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lundi 2 mai 2016

Le 1er-Mai de l’USTKE dénonce « l’apartheid social »

Le 1er-Mai de l’USTKE dénonce « l’apartheid social »


Publié le lundi 02 mai 2016

Environ 400 personnes ont défilé hier à Nouméa pour la Fête du travail, réclamant un rééquilibrage des postes à responsabilité et dénonçant des « injustices sociales ».

Vallée-du-Tir, dimanche 1er mai. Le cortège d’environ 400 personnes a ensuite défilé en centre-ville. L’après-midi, tout le monde s’est regroupé devant le siège du syndicat pour échanger et écouter un concert.
Vallée-du-Tir, dimanche 1er mai. Le cortège d’environ 400 personnes a ensuite défilé en centre-ville. L’après-midi, tout le monde s’est regroupé devant le siège du syndicat pour échanger et écouter un concert.
Photo J.-A.G.-L.

Devant le siège de l’USTKE, à la Vallée-du-Tir, à Nouméa, c’est l’excitation avant le défilé pour la fête du 1er-Mai. Les boissons dans les glacières ne sont pas encore bien fraîches et les brochettes de poulet dorent tranquillement au barbecue. Seul le stand qui propose des tee-shirts et parapluies à l’effigie du syndicat a un franc succès. Il y a ceux, aussi, qui, pour passer le temps, papotent à l’ombre sur les sujets d’actualité : Valls, Johnny, TGC… et fête du Travail. Car, c’est bien pour cela que tout ce monde se retrouvait hier matin.

UNE TRADITION DEPUIS 34 ANS
Vers 9 heures, le cortège, qui rassemble environ 400 militants et adhérents, démarre, sono à fond, drapeaux du syndicat en évidence et banderoles aux messages explicites, pour un tour en ville. « Depuis 1982, nous faisons ce défilé. Nous sommes les seuls à fêter les travailleurs. C’est aussi en mémoire des anciens », lance, en première ligne du cortège, Louis Kotra Uregei, patron du Parti travailliste, émanation politique du syndicat.
Commémorer, mais aussi dénoncer. En premier lieu l’affaire du litige électoral, considéré par l’USTKE comme « une fraude électorale organisée et légalisée ». « Le peuple kanak aura vu ses droits à l’autodétermination dilués dans une masse qui aura été augmentée par les flux migratoires », dénonçait, déjà en février, le leader du Parti travailliste.
Autre sujet que le « syndicat des travailleurs kanak et des exploités » a voulu mettre sur le devant de la scène, « le rééquilibrage ». Autrement dit le combat en faveur de l’accès aux postes à responsabilité des jeunes Kanak.

« La bataille fondamentale »
Un enjeu considéré comme « la bataille fondamentale ». « Ce n’est pas normal qu’aujourd’hui, notre jeunesse ait du mal à faire son entrée dans le monde du travail, râle Nelson, « un camarade », venu défiler avec un de ses enfants. Quant aux postes à responsabilités, ils sont inaccessibles. »
L’enjeu de cette « bataille fondamentale » est avant tout, aux yeux de l’USTKE, plus global. Le syndicat entend surtout combattre toutes « les injustices sociales envers le peuple kanak ». Dans un communiqué, le deuxième syndicat du pays n’hésite pas à parler d’« apartheid social », taclant une fois encore, le bilan de l’Accord de Nouméa. Hier, le cortège du 1er-Mai était évidemment un moyen de mobiliser ses troupes sur le terrain. « 2018, c’est possible », pouvait-on lire sur une banderole en tête de cortège.
Jean-Alexis Gallien-Lamarche

Hommage aux victimes
Comme chaque 1er mai, le syndicat SGTINC-Cogetra a déposé une gerbe, hier matin, au monument du souvenir, sur le site industriel de Doniambo. Une façon d’honorer les 42 ouvriers ayant perdu la vie dans un accident du travail depuis 1961.

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