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lundi 2 mai 2016

L'invité politique : Louis Kotra Uregei

Publié le 02 mai 2016 
Ce dimanche 1er mai, l'invité politique de la rédaction était Louis Kotra Uregei, président du parti travailliste.
Pour le parti, il reste beaucoup à faire, notamment en matière d’emploi local et de rééquilibrage.

© NC1ere

Fête du travail - 1er Mai : un devoir de mémoire

C'est l'occasion de se remémorer l'histoire des travailleurs, l'histoire des syndicalistes qui ont donné leur vie pour que ceux d'aujourd'hui, bénéficient de droits tels que : les congès payés, ou la couverture social.
Tout syndicaliste se doit de célébrer le 1er mai. Au pays, c'est l'USTKE. En 1982, la première marche a réuni une cinquantaire de personnes. Nous avions traversé Nouméa jusqu'à Magenta. Depuis, la tradition perdure.  


Premier cheval de bataille : l'emploi local

Plus que jamais, ce combat est d'actualité. Voyez les revendications sur  le rééquilibrage.
Beaucoup d'annonces ont été faites mais dans la réalité les kanaks sont absents partout.
Exemple avec ces chiffres :
Au moment des accords de Matignon-Oudinot, dans la police, le taux de kanak était de 60%. Au moment de l'accord de 1998, ce pourcentage était tombé à 35%. Aujourd'hui dans la police, ce taux est à 22%. C'est absolument anormal !

On a pas signé les accords pour çà !
Pourquoi les kanak seraient ils absents des postes administratifs?
On refuse l'embauche des kanak, on refuse des promotions aux kanak
On refuse l'embauche des kanak, on refuse des promotions aux kanak
Dernièrement, on a proposé des CV de jeunes kanak bardés de diplômes et d'expérience. Mais ils sont embauchés nulle part. On a des cas très précis. E cela n'est pas normal.

On a signé les accords avec des volontés de formation pour préparer nos jeunes à la prise de responsabilités. Tout çà est bloqué par les flux migratoires. Il y a une relation de cause à effet. 


Les travers : " l'emploi local localisé "
Quand vous êtes en situation, il n'y a pas de travail, les passions sont exacerbées. A un moment donné, il y a une saturation du marché de l'emploi. Les gens veulent du travail.
Les locaux ne sont pas privilégiés.


© NC1ere
© NC1ere


Fin des actions fortes de l'USTKE

Après le congrès de 2010, à Ponérihouen, il a été décidé de revenir au sein des instances du dialogue social.
Les conditions de lutte ont changé. Des choses se sont améliorées dans le monde du travail grâce aux actions de l'USTKE. 
Exemple : les comités d'entreprises prévus par la loi que des patrons refusaient de mettre en place.
 

La ressource nickel

N.D : Les retombées de l'exploitation nickel, des ressources dites "indispensables" pour financer l'avenir du pays en particulier en cas d'indépendance, ne sont plus aussi sûres.
Dès le conflit des rouleurs on avait tiré la sonnette d'alarme.
Cette crise du nickel est dure et elle va impacter le secteur minier. Il faut autoriser temporairement l'exportation, vers la Chine, de minerai avec des teneurs en nickel réglementées.
Faire de la politique politicienne au lieu de prendre en considération de manière objective, la situation économique, et les conséquences sociales
On a vu des postions doctrinaires sur le sujet pour s'opposer aux exportations :  " faire de la politique politicienne au lieu de prendre en considération de manière objective, la situation économique, et les conséquences sociales." 

On a jamais prétendu que le financement de l'indépendance, serait assuré par le nickel seul. D'ailleurs, depuis que les kanaks se sont investis dans l'exploitation minière, il y a eu de la diversification qui s'est faite en parallèle.

Certes, on subit au niveau mondial les cours et les stocks de nickel, mais il reste, néanmoins, un secteur stratégique qui compte beaucoup pour l'indépendance.



Le corps électoral provincial

Dès le départ, c'est moi qui ai lancé le terme de fraude électorale.
Ne serait ce que sur la base de ces 301 personnes qui n'auraient jamais dû  être présentes sur les listes.
On va prouver que les 6000 personnes concernées par les recours ne doivent pas être sur les listes, elles doivent être radiées.
On a fait le choix d'une démarche indépendante
On a fait le choix d'une démarche indépendante".
Lorsque l'on a vu les conclusions du comité des signataires, on a tout de suite dénoncé et rejeté ces conclusions.

J'irai même plus loin, ceux qui ont signé ces conclusions, mais qui les a habilité à déclarer que ce dossier, le litige, était politiquement clos.
Je n'ai pas eu connaissance d'un congrès indépendantiste qui est engagé ou validé ce genre  de position.



Corps électoral référendaire

N.D : Environ 20 000 kanak ne seraient pas inscrits sur cette liste.
Ce n'est pas un désintérêt de leur part, c'est une manipulation de l'Etat.
Je rappelle qu'il n'a jamais été question d'inscription automatique. Cela a été décidé au 12è comité des signataires d'octobre 2014.

On a ramené les kanak au même point que tous les autres citoyens de ce pays.
Or, il s'agit d'un scrutin référendaire. Et le référendum concerne la sortie d'une situation coloniale. Et donc, le premier peuple concerné : c'est le peuple kanak, qui est colonisé ici dans son pays. Donc tous les kanak de statut coutumier doivent être inscrits.

Qu'est que l'Etat a décidé : plutôt que d'inscrire automatiquement les kanak de statut coutumier, ces derniers doivent être présents sur la liste générale comme tout le monde. Mais ce n'est pas une élection comme toute les autres. C'est un référendum, pour ou contre l'indépendance.
Tous les kanak de statut coutumier doivent être inscrits. Il est hors de question que le quart de la population kanak en âge de voter ne puisse pas être présent sur la liste.
Nous réaffirmons ceci : tous les kanak de statut coutumier doivent être inscrits. Il est hors de question que le quart de la population kanak en âge de voter ne puisse pas être présent sur la liste.

Alors s'agissant de ceux qui se sont abstenus sur des élections provinciales ou municipales, les gens peuvent ne pas être intéressés par les municipales, les présidentielles, ou les  européennes.
Par contre, là, il s'agit du référendum d'autodétermination. Tous les kanak se sentent concernés et donc ils doivent être inscrits sur la liste automatiquement.

Il y a eu des ouvertures pour permettre que ceux qui sont nés dans le pays soient inscrits.  Et on arrive à un paradoxe : ceux qui sont le moins concernés sont ceux qui sont inscrits et les kanak les premiers concernés ne le sont pas.
On va continuer à le dénoncer et à mener le combat.