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jeudi 8 décembre 2016

Le RIN réaffirme l'inscription automatique et sans condition des kanak sur la liste référendaire de 2018

Le RIN réaffirme sa demande, celle d’inscrire automatiquement et sans condition  de tous les kanak sur la liste référendaire de 2018. Les indépendantistes et nationalistes annoncent aussi qu’ils seront sur le terrain pour informer les populations de leur démarche.
L’annonce  faite lundi à Evry, concernant la démission de Manuels Valls à son poste du chef du gouvernement français, et par conséquent l’annulation de la venue de la ministre de l’Outre-Mer au pays, le RIN (Rassemblement Indépendantiste et Nationaliste) a tenu à communiquer hier matin (*) sur sa position malgré l’annulation de la visite en question. « Interpeller le gouvernement français, les partenaires locaux de l’Accord de Nouméa sur la nécessité d’inscrire automatiquement et sans condition tous les kanak sur la liste référendaire de 2018 », souligne fortement Yvon Faua, membre du RIN à l’ouverture de la conférence de presse. Au-delà, du principe même de l’inscription automatique et sans condition des colonisés s’agissant d’un référendum lié au droit à l’autodétermination, « ils avaient zappé plus de 20 000 personnes relevant du statut civil coutumier non inscrits sur la liste référendaire ! », rappelle-t-il. Ce qui confirme que 25 % des kanak en âge de voter ne seront pas au rendez-vous de 2018 !   
 


Rappel
« Cette revendication a déjà fait l’objet d’un cahier qui a été déposé au haussariat lors de la marche du 26 octobre ». Une mobilisation de plus de 5000 personnes dans les rues de Nouméa. « Le cahier de revendications était adressé aux participants du Comité des signataires qui s’est réuni à Paris le 7 novembre ». Après avoir pris connaissance du relevé de conclusion issu de ce Comité des signataires,  « le RIN a constaté des positionnements des groupes politiques participants sur la question de l’inscription automatique et sans condition des kanak sur la liste référendaire ». Un énorme regret qu’il n’y ait pas eu de consensus là-dessus.
Pendant la mission des experts de l’ONU, « on a dénoncé les 1 800 kanak qui sont restés non-citoyens de ce pays », appuie Yvon Faua. « Comment peut-on estimer que des kanak puissent ne pas être considérés comme des citoyens de ce pays », en guise de piqûre de rappel. « Nos démarches sont aussi relayer auprès des instances de l’ONU », souligne-t-il, et  il renforce ses propos « elles le seront de nouveau les jours qui viennent ».
« On ne peut accepter que le peuple kanak pour ce référendum soit traité de la même manière que les non-kanak. Ces derniers doivent impérativement justifier de leur centre d’intérêts matériels et moraux (CIMM) en Nouvelle-Calédonie alors que les Kanak, seul peuple colonisé ils doivent tous sans exception, pouvoir exercer leur droit à l’autodétermination de leurs pays », réaffirment les responsables du RIN. « Les 13 410 personnes de statuts coutumiers qui ne sont pas inscrites sur la liste électorale générale » comme il avait été annoncé au dernier Comité des signataires. Selon le RIN, «  ce chiffre n’est que provisoire puisque le travail de croisement entre le nombre de personnes de statut coutumier et celui de personnes sur la liste générale n’est pas terminé ».
D’autres mobilisations
Pour répondre aux attentes des milliers de manifestants du 26 octobre. « On est prêt à faire d’autres mobilisations. On trouve cela inacceptable mais c’est dans l’intérêt de tous ! », affirme le porte-parole du RIN.  Un résultat incontestable pour ce référendum. Dans l’opposition, Yvon Faua réfute cette position, « pour nous, il n’est pas incontestable. Le travail reste à faire pour qu’on puisse respecter ce droit à l’autodétermination des kanak ». Objectif à atteindre. « C’est de pouvoir partager avec toutes les composantes indépendantistes ». Un appel du pied aux partenaires du FLNKS.  « Les 45 000 abstentionnistes des provinciales de 2014, eux ils sont déjà inscrits. Mais ils ne sont pas allés voter », soulève-t-il. « Il y a entre 20 à 25 000 kanak qui ne sont pas inscrits. « On leur demande à toutes ces personnes de prendre conscience qu’on a effectivement un rendez-vous avec l’histoire de ce pays ! », espère Yvon Faua que les lignes vont bouger d’ici novembre 2018.  Une prise de conscience générale est attendue sur cette question épineuse. 
La situation aujourd’hui
« Le chiffre annoncé par le Haussariat serait de 15 000 sans qu’on puisse connaître le chiffre définitif d’ici la fin de l’année ! Il reste encore 7 000 lignes dont l’étude n’est programmée qu’à partir de 2017. Donc, on se rapproche du fameux chiffre de 25 000 qui a fait polémique », soulèvent les responsables du RIN.  Y’a-t-il une stratégie des institutions à retarder les choses ? Quel que soit le chiffre définitif, qui de plus est, ne prend pas en compte tous les kanak de droit commun, le RIN réaffirme que près d’un quart de kanak ne pourront pas voter à la consultation de 2018. « C’est inadmissible, inacceptable », selon les indépendantistes. « Des préconisations sont énoncées sans modification de la réglementation actuelle, à part une seule incitation à la démarche individuelle et volontaire, par des campagnes de proximité et l’envoi d’un courrier que 80 % de kanak risque de ne pas recevoir », admettent-ils mais «  ce qui n’est pas le cas pour les non-kanak ! », observent-ils. Les responsables du RIN considèrent que « ces mesures sont nettement insuffisantes d’autant plus qu’il reste peu de temps avant 2018 ! ». Sincérité et transparence sont clairement soutenues et demandées par les indépendantistes nationalistes. 
 

 Sylvain Pabouty (à gauche) a souligné le fait qu'il y a un décret paru récemment dans le journal officiel national. Ce décret permet le croisement des fichiers sociaux ...
 
Décret n°2016-1628 du 29 novembre 2016 relatif aux opérations de croisement de fichiers destinés à améliorer l’exhaustivité des listes électorales de Nouvelle-Calédonie. Le RIN note que le gouvernement français vient juste de prendre un décret pour officialiser les opérations de croisement et la possibilité d’utiliser les fichiers sociaux d’une manière encadré. 
 
Etre entendu au prochain congrès du FLNKS
« S’agissant de la dernière réunion du Comité des signataires du 7 novembre 2016, il n’y a pas de consensus sur la question sur l’inscription automatique et sans condition des kanak sur la liste référendaire.
Le RIN continue à considérer que les formations politiques indépendantistes doivent s’unir sur la question. Elle est trop importante, car l’avenir du peuple kanak y dépend. Si, pour l’instant, il n’y ni consensus, ni convergence, ni unité sur ce point, c’est parce que la question a toujours été traitée d’une manière légère ...
Le RIN considère que tous les éléments sur la question n’ont été ni analysés, ni pesés et que le débat soit se faire avec l’ensemble des indépendantistes.
De ce fait, le RIN va adresser un courrier au BP du FLNKS et à chacune des composantes du Front dans lequel il demande à être entendu au prochain congrès du FLNKS, prévu au début de l’année prochaine. »
 
(*) : mercredi 7 décembre 2016
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