, entouraient le chef de l’Etat.
- 7 milliards de dollars -
Jacques Lafleur, décédé en 2010, et Jean-Marie Tjibaou, assassiné en 1989, avaient «décidé de se serrer la main après les drames qu’ils avaient vécus et, aujourd’hui, ce sont nos coeurs qui se serrent», a déclaré M. Hollande, saluant la mémoire d'«hommes de coeur, de bien et de raison».
François Hollande a inauguré aussi l’usine de traitement du nickel KNS de Voh, toujours dans la province nord, l’occasion d’évoquer le second message de cette visite: le développement économique de l’archipel.
Equipement pharaonique, l’usine qui doit produire à terme 60.000 tonnes de nickel par an représente un investissement de quelque 7 milliards de dollars, l’un des plus importants réalisés ces dernières années en France.
Mais ce site industriel, a souligné François Hollande, est aussi un «symbole fort du rééquilibrage» économique entre la riche Province du sud et celle du nord, peuplée majoritairement de Kanaks et gérée par les indépendantistes.
Ainsi, selon lui, cette usine qui emploie de nombreux jeunes Kanaks «est bien plus qu’un projet industriel, c’est d’une certaine façon un accomplissement politique».
Devant la Communauté du Pacifique, qui réunit 26 Etats ou territoires de la région dont certains sont confrontés à une montée des eaux en raison du réchauffement climatique, François Hollande a lancé aussi un «appel à la mobilisation».
A un an de la conférence mondiale sur le climat qui sera accueillie par la France, il a souligné ne pas vouloir «prendre le risque d’un échec», précisant que l’année 2015 serait «scandée» par une série de rendez-vous et d’événements afin de préparer le terrain d’un accord.
Après une seconde nuit à Nouméa, le chef de l’Etat s’envolera mardi matin à destination de l’Australie, où il effectuera la première visite d’Etat d’un président français, vingt ans après la crise aiguë provoquée par la dernière campagne d’essais nucléaires français dans le Pacifique sud.
Ce sera la dernière étape de cette tournée marathon aux antipodes qui l’aura tenu éloigné toute une semaine de la métropole et avait débuté par le G20 de Brisbane, en Australie déjà.
AFP
source