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mardi 10 janvier 2017

Il ne verra plus les assassins de la france


FAITS DIVERS. Grièvement blessé au visage par un tir, le 19 décembre à la tribu, un adolescent doit être hospitalisé en Métropole. Il risque de perdre l’usage de la vue.

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L’adolescent, qui venait de sortir en fin d’année du Camp-Est où il était incarcéré au quartier des mineurs pour une peine de six mois, est un élément clé du dossier Saint-Louis

Il est l’une des victimes de la guerre entre bandes rivales sur fond de conquête de territoire à Saint-Louis. Un jeune garçon d’à peine 15 ans, originaire de la tribu, doit être, tout prochainement, transféré d’urgence en Métropole pour y être hospitalisé. Grièvement blessé, l’adolescent a déjà perdu l’usage d’un œil. Il pourrait être définitivement aveugle puisqu’il souffre d’une cécité de 90 % sur l’autre œil. La victime avait été atteinte au visage par une gerbe de plombs, dans la nuit du 18 au 19 décembre, lors d’affrontements avec un habitant de Saint-Louis.
Le même qui, quelques heures plus tard, avait sorti son fusil de calibre 12, touchant mortellement à deux reprises Ramon Noraro, instigateur présumé des émeutes et activement recherché par les gendarmes.

Élément clé du dossier Saint-Louis
La vie de cet adolescent a basculé à tout jamais. Il venait pourtant de sortir depuis quelques semaines du Camp-Est, où il avait subi sa première incarcération (peine de six mois) pour une multitude de cambriolages avec la bande dite des « cafards ». Désormais, ce garçon est un élément clé du dossier Saint-Louis. Il est effectivement l’un des témoins de la mort de William Decoiré, le 29 octobre, tué par un gendarme « en état de légitime défense », selon le parquet. Un drame qui avait mis le feu aux poudres à la tribu. Mais ce soir-là, le jeune garçon avait réussi à prendre la fuite avant de participer activement aux barricades érigées sur la RP1 en représailles à la mort de « Wyldé ».
C’est pour l’entendre sur l’ensemble de ces faits que la justice le recherchait activement. Jusqu’à cette nuit du 18 décembre où il a été grièvement blessé.

Il nie la légitime défense du militaire
Aux yeux des enquêteurs, il était d’ailleurs plus qu’un simple témoin puisqu’il avait activement participé au vol du fourgon (dans lequel William Decoiré a été tué), dans une maison située à Païta.
Entendu à l’hôpital, le 29 décembre, par les gendarmes dans le cadre de l’enquête préliminaire sur la mort de Decoiré, celui-ci est revenu sur les faits du 29 octobre.
Il affirme ainsi, au cours de son audition, qu’il a volé la camionnette dans le but d’y stocker des motos qu’ils voulaient, lui et sa bande, dérober du côté de Boulari.
Au cours de son audition, il a en tout cas nié l’état de légitime défense du gendarme.
Une déclaration qui n’a pas empêché le classement sans suite de l’enquête par le procureur de la République.