« Le peuple kanak, à plus de 90 %, est pour
l\'indépendance » soutient Louis Kotra Uregei. Photo Y.M
Un non à l’indépendance à 56,7 %, et un oui à 43,3 %. Au lendemain du
référendum, le Parti travailliste n’affiche aucune surprise. « Les
résultats de dimanche ont confirmé ce que nous avions analysé dès le
mois de juillet lors de notre congrès extraordinaire », rencontre à
l’issue de laquelle une non-participation à la consultation avait été
décidée. Parce que « le résultat était déjà prévu, le non allait sortir
vainqueur, le référendum n'allait rien changer à la situation », lance
le président Louis Kotra Uregei, pour qui ce rendez-vous dominical était
illégitime. En cause, « une liste référendaire où il y a plus de
non-Kanak que de Kanak, plus de non-colonisés que de colonisés ».
Question : le mot d’ordre du mouvement a-t-il été respecté en ce 4
novembre ? La réponse semble vite vue avec un taux de participation
record à 81,01 % à l’échelle du territoire. De toute façon, l’impact
dans les urnes, « ce n'était pas le but » avance LKU qui pense davantage
à la portée du message. Néanmoins, dans la province des Îles où la
participation fut étonnamment basse - 61 % -, « la consigne de
non-participation a été bien suivie », prétend le président invitant à
regarder vers l’île de Tiga. D’autres paramètres ont pu aussi
intervenir. Macki Wéa déplore en outre des menaces dans un bureau de
vote sur son île d’Ouvéa à l’encontre d’une journaliste qui « donne la
parole aux gens qui prônent la non-participation ». La responsabilité du
Parti travailliste dans la victoire du non ne tient pas, évidemment,
selon LKU. Car la formation, « au plus fort de sa représentativité
politique, a tourné autour de 7 000-8 000 voix ». Or, l’écart entre le
non et le oui est de près de 18 000 bulletins. Sans parler des 34 000
abstentions. Toutefois, cette position a ouvert une faille dans le camp
indépendantiste.
Le FLNKS a su en revanche mobiliser. D’ailleurs, dans
l’élan de la campagne menée par le Front, « il y a un certain nombre de
personnes du Parti travailliste qui ont participé au vote dans les trois
provinces ». L’organisation de Louis Kotra Uregei pourrait conserver la
même posture politique à la veille du deuxième référendum, si les
conditions demeurent