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mardi 29 décembre 2015

MEDIAPART : La lente et insidieuse réhabilitation de l'OAS

 

La réhabilitation a commencé à pas feutrés, dans les cimetières. Mais désormais, les noms des chefs de l'OAS, auteurs de crimes en Algérie et en métropole, trônent dans les centres-villes du littoral méditerranéen. Pourquoi les responsables politiques (de gauche comme de droite) du Sud-Est sont-ils aussi attentifs aux revendications des associations de rapatriés les plus nostalgiques de l'Algérie française ? Mediapart explore les manifestations de plus en plus prégnantes de ce retour de la guerre d'Algérie, au cœur de l’inconscient politique national.
Le 1er mai 2014, le maire de Nice Christian Estrosi participait à l'inauguration du mémorial de Notre-Dame d'Afrique à Théoule-sur-Mer (Alpes-Maritimes), dédié à la mémoire de l'Algérie française. Pourtant, ce mémorial était là depuis plus d'une décennie et donnait lieu chaque 1er mai à des pèlerinages. Et chaque 1er novembre à des hommages au drapeau, qui ne visaient en rien à célébrer l'anniversaire du début de l'insurrection algérienne. Qu'allait donc faire l'ancien ministre, et actuel président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, dans cette fausse inauguration ? Courtiser l'électorat pied-noir, présumé si influent sur le littoral méditerranéen, certes. Mais pourquoi les édiles (de gauche comme de droite) du Sud-Est sont-ils aussi attentifs aux revendications des associations de rapatriés les plus nostalgiques de l'Algérie française ? L'accession manquée – du seul fait du retrait de la liste de gauche – du Front national à la tête de la région PACA a donné envie à Mediapart d'aller explorer les manifestations de plus en plus prégnantes de cette “nostalgérie” sur le littoral méditerranéen. Et de plonger dans les conflits de mémoire auxquels donne lieu la guerre d'Algérie, encore et toujours au cœur de l'inconscient politique national. Enquête en cinq volets. ...