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mardi 26 janvier 2016

Nouvelle-Calédonie, Kanaky : La prison de la honte de la République française

Camp-Est. Le personnel soutient le surveillant agressé


Les employés du centre pénitentiaire de Nouville manifestent leur mécontentement après les incidents survenus dimanche soir au bloc C. Un mouvement d'humeur qui doit durer jusqu'à 11h30.

Une trentaine de surveillants ont demandé des renforts humains pour mieux assurer leur mission. Dimanche soir, l'un d'eux a été agressé. © @ Sheima Rihahi
© @ Sheima Rihahi Une trentaine de surveillants ont demandé des renforts humains pour mieux assurer leur mission. Dimanche soir, l'un d'eux a été agressé. 





Depuis 7h30 ce mardi matin, des personnels en repos du Camp-Est (adhérents de l'Usoenc, de l'USTKE et de Force Ouvrière) sont mobilisés devant les grilles du centre pénitentiaire. Ils demandent des renforts en matière de sécurité et la prise en main du dossier par l'Etat. Dimanche soir, selon des informations diffusées par la police nationale, un surveillant a été agressé vers 23 heures. Il subissait des violences dans la case B du bloc C du Camp-Est. Une case qui contient 12 cellules. Des dégradations volontaires par incendie ont également été commises. La victime a été secourue par ses collègues. L'intervention du GIPN et de la Police Nationale a été nécessaire pour faire cesser la mutinerie à 1 heure 50. L'opération s'était achevée une demi-heure plus tard avec la mise à disposition de vingt détenus à des agents pénitentiaires.


© @ Sheima Rihahi
© @ Sheima Rihahi


Joint au téléphone hier par NC1ère, le procureur de la République Alexis Bouroz n'avait pas souhaité s'exprimer, expliquant qu'une série d'auditions étaient en cours pour faire la lumière exacte sur les faits. Ce matin, les manifestants ont  livré plus de précisions. Un surveillant pénitentiaire aurait été pris à partie par une dizaine de détenus. Quatre d'entre eux, cagoulés, l'auraient roué de coup. Au moment de l'agression, le surveillant était accompagné d'une collègue du même âge (34 ans) qu'il serait parvenu à protéger. Cette dernière a pu s'échapper et donner l'alerte. Elle est aujourd'hui très affectée psychologiquement. La victime, de son côté, a été hospitalisée. Ses blessures lui causent 8 jours d'ITT.
Ce mardi matin, la trentaine de surveillants du Camp-Est qui a manifesté sa colère a réclamé des renforts immédiats de contractuels, estimant que l'effectif de 70 surveillants était insuffisant. 
Source 
  

Au Camp-Est, agression d’un gardien et émeute de détenus




La nuit de dimanche à lundi a été agitée au centre pénitentiaire. Après le tabassage d’un gardien, la situation a dégénéré en insurrection avec le retranchement de détenus dans une coursive.

Le GIPN est alors intervenu pour mettre fin au début d’insurrection dans une coursive du bâtiment B.
Le GIPN est alors intervenu pour mettre fin au début d’insurrection dans une coursive du bâtiment B.
Photo DR

L’émeute a duré près de trois heures. Dans la nuit de dimanche à lundi, vers 23 heures, un agent pénitentiaire a été roué de coups par des individus détenus dans la case B - contenant 12 cellules - du Bloc C du Camp-Est. La victime était en train d’effectuer une ronde quand plusieurs personnes lui sont littéralement tombées dessus. L’enquête devra déterminer par quels moyens ces détenus ont réussi à ouvrir la porte de leurs cellules. Sur les réseaux sociaux, un gardien faisait état de « serrures pitoyables ».

Ils lui volent un trousseau de clés
Fort heureusement, une surveillante a pu donner l’alerte juste après les premiers coups. Après 30 minutes, la victime a été extirpée de ses assaillants par des collègues venus à son secours. Au cours de l’agression, les prisonniers lui ont volé un poste radio et un trousseau de clés. Mais, selon nos informations, les clés ne pouvaient ouvrir que la porte d’accès au bâtiment B et en aucun cas d’autres issues de la prison. Alertée de la séquestration d’un personnel de surveillance, la police nationale a mis en place un périmètre de sécurité autour de l’établissement de Nouville afin de prévenir toute évasion. Quant au surveillant blessé, il a été évacué vers l’hôpital Gaston-Bourret.

Le ministre de l'Intérieur informé
La situation a ensuite dégénéré en insurrection. D’autres individus de la case B, qui ont pu sortir de leurs cellules pour des raisons encore inconnues, se sont retranchés dans une coursive incendiant des matelas et dégradant des cellules. Une quinzaine de pompiers sont intervenus à deux reprises pour éteindre les feux.
Les mutins ont ensuite affronté le GIPN (Groupe d’intervention de la police nationale), la compagnie d’intervention et la Bac (Brigade anti-criminalité) appelés sur place pour mettre fin à l’émeute. Les forces de l’ordre ont subi une pluie de projectiles notamment des bouts de faïence tranchants provenant des sanitaires. Le calme est finalement revenu sur les coups de deux heures du matin. « Il y aurait pu avoir beaucoup plus de blessés vu la violence des détenus dans la coursive », explique Yves Mathis, directeur de cabinet du haussaire.
Comme le veut la procédure, des rapports ont été envoyés aux ministères de l’Intérieur et de l’Outre-mer pour rendre compte des événements. Deux procédures contre X pour séquestration dans un établissement pénitentiaire, violences volontaires aggravées et dégradations volontaires par incendie ont été également initiées.
Pour l’heure, plusieurs détenus soupçonnés d’être les meneurs de la mutinerie ont été identifiés. Ils feront l’objet de sanctions disciplinaires au sein de la prison et de futures sanctions judiciaires.
Ces incidents posent une nouvelle fois de nombreuses interrogations quant à la sécurité, la suroccupation et les conditions de détention au sein du Camp-Est malgré d’importants travaux.


Après l’agression d’un surveillant, les détenus se sont retranchés dans une coursive du bâtiment B incendiant des matelas et dégradant les cellules et les sanitaires. Le GIPN est alors intervenu pour mettre fin au début d’insurrection.


Ces graves incidents ont fait l’objet de comptes rendus  envoyés aux ministères de l’Intérieur et des Outre-mer.