Je dînais chez des amis caldoches le
soir où tu as publié ta lettre ouverte. J’avais été informé par des textos de
camarades du Parti Travailliste qui en avaient pris connaissance sur facebook
et en étaient révoltés. J’ai indiqué que j’allais en prendre connaissance après
mon dîner et je verrais s’il y avait matière à répondre. Après réflexion, je me
suis dit que l’urgence ne s’imposait pas et vu la proximité des festivités de
fin d’année, cela pouvait attendre après.
La première raison pour laquelle il
n’y avait pas urgence à te répondre, c’est par rapport à ton courrier qui veut
se prévaloir d’une légitimité politique qui n’existe pas et qu’il n’y avait pas
nécessité à le considérer comme une priorité.
Ensuite il y a des instances ou des
personnes qui ont la légitimité de m’interpeller, ce sont les structures et les
responsables du Parti Travailliste dont je suis le Président et à qui je rends
compte dans les congrès et donc n’étant pas membre de notre Parti, je n’ai à
priori aucun compte à te rendre Mlle Florenda Nirikani.
Mais
je suis habitué en tant qu’homme politique à accepter les critiques et les
débats, pour peu que l’un et l’autre soient menés de bonne foi. En l’espèce
c’est loin d’être le cas et je regrette profondément la méthode employée.
Compte tenu de la forme et des
éléments remplis de contre-vérités de ta lettre publique, je tiens à ne pas
laisser passer l’occasion de répondre point par point et préciser un certain
nombre de choses, à toi et aux personnes qui partagent tes analyses notamment
en faveur du OUI au référendum du 04 Novembre dernier et que je connais bien
dont un en particulier qui a commandité son commando des 3 femmes, Mado, Mareka
à l’émission de Radio Djiido qu’il n’a pas manqué de féliciter sur facebook et
toi, la jeune donneuse de leçons. Ce qui, je le conviens, peut donner une
réponse qui soit assez longue.
Tu dis que je t’ai manqué au dernier
meeting à Kowe Kara pour la campagne en faveur du oui ? Mais à quel
titre aurais-je été présent puisque mon parti avait déjà pris position
comme tu le dis bien pour la non-participation lors de son congrès extraordinaire
du 14 Juillet 2018 en indiquant que le NON allait gagner et que la
participation ne servirait qu’à cautionner et à valider ce NON programmé par
l’État français avec la complicité passive du FLNKS depuis la signature de
l’ADN ! Le PT a été le seul parti indépendantiste à convoquer un congrès
pour se positionner vis à vis du référendum et l’USTKE seul syndicat à inscrire
à son congrès la question de la participation à ce référendum. Dans les 2 cas,
un vote démocratique a décidé de la non-participation à ce qu’on a appelé un
simulacre d’autodétermination.
Je te rappelle la devise du Parti
Travailliste : « Le parti qui dit ce qu’il pense et fait ce qu’il
dit ! ». Dit ce qu’il pense : référendum bidon ! Fait ce
qu’il dit : Pas de caution ni de validation d’un pseudo référendum
d’autodétermination donc non-participation !
Et le résultat du référendum
d’autodétermination bidon du 04 Novembre a été exactement celui que le Parti
Travailliste et l’USTKE avaient prédit : La victoire programmée du
NON ! Et pourtant nous n’avons pas disposé d’autant de moyens que vous les partisans du
OUI : 26 millions pour le FLNKS à travers ses 2 groupes au Congrès, sans
compter la campagne médiatique réservée aux seuls partisans du OUI ! Après
vous pourrez toujours essayer d’expliquer que 43% c’est la victoire, comment se
fait-il qu’il n’y ait pas l’indépendance alors ??? C’est là où est le
mensonge et la manipulation qui a trompé la population kanak et que vous
continuez à tromper en cherchant des boucs émissaires alors que vous saviez
tous que le oui ne pouvait pas l’emporter puisque la LESC comprenait
80.000 kanak pour 95.000 non kanak ! J’en veux pour preuve encore le procès
intenté aux deux élus PT du groupe UCFN par des responsables politiques
importants notamment de l’UC (D. Goa, R. Wamytan, C. Machoro, PC. Tutugoro
entr’autres) après la position du congrès extraordinaire du Parti Travailliste.
Pendant que je donnais les explications sur la position du PT de
non-participation, je distribuais aussi l’argumentaire arrêté par notre parti à
l’issue de notre congrès extraordinaire. Après lecture, certains ont pris la
parole et ont précisé qu’ils étaient d’accord avec notre argumentaire mais ils
privilégiaient la position du BP FLNKS et que le groupe s’inscrivait dans la
participation et la campagne du OUI ! Explique-moi comment on peut être
d’accord avec un argumentaire de non-participation et appeler à voter OUI tout
en sachant que le OUI ne l’emporterait pas ! Si ce n’est pas du mensonge
et de la manipulation, c’est quoi ???
Concernant le RIN, si je suis d’accord
avec l’expression des revendications dont tu fais état et des mobilisations qui
ont porté ces revendications, j’aurais aimé que tu daignes remercier les moyens
que l’USTKE et le PT ont apporté pour que ces mobilisations soient une réussite
et que vous puissiez bénéficier d’une tribune, parce-que sans ces moyens
humains et matériels, je ne pense pas qu’avec tes amis, vous seriez arrivés à
faire aussi bien tous seuls. On sera attentif à observer vos prochaines
mobilisations.
Venons-en maintenant à cette fameuse
banderole où était inscrit « 20.000 kanak radiés des liste » !
Je dis fameuse parce-que je l’ai déjà relevé dans un échange avec votre « mentor »
par personne interposée : Cette banderole qui était déployée sur un mur au
dernier congrès de l’USTKE avait été faite bien auparavant pour une manif du
RIN au moment où il était question d’un nombre de kanak non présents sur les
listes de 25.000 ensuite 23.000 pour tomber en dernier lieu à environ 19.000
comme tu dis ! Comme tu veux être pointilleuse sur les chiffres, mais
alors pourquoi tu emplois le terme environ ? Environ moins de 19.000 ou
environ plus de 19.000 ? Mais la banderole parle de 20.000 alors tu
décrètes que c’est faux, c’est 19.000 ! Mais comment tu peux être aussi
affirmative puisque tu le reconnais toi-même, ce n’est ni par les
indépendantistes ni par toi-même mais ce sont les résultats d’un travail fait
par l’État ? Ah bon ! c’est l’État donc c’est parole
d’Évangile !!! Mais quel État ? Un nouvel État ou celui colonial
contre lequel on se bat pour avoir notre indépendance et à qui vous faîtes
confiance pour les chiffres concernant les listes électorales ?
Sur le terme « radiés »
inscrit sur la banderole, la manière dont tu brodes autour de ce terme montre
bien à quel point tu es à court d’arguments politiques sérieux ; Les
camarades qui ont écrit cette banderole ne sont sans doute pas aussi rompus que
toi aux subtilités de la langue française et auraient peut-être dû employer le
terme absents plutôt que radiés mais leur pensée reflétait exactement les
constats du moment que nous faisions au RIN comme indiqué plus haut sur le
nombre de kanak absents de la liste référendaire.
Tu me dis ensuite :
« Cependant, auras-tu le courage de dire publiquement que tu as menti aux
militants du PT et de l’USTKE et à tous tes enfants sur les chiffres ?
Auras-tu le courage de dire que tu as manipulé l’opinion publique profitant de
l’ignorance des gens ? » !
Mais quelle prétention et quel manque
d’humilité !!!
Tu vois je pensais que tu étais
différente de ces jeunes qui aujourd’hui, sous prétexte d’émancipation, se
considèrent exonérés de respect envers leurs aînés mais je vois que ce moule de
l’arrogance mal placée t’a aussi façonnée ! Et de quelle manière !!!
Ainsi tu as la prétention de croire
que tu peux interpeler publiquement en le traitant de menteur et de
manipulateur un responsable politique qui a commencé son engagement dans la lutte
pour la revendication et l’affirmation de l’identité kanak avec les Foulards
Rouges en 1969 qui a précédé la revendication de l’indépendance de Kanaky, et
qui a consacré sa vie à cette lutte bien avant même que tu ne viennes au monde.
Laisse-moi te raconter une
histoire : Lorsque nous avons créé le FLNKS – heureusement que tu
reconnais que j’ai fait partie de ces responsables qui avions décidé de le
faire (aucun de ceux qui dirigent actuellement le FLNKS n’ont fait partie des
fondateurs) – nous avons organisé le Bureau Politique en équipes de deux
PERSONNES et j’ai fait équipe avec un certain Éloi MACHORO. Diverses réunions
partout pour préparer le boycott actif du 18 Novembre 1984 dont une à Unia-Yaté
et l’un des jeunes responsables politiques de l’UC qui nous avait reçu était le
beau-frère Adolphe DIGOUÉ qui n’était pas encore passé au PALIKA.
Mais je veux en venir à Wawilu et à la
famille MANDAOUÉ à laquelle tu as fait référence. Il faut rappeler que
jusque-là Wawilu était le fief RPCR du vieux Auguste PARAWI REYBAS. Pour
pouvoir organiser une réunion avec Éloi à Nékoué dans le district de Waraï
justement, j’ai demandé à Pépé Béra (Philippe MANDAOUE mon beau-père) de porter
un tabac auprès du Grand Chef son grand frère Félix MANDAOUÉ qui a accepté et
la réunion s’est tenue chez le vieux à la Grande Chefferie. Était également
présent ce soir-là le vieux CHENEPA BOEWE responsable de l’UPM. La réunion a
été quelque peu perturbée par le représentant du PALIKA Narcisse KASOWIBANOU (encore
un beau-frère maintenant décédé), qui indiquait que le PALIKA était contre la
création du FLNKS et que cette réunion ne servait à rien. Malgré cela la
réunion s’est poursuivie et le FLNKS a pris corps à Wawilu avec la mise en
place du Comité de Lutte et son implication dans le boycott actif du statut
Lemoine le 18 Novembre 1984. Bilan : À l’issue des élections régionales de
1985 suivant le plan Fabius-Pisani instaurant quatre régions dans le pays, la
région centre sera remportée par la liste du FLNKS grâce au basculement de
Wawilu qui avait voté majoritairement pour la liste indépendantiste.
Pépé Béra c’est ce vieux qui, un jour
à l’appel du Comité de Lutte de faire un barrage au pont de Wawilu, arrivé le
premier sur les lieux avec son tracteur ne s’est pas dégonflé et l’a mis en
travers de la route pour commencer le barrage. C’était l’occasion, à travers ce
témoignage, de rendre hommage à ce cœur de lion extraordinaire que la vie m’a
accordé le privilège de rencontrer et de côtoyer pendant des années, il a
aujourd’hui 95 ans.
Avec Éloi, après la campagne pour le
boycott actif du 18 Novembre 1984, nous avons partagé un dernier dîner à la CPS
chez Hilda LINI le jeudi 15 Novembre au soir. Vers 23H00, nous nous sommes
séparés, Éloi est parti en direction de Canala pour organiser l’opposition au
vote le dimanche et ma famille et moi sommes partis à Toka le lendemain,
conformément à la volonté du BP que chacun rentre dans sa tribu. Nous ne sommes
jamais revus ! J’ai appris son assassinat le samedi 12 janvier 1985 au
matin, j’étais à Wollongong au sud de Sydney où j’avais représenté durant les 3
précédents jours le FLNKS au congrès du Socialist Workers Party. Ce même jour
de la mort d’Éloi était incendié le siège de l’USTKE à l’ancienne maison des
syndicats, rue de la république.
J’ai voulu te rappeler cet épisode de
notre histoire comme j’aurais pu t’en raconter des dizaines dont celles de la
vidéo sur ma déclaration au Congrès de l’UC à Kowe Kara , pour te faire
comprendre, que contrairement à beaucoup de responsables actuels du FLNKS, mon
implication dans la lutte aux côtés de ces frères et ces vieux qui aujourd’hui
ne sont plus là, m’a servi de protection contre ces dérives mensongères et
manipulatrices que tu as toi-même côtoyé dans tes engagements divers, au
Palika, au groupe UCFN ou encore au FLNKS. Et pour ne rien oublier et affirmer
cette mémoire, j’ai donné comme prénom à mon deuxième fils : YANN-ELOI
pour Tonton Yann Céléné UREGEI et mon frère Eloi MACHORO !
Je relève que si parfois tu as
effectivement été en désaccord avec ces structures, tu en fais état aussi dans
ta lette ouverte, je ne t’ai jamais vue ou entendue interpeller leurs
responsables comme tu l’as fait avec moi-même responsable du Parti
Travailliste : Paul NEAOUTYNE ? Victor TUTUGORO ? Rock
WAMYTAN ? Ce sont pourtant eux les signataires de l’Accord de Nouméa en
faisant des concessions inimaginables notamment par l’ouverture du corps
électoral référendaire qui avait été figé en 1988 et qui font les concessions répétées
dans les Comités des Signataires ! C’est NEAOUTYNE et GOA qui par deux
fois, ont adoubé le gouvernement Germain ! C’est quoi la raison de ce
ciblage partisan ?
La raison principale est de donner des
gages de bonne conduite pour avoir les faveurs de ces dirigeants lors de la
préparation des listes électorales et notamment en Province Sud où si je ne me
trompe, PABOUTY et toi souhaitez figurer sur la liste ! Je vous rappelle
que si la DUS a pu être présente sur la liste en 2014, c’est après être venu
quémander à la Vallée du Tir au siège de l’USTKE et reçu le soutien du PT pour
qu’aux discussions à Dumbéa au KAIMOLO, le PALIKA et l’UC reviennent sur leur
positionnement initial d’occuper les 6 premières places.
Venons-en maintenant au droit à
l’autodétermination ! Oui j’affirme et j’affirmerai toujours que, ici en
KANAKY ce droit appartient d’abord au kanak parce-qu’il est le seul colonisé
dans ce pays et pour la vérité historique, il est important de toujours le
rappeler. Oui nous avons reconnu les victimes de l’histoire à
Nainvilles-Les-Roches et leur avons offert une légitimité dans le Pays
Kanak ! Cela s’est retrouvé dans la composition du corps électoral pour le
référendum de 1988 qui était figé pour 1998. Je rafraîchit ta mémoire en
t’indiquant qu’à aucun moment je n’ai remis ça en cause puisque j’en étais
moi-même signataire de l’Accord Oudinot de 1988 qui a arrêté ce corps électoral
accepté par l’état et le RPCR, corps électoral dans lequel étaient pris en
compte les victimes de l’histoire.
À aucun moment nous avons exigé que
seuls les kanak votent le 04 Novembre 2018, il faut cesser de raconter
n’importe quoi !
C’est l’ouverture incontrôlée du corps
électoral référendaire par l’Accord de Nouméa que nous avons dénoncé avec les
concessions répétées des Comité des Signataires et le faire, ce n’est pas
attiser la haine mais défendre notre droit ! Là où nombre d’entre vous
pensez d’abord aux autres avant les kanak, nous on pense d’abord à notre Peuple
et à défendre son droit, ce droit tellement foulé aux pieds grâce à des gens
comme vous :
·
Où
est notre droit pour l’emploi ?
·
Où
est notre droit pour la promotion, la direction ?
·
Où
est notre droit pour le logement ?
·
Où est notre droit pour nos cadres kanak
préparés à l’exercice des compétences transférées ?
Je t’invite à prendre connaissance des
rapports de Samuel GOROHOUNA Docteur en économie qui confirment ce que nous avons
toujours dénoncé.
Et puisque tu parles des wallisiens et
tahitiens, je te dis simplement, va revendiquer une légitimité dans leur pays,
tu vas voir s’ils vont prendre des gants pour te mettre un coup de pied aux
fesses ! Tu sais celui qui te dis ça, c’est celui qui a mené le plus de
conflits avec son syndicat pour défendre les travailleurs non kanak
exploités ! Une fois leurs problèmes règlés, démmerdez-vous les kanak avec
votre revendication d’indépendance ! Vous pouvez toujours fantasmer et
croire que vous allez convaincre les non kanak de voter en faveur de
l’indépendance, je vous observe et je souris de votre naïveté politique !
Pourquoi voulez-vous qu’ils changent alors qu’ils ont tout, ont pris la place
des kanak partout dans le privé et dans le public grâce au silence
irresponsable de ceux-là même, dirigeants indépendantistes qui devaient en
priorité protéger les intérêts du Peuple Kanak.
Je ne perdrai pas mon temps à répondre
à tes délires sur la définition d’un kanak ni aux allusions vis à vis de nos
familles non kanak. Je te dirais simplement que la fille de Tonton Bibi vient
de réussir son BTS grâce à son travail et grâce aussi aux deux années de
formation en alternance qu’elle a pu avoir dans l’entreprise de son Tonton
Loulou !
Tu sais je partage mon temps entre ma
famille kanak, ma très nombreuse famille métisse et mes amis caldoches,
tahitiens, wallisiens, zoreilles, etc… Des coups de fête, des repas, des coups
de belote et j’en passe ! Depuis bientôt 68 ans que je suis né dans cette
ville de Nouméa, où j’y suis resté toute ma vie jusqu’à ce jour ! Et c’est
toi qui as la prétention de venir m’apprendre comment être avec les non
kanak !
Concernant l’émission « Nation de
Demain » de Radio Djiido, je ne suis pas au courant de la décision à
propos des questions des auditeurs, Yvette est une responsable qui fait de son
mieux et prend les décisions qui lui semblent bonnes. Puisque tu n’en fais pas
état et ne l’a pas condamné, je suppose que tu as fait partie des personnes qui
ont déprogrammé la précédente émission dans laquelle j’étais invité.
Parlons du congrès mais d’abord, pourquoi
je dois te rendre des comptes à toi Florenda NIRIKANI qui n’a pas mis un bulletin
de vote pour me faire élire au Congrès de la NC puisque je suis issu de la
province des îles ?
Concernant notre responsabilité
d’élus, Madame Marie-Pierre GOYETCHE et moi faisons partie des élus qui
assuraient au mieux et le mieux nos mandats jusqu’à la décision du groupe UCFN
de nous retirer du groupe et de facto des postes que nous occupions : Nous
ne sommes plus présents ni dans le bureau du congrès ni dans aucune commission.
Nous avons donc décidé de choisir les moments où nous irions sièger, n’en
déplaise à quiconque ! Mais je t’assure que nous ne perdons pas notre
temps, il y a encore plein de combats à mener et nous nous y
préparons dans la sérénité surtout vis à vis des militants de notre parti
à qui reviendra la décision de reconduire ou pas notre candidature lors des
prochaines élections. Je te passe sur leurs réactions outrées que tu te sois
permise de prétendre à t’immiscer dans leurs responsabilités de désignation de
leurs candidats.
Quant à la désignation des novices que
tu préconises, l’un de nos militants a eu cette réaction : « Florenda
tout ça, ils croient que la politique c’est un jeu et qu’il faut mettre sur les
listes des gens qui vont aller apprendre la politique » !
Je me suis souvenu alors de ce qui
s’était passé au MWA KA lorsque se passaient les débats de savoir s’il fallait
déplacer les cases ou pas pour les mettre sur le terre-plein du port autonome
suite aux injonctions de la Mairie de Nouméa de libérer la place. À ce
moment-là, l’opportunité était réelle puisque le Gouvernement, le CA du port
autonome et la Mairie de Nouméa s’étaient accordés pour mettre à disposition le
terre-plein pour permettre un déplacement des cases dans la dignité. Les
intransigeances exprimées ont été telles que le déplacement des cases n’a pu se
faire et je me rappelle toujours l’un de vos arguments : On est opposé au
déplacement des cases et nous les jeunes on veut prendre nos responsabilités et
faire notre propre expérience, alors peut-être qu’on se trompe et que même si
on fait mal ou on a mal, ce sera l’occasion pour nous d’apprendre. Résultat les
cases n’ont pas été déplacées, la Mairie de Nouméa a fait intervenir sous
protection de vigiles privés et de la police, des engins de travaux publics en
l’occurrence des pelles qui ont tout détruit, écrasé et le tout évacué au
dépotoir. Ensuite la Mairie de Nouméa avait pris un arrêté d’interdiction
d’édifier des cases sur le terre-plein initialement disponible et qui ne sert
aujourd’hui qu’aux salons et foires.
Où étiez-vous les jeunes pour
s’opposer au démantèlement des cases… disparus ! Et la tribu dans la ville…disparue !
Voilà un exemple de votre initiation !
Je profite pour t’indiquer que le MWA
KA ainsi que l’arbre de la parole qui sont à la Moselle ont été transportés de
leur lieu d’origine gratuitement par un camion de ma société.
Quant aux absences aux travaux du
congrès, je ne te les nommerais pas mais si tu fouilles bien il y a quelques
noms qui devraient agiter ta fibre pointilleuse et te faire réclamer du fric
pour l’Élan des conques ou autres… Je suis certain que tu les connais mais
chut… il faut donner des gages.
Parlons-en du groupe UCFN et de
l’organisation des collaborateurs :
Marie-Pierre GOYETCHE et moi sommes deux
élus du PT et aucun collaborateur rémunéré par le groupe, seuls 2
demi-postes partagés grâce à la présidence de la commission des sports.
Sylvain PABOUTY seul élu de la DUS
et 4 collaborateurs !!! Y-aurait-il des élus plus égaux que
d’autres ? Est-ce pour cela qu’il se démène autant à faire l’alchimiste
pour transformer la claque du NON en une victoire des 43% et plaire au FLNKS
?
Sur les décisions politiques du
groupe, je regrette l’absence de fermeté vis à vis de l’UNI-PALIKA et de ses
dérives pro Calédonie Ensemble. Le Président du groupe Rock WAMYTAN sait
exactement de quoi je parle et connaît aussi ma détermination à défendre mes
positions quand je les estime justes.
La stratégie unitaire peut ne pas se
faire dans les provinces nord et îles, c’est exactement ce qui s’est passé aux
précédentes provinciales. En province sud, le sens des responsabilités de
chaque nationaliste sera déterminant pour tenter de s’assurer une majorité au
Congrès.
Pour
conclure, je serais tenté de dire que ta
volonté de manifester le « courage » de transgresser le lien coutumier que nous avons , pour exprimer une prétendue conscience politique est pitoyable
et ne constitue qu’une diversion flagrante pour tenter de donner des gages de
loyauté au FLNKS dans une perspective purement électoraliste, mais surtout
le fait que ces critiques soient exprimées sous forme de lettre ouverte au grand
public ne sert en réalité qu’une seule
stratégie, celle des opposants à
l’indépendance, qui vont se délecter de ce qu’ils vont appeler des
« querelles intestines » démontrant le manque de maturité et de
solidarité de ceux qui veulent obtenir la pleine souveraineté.
Ta
lettre ouverte constitue une erreur politique (encore une) doublée d’une faute.
UREGEI Louis Kotra
Président du Collège Honoraire de l’USTKE
Président-Fondateur du STKE
Président du Parti Travailliste
Membre Fondateur du FLNKS