Le dixième congrès du Parti
travailliste, ce week-end à Nouméa, doit permettre de dresser un bilan
du mouvement, de préparer les élections municipales et surtout d'arrêter
la stratégie adoptée pour la consultation du 6 septembre 2020.
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C’est devant des rangs clairsemés
que le PT a ouvert samedi matin son dixième congrès à la Maison des
syndicats, dans le quartier nouméen de la Vallée-du-Tir. Un rendez-vous
placé sous le thème «Une autre voie est possible», dont le temps fort devrait être le positionnement adopté pour le référendum du 6 septembre 2020.
Possible participation, sous conditions
«Le Parti travailliste pourrait envisager d’appeler à voter à la prochaine consultation»,
a déclaré le président, Louis Kotra Uregei, dans son discours
d'ouverture. Un scénario qui doit être discuté, et tranché, durant ce
congrès. «A condition, bien sûr, que le FLNKS», a-t-il ajouté :
- «premièrement, se décide à redevenir le véritable
mouvement de libération pour lequel il avait été mis en place le 24
septembre 1984, rassemblant l’ensemble des forces politiques
indépendantistes élargies aux syndicats et aux groupes de lutte divers» ;
- «deuxièmement, qu’il revienne aux engagements pris lors de sa création et poursuive le projet d’indépendance kanak socialiste».
La «fausse bonne idée» de l'indépendance avec partenariat
Car LKU dresse de nouveau un bilan sans concession : «Depuis 1988, le FLNKS a progressivement abandonné les engagements de lutter pour obtenir une indépendance kanak socialiste»,
a-t-il déclaré. FLNKS qui aurait renoncé à toute chance de victoire en
2018 par opportunisme, et par repli sur ses deux provinces, a martelé
LKU. «43,33 % pour le "Oui" et 56,7 % pour le "Non" constitue bien un échec
pour les indépendantistes. Il est donc clair que l’indépendance avec
partenariat, demandée par le FLNKS est une fausse bonne idée, qui
conduirait à l’instauration d'un régime de type néo-colonial.»
L'Accord de Nouméa, ce «mirage»
Et de souhaiter un front à nouveau réuni sur la seule base de l'IKS. «Arrêtons de croire à un pseudo destin commun qui nous a leurrés depuis le mirage de l’Accord de Nouméa, a harangué le président du PT. «Le seul destin commun qui soit commun à tous les peuples, c’est la liberté.» En juillet 2018, le parti a choisi la non-participation au référendum du 4 novembre. Et fait campagne en ce sens.
Le compte-rendu de Bernard Lassauce et Patrick Nicar :