Déclaration commune Ensemble ! Paris, EELV Paris, PCF Paris, PG Paris : Paris, plage de paix
Un
an après les bombardements de Gaza et dans un contexte marqué par les
crimes d'extrémistes israéliens en Cisjordanie, l'opération « Tel Aviv
sur Seine », organisée jeudi 13 août par la mairie de Paris sonne comme
une provocation. Contrairement à Mme Hidalgo, nous pensons
qu'une telle opération de communication contribue inévitablement à
banaliser et à normaliser la politique gouvernementale israélienne.
Tel
Aviv est en effet une ville singulière en Israël : c'est le centre
diplomatique, en l'absence de capitale reconnue, d'un État poursuivant,
sous la direction d'un gouvernement d'extrême droite, une politique de
colonisation et de répression du peuple palestinien, en opposition à
toutes les résolutions de l’ONU. Sur les plages de Tel Aviv, le bruit de
la fête ne peut étouffer celui des avions de chasses qui partent
bombarder Gaza. On ne peut célébrer la dolce vitae de Tel Aviv, ses DJ
et ses plages comme si la guerre n’était à 50 km de là ! Alors
même que l'eau est un sujet d'affrontements entre Israéliens et
Palestiniens et que les Palestiniens ont un accès très limité à la mer,
cette manifestation ne peut être celle qui engage les Parisiennes et les
Parisiens dans le camp des colons.
Qu’il
y ait en Israël comme à Tel Aviv des partisans de la paix, qu’il y ait
eu à Tel Aviv de grandes manifestations contre les crimes de ces
dernières semaines en Cisjordanie, nous le savons et nous nous en
félicitons. Mais ce ne peut être un argument pour justifier l’opération
de Paris Plage. Des citoyens israéliens opposés à la politique de
Netanyahou ont d’ailleurs eux-mêmes demandé l’annulation de Tel-Aviv sur
Seine qu’ils comprennent eux-aussi comme un soutien au gouvernement.
Responsables
parisiens d'Ensemble !, d'Europe Écologie les Verts, du Parti
Communiste Français et du Parti de Gauche, nous demandons solennellement
à Madame Hidalgo l'annulation ou la transformation de l'événement « Tel
Aviv plage » en une initiative pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israëliens. Mme
Hidalgo reconnaît le bien-fondé de notre critique de la politique
gouvernementale israélienne. Elle déclare vouloir mettre en avant une
ville progressiste et pacifique. Alors chiche ! Il est encore temps de
faire de cette initiative un rendez-vous de paix et de dialogue entre
Israéliens et Palestiniens qui œuvrent pour deux États viables avec
Jérusalem pour capitale, un moment de lutte contre tous les racismes et
l'antisémitisme. Pourquoi, par exemple, ne pas également inviter la
municipalité de Ramallah avec laquelle la ville de Paris est
jumelée ? Pourquoi ne pas faire venir en même temps que les artistes de
Tel Aviv des artistes palestiniens ? Il est encore temps, au moins
symboliquement.
Paris
doit être une capitale du dialogue et une ville de paix. Nous dénonçons
la violence qui se déchaîne à nouveau sur les réseaux sociaux notamment à l’encontre des élus qui ont pris position contre cette initiative (insultes, menaces). Nous appelons les Parisien-nes à ne céder en aucun cas à ces provocations et à affirmer au contraire leur solidarité avec eux, loin de toute expression violente.