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lundi 23 avril 2018

Collaboration ou Résistance ?

Le FLNKS va lancer la campagne en vue de l’échéance du 4 novembre. « Les partis indépendantistes qui ne s’aligneront pas marqueront leur position quant à la question de l’indépendance » note Daniel Goa (au centre).

Le FLNKS va lancer la campagne en vue de l’échéance du 4 novembre. « Les partis indépendantistes qui ne s’aligneront pas marqueront leur position quant à la question de l’indépendance » note Daniel Goa (au centre). Photo Y.M

POLITIQUE. Agacé par la double implication politique de militants, le président Daniel Goa voit une incompatibilité avant le lancement de la campagne en vue du référendum. Les propos ont été directs et fermes.

Après un Comité des signataires rédacteur de la question du référendum, et avant une convention capitale du FLNKS en vue de la campagne, mais aussi une possible visite du président de la République, Daniel Goa a tenu à mettre - voire à remettre - les points sur les i. Des sympathisants loyalistes s’interrogent par exemple sur le contenu de l’indépendance. Financement des besoins budgétaires, éducation, santé, protection sociale, propriété privée… Tout en reconnaissant des « erreurs de communication », le président de l’Union calédonienne le soutient, « nous avons ces réponses, nous devons les donner » pour convaincre. Construit « pour une Kanaky-Nouvelle-Calédonie souveraine », le projet de société sera définitivement acté samedi à La Foa avec toutes les composantes du FLNKS, et deviendra alors le support principal de la campagne.

« L’indépendance n’est pas la rupture avec la France ou la région, telle qu’elle est décriée par les loyalistes » a insisté Daniel Goa, à l’ouverture du comité directeur qui s’est tenu samedi à la salle socioculturelle de Sarraméa. « C’est avant tout le changement de notre société ». Des accusations sont répétées à travers les termes de « gabegie budgétaire » ou encore de « pillage économique ». Les auteurs du projet veulent ainsi porter « l’avènement d’un nouveau modèle social » axé sur le partage, le mieux-vivre, la meilleure prise en compte des foyers de condition modeste… Ces déclarations donnent sans doute le ton de la campagne.



« Discours pseudo-révolutionnaire »

Reste au préalable à finaliser la stratégie pour le rendez-vous du 4 novembre. D’après Daniel Goa, pas de mystère, « nous devons faire l’unité », toutes les composantes du FLNKS sont invitées à bétonner la cohésion. Une obligation, parce qu’« aujourd’hui, les tergiversations de certains indépendantistes sèment le trouble dans l’esprit de la population (...) Ceux qui préparent déjà les élections provinciales de 2019 doivent s’effacer devant l’intérêt supérieur du peuple kanak, c’est-à-dire l’accession à sa pleine et entière souveraineté ».

Seule la ligne politique de l’UC compte et doit être défendue, alors « les militants de notre mouvement qui sont dans le Rin (le Rassemblement des indépendantistes et nationalistes*, NDLR) doivent choisir. Ils restent dans l’Union calédonienne, ou ils s’en vont avec le Rin. Ils ne tromperont plus personne avec le discours pseudo-révolutionnaire qui ne sert qu’à attiser de vieilles querelles d’un autre temps et à faire peur ».

Déjà évoqué, le reproche n’a néanmoins jamais été aussi ferme. Et une position confirmée. L’UC, selon Daniel Goa, ne fera pas de liste commune dans le Sud aux élections de 2019, et portera seule le programme.

*Le Rin réunit des membres de la Dynamik unitaire Sud, de l’Union calédonienne, du Parti travailliste ainsi que de l’USTKE.




Échanger avec Macron


Le président de la République, Emmanuel Macron, doit effectuer une visite en Nouvelle-Calédonie du 3 au 5 mai prochain.

« Nous l’accueillerons comme le veulent nos traditions » observe Daniel Goa. « Et ce sera l’occasion de discuter avec notre colonisateur de notre avenir, pour lui expliquer les enjeux et nos visions pour notre futur pays ».

Le président de l’Union calédonienne compte rappeler au chef de l’État l’histoire de la Nouvelle-Calédonie, marquée par la prise de possession, les répercussions sur le peuple premier…

L’UC veut échanger avec Emmanuel Macron, « lui qui a reconnu que la colonisation était un crime contre l’humanité » appuie Daniel Goa qui avait, il y a peu, affirmé attendre « un geste » du président de la République.

Le mouvement souhaitait une démarche de réconciliation entre les autorités tricolores et le pays kanak, en cette fin de processus institutionnel.