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vendredi 8 avril 2016

Le FLNKS veut saisir les opportunités de l’ONU

L’ONU dispose d’un panel d’institutions spécialisées, dans les domaines de l’aviation civile ou encore du transport maritime. Pour le FLNKS, ces services doivent être sollicités pour le bien du pays.


La session d’ouverture du comité spécial des 24, l’entité de la décolonisation auprès des Nations unies, a réuni il y a peu des représentants des territoires non autonomes. Mickaël Forrest (en médaillon), du FLNKS, était présent à New York.

L’ONU est à tous les étages en ce moment. En Nouvelle-Calédonie, comme observateur sur la révision et l’établissement de listes électorales. A New York aussi bien sûr, les prises de parole au siège intéressent fortement le FLNKS. Mickaël Forrest, membre de la cellule des relations extérieures du Front, a séjourné le mois dernier dans la ville américaine afin d’assister à la session d’ouverture du comité spécial des 24, l’entité de la décolonisation auprès des Nations unies. Depuis trois à quatre ans, cet événement est un rendez-vous incontournable aux yeux de la coalition indépendantiste. Etre présent pour « réaffirmer notre souhait de voir notre cas être maintenu à un niveau d’étude maximum ». D’autant que des demandes se sont concrétisées, à l’image de la visite d’une délégation onusienne en mars 2014, ou encore de l’actuelle mission d’observation des Nations unies, plus spécifiquement, de la division électorale.

À l’OMS… et l’OMI ?
L’assistance des organismes et institutions spécialisées de l’ONU, dans le cadre du processus de l’accord de Nouméa, « a porté, a une cohérence, et peut aider encore pour les deux ans qui nous restent », estime Mickaël Forrest. Depuis septembre dernier, forte du soutien du Premier ministre Manuel Valls, la Nouvelle-Calédonie peut siéger « de façon autonome, mais sans voix délibérative » au comité régional de l’Organisation mondiale de la santé, l’OMS. Et d’autres étapes similaires peuvent être franchies, selon le FLNKS. « Il faut être plus volontaire. » Exemple, au regard d’une actualité calédonienne pas si lointaine, les services de l’Organisation de l’aviation civile internationale, l’OACI, pourraient être sollicités afin d’« essayer de répondre aux problèmes rencontrés dans les transports aériens ». En clair, il existe « des opportunités ». Idem auprès de l’Organisation maritime internationale, l’OMI : « Pourquoi pas s’adjoindre son savoir-faire dans le cadre du schéma de transport maritime mis en œuvre actuellement par le gouvernement ? », signale le membre de la cellule des relations extérieures du FLNKS. D’après la résolution de l’assemblée générale à New York en décembre dernier, les Nations unies vont renforcer leur intérêt pour le dossier calédonien.

Axe de Ban Ki-moon
Le Front « se retrouve complètement » dans la déclaration d’investiture du président du Comité spécial des 24, le Vénézuélien Rafael Dario Ramirez Carreño, qui a, entre autres, affirmé le colonialisme comme contraire à la charte des Nations unies. Un axe soutenu publiquement, même renforcé en février par le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon.
Les échanges, et le lobbying, auprès de représentants d’Etats membres, figurent aussi dans l’emploi du temps new-yorkais. Des questions ont d’ailleurs porté, lors de la visite de Mickaël Forrest, sur le relevé de conclusions du XIVe Comité des signataires de l’accord de Nouméa tenu les 4, 5 et 6 février à Paris. Logique. Les points des listes électorales ainsi que de la crise dans le secteur du nickel sont suivis avec attention.
Annéeparticulière
À la suite de mobilisations du FLNKS, l’ONU, réceptive, a inscrit la Nouvelle-Calédonie sur la liste des territoires non-autonomes à décoloniser, le 2 décembre 1986. Il y a donc bientôt 30 ans. Le Front entend mener dans les mois à venir des actions - travaux historiques, recueil de témoignages, etc. - afin de célébrer cet anniversaire.
Yann Mainguet