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mercredi 2 mai 2018

Fête du Travail : quel bilan social des Accords politiques ?


La traditionnelle marche de la Fête du Travail organisée par le syndicat USTKE a réuni plusieurs centaines de participants entre la vallée du Tir et la place du Mwâ Kââ. Cette 36ème commémoration du 1er mai pour le syndicat a pour thématique le bilan social des Accords de Matignon et de Nouméa.
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L'Union Syndicale des Travailleurs Kanak Exploités - USTKE- se mobilise chaque année depuis 1982 pour la Fête du Travail. Ce 1er mai est placé sous l'oeil critique d'un bilan social des accords politiques, comme l'explique Louis Kotra Ureguei, président fondateur du syndicat.

"Le bilan social des Accords politiques : c’est la thématique retenue par le bureau confédéral pour être le fil rouge de cette  journée de  célébration de la Fête des travailleurs, version 2018." (ustke.org)


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"Le premier constat qui saute aux yeux est lié à l’absence de plus en plus marquée des kanak dans les emplois de la fonction publique."
Au cœur des revendications : le rééquilibrage, l'emploi local et les inégalités sociales, Marie Pierre Goyetche vice présidente du collège honoraire parle de régression.



Un jour singulier en cette année 2018, pour cette 36ème commémoration du  1er mai pour le syndicat. Cette marche est un hommage à l'ensemble des travailleurs, actuels et à venir.
Ecoutez ci-dessous les diverses motivations des personnes interviewées.


USTKE : marche du 1er mai 2018

Reportage Dave Waheo-Hnasson et Cédric Michaut

USTKE : marche du 1er mai 2018

 
source

1er mai 2018 : Fête des travailleurs de Kanaky

  • 30 ans d'accords et des inégalités toujours plus fortes !!!
  • Le bilan social des Accords politiques : C’est la thématique retenue par le bureau confédéral pour être le fil rouge de cette  journée de  célébration de la Fête des travailleurs, version 2018.
  • Au lendemain des Évènements tragiques qui ont provoqué un séisme politique dans le Pays en 1988, les Accords Matignon-Oudinot avaient comme objectif, le partage du pouvoir avec la création des 3 provinces – Sud – Nord et Iles.  Le rééquilibrage économique a pu voir le jour avec notamment l’Usine du Nord et d’autres infrastructures comme la Koné-Tiwaka. Dans le même  temps et  compte tenu des énormes retards accumulés par les kanak dans la formation et l’accès aux postes à responsabilité, des mesures de décolonisation appelées aussi mesures de rééquilibrage  ont été  promulguées à  travers les  lois et dispositifs  mis en place. Le Président fondateur de l’USTKE, Mr Louis Kotra UREGEI, en a été l’un des signataires.
  • C’est sur cette seconde partie que l’USTKE va porter son analyse et donner son point de vue sur ce que le syndicat considère aujourd’hui comme un échec. A l’heure des bilans qu’il va bien falloir tirer dans cette période cruciale où se joue l’avenir du Pays, la situation  du  peuple  kanak et de sa jeunesse en particulier mérite toutes les attentions.
  • Le premier constat qui saute aux yeux est lié à l’absence de plus en plus marquée des kanak dans les emplois de la fonction publique.
  • Les grandes administrations  qui employaient  jadis  beaucoup de  kanak  dans  leurs services comme  le  CHT -   l ’OPT - l’Enseignement - l’Administration pénitentiaire – la  police nationale - les Mairies de Nouméa et de l’Agglomération - ne jouent plus ce rôle d’intégration sociale en prenant en  compte la faiblesse  des  niveaux scolaires et des diplômes. Il faut à cet égard préciser le contexte politique de cette période et notamment le fait que les kanak sortaient à peine  du régime  de l’indigénat en ayant été privés de scolarité et tenus à l’écart de la société.
  • Le secteur privé ne fait pas  mieux si on met de côté KNS et Vale NC où  les pressions  politiques – syndicales  et  coutumières, ont  contribué  à  équilibrer  les choses. L’implication déterminante de l’USTKE dans la stratégie  du  préalable minier qui a conduit à la réalisation de l’Usine du Nord a pesé dans la politique de recrutement qui a suivi.
  • La situation actuelle de l’emploi est devenue très préoccupante pour les kanak en quête d’un salaire et donc forcément d’un travail.
  • Inévitablement, les inégalités à la formation et à l’emploi se répercutent sur les revenus et le niveau de vie.
  • Il n’est pas surprenant dans ces conditions d’observer que le taux de pauvreté touche de plus en plus des milliers de personnes – 53.000 selon l’ISEE NC – et qu’il est 2,5 fois plus élevé qu’en France. Le seuil de pauvreté est estimé aujourd’hui à 72.000 frs. Vu la cherté de la vie, entre le loyer à payer, les transports, la nourriture, la cantine des enfants, la scolarité des enfants, comment vivre dignement et décemment sa vie si le choix imposé par nécessité est celui de vivre avec sa famille dans les squats dans les conditions de précarité et d’insalubrité que l’on connait.
  • Il y a un autre type de discrimination qui monte en puissance dans le Pays et qui est source d’inquiétude, ce sont les jeunes diplômés kanak qui éprouvent de plus en plus de difficultés  à  trouver  un  job  dans  leur  Pays.  Et  il  y  a  toujours de bonnes raisons pour leur refuser l’accès à l’entreprise ou à l’administration.
  • Trop diplômé, pas assez d’expérience, trop ceci, pas assez cela...
  • Par contre, les flux migratoires qui n’ont jamais cessé, prennent les places sur le marché de l’emploi avec l’aide de leur réseau bien structuré autour de l’ANDRH –Agence Nationale des Directeurs de Ressources Humaines –qui a maintenant pignon sur rue à Nouméa avec une antenne implantée localement. Le but non avoué est bien de prendre les postes d’encadrement au nez et à la barbe des jeunes kanak mais également des jeunes citoyens calédoniens de ce Pays.
  • Il faut exiger des pouvoirs publics une clarification du rôle joué par cette structure dans  les  mises  en  relation  et  les  positionnements  de  candidatures  avec  les  DRH locaux du privé ou des administrations.
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  • Difficile en ce 1er mai 2018 – Fête des travailleurs - de ne pas avoir une pensée pour le camarade et frangin  Ronald  TEROROTUA, fondateur du  syndicat  O  OE  TO  OE  RIMA qui a tiré sa révérence le 7 avril dernier.
  • Avec Ronald, l’USTKE a construit une solide relation d’amitié et de fraternité. Nous lui rendrons encore un hommage appuyé à notre XVIème Congrès de septembre prochain.
  • Pour cette 36 ème commémoration du  1er mai en cette année 2018, l’USTKE a également  prévu  d’exprimer son soutien et sa Solidarité avec les mobilisations menées actuellement par la CGT et les autres syndicats en France pour la défense du statut des cheminots et des services publics en général.
  • C’est l’occasion aussi pour l’USTKE de réaffirmer le lien privilégié qui unit la centrale de Montreuil et la nôtre de la Vallée-du-Tir.
  • Enfin, comment conclure sans évoquer la commémoration dans quelques jours - le 5 mai  2018 - d’un triste anniversaire, le 30ème,  celui où 19 Kanak, combattants de la liberté ont trouvé la mort suite à l’assaut mené par l’armée française dans la grotte de Gossanah.Cet évènement tragique à jamais gravé dans nos mémoires  a  conduit  aux  Accords Matignon-Oudinot – Accords  de  Rééquilibrage – et 10 ans  plus  tard  en  1998, à l’Accord de Nouméa.
  • Fils de KANAKY, Souviens toi !!!
  • A Nouméa, le 26 avril 2018
  • Le Bureau confédéral
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