Politique.
 L’avis du Conseil d’État a été rendu, mais n’a pas encore été 
officiellement publié. Toutefois, de premières indications semblent 
donner corps au principe de l’inscription automatique.
              Un acte est aujourd’hui très attendu : la transmission 
d’un courrier de Matignon à la  Nouvelle-Calédonie, courrier rédigé sur 
la base de l’avis du Conseil d’État.  
La
 méthode de communication est quelque peu étrange, surtout sur un sujet 
aussi sensible. A Paris, le Conseil d’État a rendu, en début de mois, 
son avis sur l'inscription des natifs de Nouvelle-Calédonie sur la liste
 référendaire. La version finale était toujours en cours de rédaction 
dans la capitale tricolore en fin de semaine dernière, aucun document 
n’a été pour l’instant diffusé auprès des élus calédoniens. Néanmoins, 
les grandes lignes du jugement ont été exposées jeudi dernier au 
haut-commissariat en présence de représentants politiques, avant une 
autre réunion de travail cette semaine.
Quelle est la position du Conseil d’État ? D’après des échos, la 
juridiction la plus élevée dans l'ordre administratif français estime 
possible l’inscription automatique de personnes sur la liste électorale 
générale. Même si cet exercice n’a jamais été vu auparavant. En 
revanche, il n’est pas possible d’inscrire automatiquement des hommes et
 des femmes sur la liste spéciale du référendum. Sauf à modifier la 
Constitution.
Six mois sur la commune
Les personnes qui figureront sur la liste générale, vont devenir 
électrices aux scrutins municipaux, présidentiels, ainsi qu’aux 
législatives. Les conditions d’inscription doivent donc être conformes 
au code électoral. Et ces dispositions n’autorisent pas d’inscrire des 
gens en fonction de leur statut ou de leur lieu de naissance. Ainsi, 
pour le Conseil d’Etat, pourront être enregistrés les majeurs - qui ne 
sont pas inscrits sur la liste électorale générale - dès lors que des 
conditions sont respectées : être Français, disposer des droits 
civiques, et surtout être présents depuis au moins six mois sur la 
commune d’inscription. Tel semble être la teneur de l’avis.
En clair, au regard des éléments aujourd’hui récoltés, l’automaticité
 concernerait un large cercle de majeurs non référencés sur la liste 
générale. Qui sont donc nés en Nouvelle-Calédonie et de statut coutumier
 ou de statut de droit commun, mais qui sont aussi nés hors du 
territoire. Une expertise plus fine est donc essentielle. Ensuite, les 
natifs seraient isolés dans les listings en vue d’une inscription sur la
 liste référendaire.
Code électoral, inscription automatique... Une modification de la loi organique et de la loi ordinaire sera-t-elle préconisée ?
Une nouvelle rencontre entre représentants de l’État et personnalités
 politiques est programmée après-demain, jeudi, au haut-commissariat. 
Les non-indépendantistes ont leur demande sous le bras, les discussions 
vont probablement se poursuivre sur les conditions jugées nécessaires et
 suffisantes permettant de considérer que les personnes nées en 
Nouvelle-Calédonie et de droit commun ont le centre de leurs intérêts 
matériels et moraux ici. Un point de débat avec les indépendantistes.
Un chiffre, des commentaires
Le chiffre suscite déjà des commentaires. De la part notamment de la 
Dynamik unitaire Sud, DUS, lors de sa coordination générale samedi. 
L’information aurait été divulguée jeudi dernier : 22 780 personnes 
identifiées de statut coutumier ne figurent pas sur la liste électorale 
générale de 2016. Un croisement avec le listing de 2017 est à opérer. 
Pour l’Union calédonienne, le Parti Travailliste, la DUS, et le Rassemblement des 
indépendantistes et nationalistes, ce chiffre prouve que la 
problématique des 25 000 Kanak de statut coutumier non-inscrits sur la 
liste référendaire est « une réalité ».