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mardi 19 septembre 2017

22 780 personnes identifiées de statut coutumier ne figurent pas sur la liste électorale générale de 2016

Politique. L’avis du Conseil d’État a été rendu, mais n’a pas encore été officiellement publié. Toutefois, de premières indications semblent donner corps au principe de l’inscription automatique.

Un acte est aujourd’hui très attendu : la transmission d’un courrier de Matignon à la  Nouvelle-Calédonie, courrier rédigé sur la base de l’avis du Conseil d’État.
Un acte est aujourd’hui très attendu : la transmission d’un courrier de Matignon à la Nouvelle-Calédonie, courrier rédigé sur la base de l’avis du Conseil d’État. 
La méthode de communication est quelque peu étrange, surtout sur un sujet aussi sensible. A Paris, le Conseil d’État a rendu, en début de mois, son avis sur l'inscription des natifs de Nouvelle-Calédonie sur la liste référendaire. La version finale était toujours en cours de rédaction dans la capitale tricolore en fin de semaine dernière, aucun document n’a été pour l’instant diffusé auprès des élus calédoniens. Néanmoins, les grandes lignes du jugement ont été exposées jeudi dernier au haut-commissariat en présence de représentants politiques, avant une autre réunion de travail cette semaine.
Quelle est la position du Conseil d’État ? D’après des échos, la juridiction la plus élevée dans l'ordre administratif français estime possible l’inscription automatique de personnes sur la liste électorale générale. Même si cet exercice n’a jamais été vu auparavant. En revanche, il n’est pas possible d’inscrire automatiquement des hommes et des femmes sur la liste spéciale du référendum. Sauf à modifier la Constitution.

Six mois sur la commune
Les personnes qui figureront sur la liste générale, vont devenir électrices aux scrutins municipaux, présidentiels, ainsi qu’aux législatives. Les conditions d’inscription doivent donc être conformes au code électoral. Et ces dispositions n’autorisent pas d’inscrire des gens en fonction de leur statut ou de leur lieu de naissance. Ainsi, pour le Conseil d’Etat, pourront être enregistrés les majeurs - qui ne sont pas inscrits sur la liste électorale générale - dès lors que des conditions sont respectées : être Français, disposer des droits civiques, et surtout être présents depuis au moins six mois sur la commune d’inscription. Tel semble être la teneur de l’avis.
En clair, au regard des éléments aujourd’hui récoltés, l’automaticité concernerait un large cercle de majeurs non référencés sur la liste générale. Qui sont donc nés en Nouvelle-Calédonie et de statut coutumier ou de statut de droit commun, mais qui sont aussi nés hors du territoire. Une expertise plus fine est donc essentielle. Ensuite, les natifs seraient isolés dans les listings en vue d’une inscription sur la liste référendaire.
Code électoral, inscription automatique... Une modification de la loi organique et de la loi ordinaire sera-t-elle préconisée ?
Une nouvelle rencontre entre représentants de l’État et personnalités politiques est programmée après-demain, jeudi, au haut-commissariat. Les non-indépendantistes ont leur demande sous le bras, les discussions vont probablement se poursuivre sur les conditions jugées nécessaires et suffisantes permettant de considérer que les personnes nées en Nouvelle-Calédonie et de droit commun ont le centre de leurs intérêts matériels et moraux ici. Un point de débat avec les indépendantistes.


Un chiffre, des commentaires

Le chiffre suscite déjà des commentaires. De la part notamment de la Dynamik unitaire Sud, DUS, lors de sa coordination générale samedi. L’information aurait été divulguée jeudi dernier : 22 780 personnes identifiées de statut coutumier ne figurent pas sur la liste électorale générale de 2016. Un croisement avec le listing de 2017 est à opérer. Pour l’Union calédonienne, le Parti Travailliste, la DUS, et le Rassemblement des indépendantistes et nationalistes, ce chiffre prouve que la problématique des 25 000 Kanak de statut coutumier non-inscrits sur la liste référendaire est « une réalité ».