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jeudi 26 octobre 2017

Dernier coup de pression avant le Comité des signataires

Politique. Les militants du RIN, de l’UC et d’autres formations indépendantistes ont manifesté à nouveau hier pour demander l’inscription automatique de tous les Kanak sur la liste du référendum.
C’est la troisième manifestation organisée en faveur du vote sans condition de tous les Kanak. Comme à chaque fois, de nombreuses prises de parole se sont succédé, devant le haussariat ou encore sur la place des Cocotiers

C’est la troisième manifestation organisée en faveur du vote sans condition de tous les Kanak. Comme à chaque fois, de nombreuses prises de parole se sont succédé, devant le haussariat ou encore sur la place des Cocotiers 

Le Mwa Ka, la mairie de Nouméa et enfin le haut-commissariat où une délégation de manifestants a remis un cahier de doléances aux représentants de l’Etat.

Comme en octobre 2016 et comme en juillet 2017, le RIN ( Rassemblement des Indépendantistes et Nationalistes) a organisé une manifestation pour demander à l’Etat l’inscription automatique de tous les Kanak sur la liste électorale du référendum, et de ne pas procéder à l’inscription automatique des autres natifs, ce que réclament les partis non-indépendantistes.


Question ultrasensible

L’argumentaire n’est pas nouveau. La manifestation a d’ailleurs sans doute moins mobilisé que les précédentes (entre 1 000 et 2 000 personnes selon certains participants, 500 selon la police). Mais le moment est stratégique puisqu’il intervient à une semaine du Comité des signataires qui va précisément traiter de cette question ultrasensible.

D’ailleurs, c’est d’abord et avant tout aux responsables indépendantistes qui participeront au Comité que s’adressaient les manifestants. « Nous avons voté pour vous afin que vous défendiez la cause des Kanak, pas pour que vous fassiez des compromis. Sinon, c’est vous qui en porterez les conséquences individuellement » a averti une mère de famille au micro devant la mairie.



Droit inné

L’Etat aussi en a pris pour son grade. Certes, les manifestants du RIN reconnaissent que des initiatives de sensibilisation ont été prises pour inciter les non-inscrits à faire les démarches nécessaires.

Mais les militants du RIN ne veulent pas entendre parler d’arguties juridiques.

« Le peuple colonisé, c’est nous. C’est nous qui avons un droit inné à dire ce que nous voulons pour notre pays. Ce droit, en 1988 et en 1998, nous avons accepté de permettre à d’autres populations de l’exercer aussi » a fait valoir Yvon Faua « mais pas n’importe comment et pas sans la moindre condition. »

Dans cette logique, et compte tenu du caractère très particulier de ce scrutin, l’idée a été avancée que les Kanak privés de leurs droits civiques puissent aussi participer au référendum. Un bureau de vote au Camp-Est ?

En somme, si l’ensemble des natifs a vocation à être inscrit sur la liste du référendum, ceux qui ne sont pas Kanak doivent démontrer qu’ils vivent en Calédonie et qu’ils y détiennent le centre de leurs intérêts matériels et moraux.

La semaine prochaine, au Comité des signataires, les partis non-indépendantistes vont précisément tenter d’obtenir que tous les natifs puissent être inscrits automatiquement dès lors que les fichiers Cafat ou Isee indiquent qu’ils sont résidents depuis une certaine durée. C’est exactement ce que refusent les membres du RIN.


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