Le bilan politique de l'Accord de Nouméa est un échec selon le R.I.N.
Réunis en conférence de presse ce matin (*)
au Charley à la Vallée-du-Tir, les membres du Rassemblement des
Indépendantistes et Nationalistes (R.I.N.) dressent son bilan politique
de l’Accord de Nouméa (ADN) en affirmant que c’est un échec.
Pourquoi ce thème. « Lors du dernier Comité des
signataires tenu à Paris le 2 novembre 2017, il a été convenu d’un
bilan politique de l’ADN. Cela doit se faire par une actualisation du
bilan réalisé en 2012. Au prochain Comité des signataires à Paris le 27
mars, il sera question à l’ordre du jour de ce bilan politique de l’ADN.
Or, il semble que la société calédonienne et ses composantes, notamment
le peuple kanak, n’ont pas été auditionnés pour ce bilan politique ».
Le R.I.N. apporte donc son appréciation du bilan politique de l’ADN.
Le résumé des travaux de réflexion. « 20 ans
après la signature de l’ADN, à quelques mois de la consultation
référendaire prévu le 4 novembre 2018 et à quelques jours du Comité des
signataires du 27 mars 2018. »
Quatre thèmes sur lesquels les indépendantistes et nationalistes fondent leur analyse.
« Le processus institutionnel et ses fondamentaux ; le modèle
économique et les objectifs d’émancipation ; les enjeux de la
démographie et les impacts sur les corps électoraux. »
« En fonction des objectifs politiques convenus lors de la
signature de l’ADN, le chemin demeure inachevé dans la mise en œuvre :
transfert de compétence de l’article 27 (Enseignement supérieur,
audiovisuel, contrôle de légalité des provinces et des communes), ADRAF,
formation de cadres et autres.
D’une manière générale, la Nouvelle-Calédonie se dote de moyens,
se construit et se responsabilise de plus en plus vis-à-vis de la
puissance de tutelle.
S’agissant des objectifs fondamentaux, les dispositions
formelles ont été en grande partie réalisées du fait, il faut le
reconnaître, de leur caractère juridique obligatoire (transfert de
compétences obligatoire, rééquilibrage spatial, …).
Par contre, des dispositifs n’ont pas pu être mis en œuvre en
raison de oppositions systématiques d’un des partenaires historiques de
l’ADN, à savoir la droite coloniale, et des interprétations juridiques
bien souvent contradictoires, laissant ainsi des marges de manœuvres à
l’Etat français pour renforcer sa tutelle.
Pour autant, les représentants du mouvement indépendantiste, par
manque de cohérence et de suivi n’ont pas su défendre les intérêts du
peuple kanak dans l’esprit et la lettre de l’Accord de Nouméa.
Par ailleurs, de cette responsabilité importante acquise
(compétence transférées aux institutions locales), la droite coloniale
avec la complicité de l’Etat, par le biais des politiques publiques, n’a
pas été à la hauteur des enjeux concernant les kanak. Ainsi, l’objectif
de rééquilibrage, notamment vis-à-vis du peuple kanak, dans multiples
domaines (emploi public et privé, formation …) n’est pas atteint.
Sur le plan du développement économique, la Nouvelle-Calédonie
s’est contentée de poursuivre et perpétuer un modèle économique colonial
basé sur la dépendance vis-à-vis de la France qui a renforcé les
inégalités sociales les plus criantes pour l’ensemble des citoyens
calédoniens.
Sur le plan de l’identité kanak, le peu de mesures prises n’ont
manifestement pas permis une meilleure reconnaissance, pourtant
indispensable puisque préalable à la construction de Kanaky.
La forte immigration voulue par l’Etat français, a rendu
minoritaire le peuple kanak et les diverses modifications de la loi
organique n’ont fait qu’aggraver cette situation. Ainsi, les corps
électoraux pour les élections provinciales et référendaires rendent les
scrutins non sincères.
En conclusion, au vu de son analyse, le R.I.N. affirme que le bilan politique de l’Accord de Nouméa est un échec. »
Ils l’ont réaffirmé ce matin (*), l’objectif du référendum d’autodétermination est que « 2018 c’est possible »,
pour cela des conditions doivent être réunies : la démarche unitaire,
un corps électoral référendaire sincère, une organisation digne de ce
nom, des réponses claires, rassurantes et sincères pour la population. Une feuille de route
jusqu’en septembre. Le premier séminaire s’est focalisé sur « le bilan
politique de l’ADN ». Il reste deux séminaires, le 7 avril prochain avec
comme thème « le processus de décolonisation à Iaaï », le 2 ou 9 juin,
la date n’étant pas arrêtée mais ils réfléchiront sur « l’unité en
Province Nord ». Des mobilisations sur le terrain. Le
1er mai, la venue de Macron prévue en début de mai, les 30 ans d’Iaaï,
le 18 mai à Uvanu, le 9 août, le 24 septembre. La question de la
sincérité : fin août