PARTI TRAVAILLISTE

KANAKY

samedi 30 janvier 2021

Communiqué du MNSK

Bonjour à tous,

J’ai eu une communication hier soir précisant qu’une réunion s’était tenue à Koumac au lieu de rassemblement habituel du collectif USUP où des représentants du FLNKS ont indiqué que la mobilisation sur la SLN était levée.

Cette information est corroborée par la note sur en-tête « FLNKS/ICAN/COLLECTIF USUP » constatée depuis hier aussi sur les réseaux sociaux, signée du SG de l’UC à l’animation du BP-FLNKS informant que, suite à la réunion de concertation du mercredi 27 Janvier à Thio, il a été décidé de « reprendre les activités minières et le fonctionnement normal des différents centres miniers SLN concernés en l’occurrence Thio, Kouaoua, Népoui et Tiebaghi » !

Cela venant après la dénonciation des mensonges de la SLN… Car c’est bien ce qui avait été dit auparavant dans nos réunions, que les centres SLN travaillaient normalement sauf que les bateaux de minerais pour Doniambo n’étaient autorisés que sur concertation avec l’ICAN de façon à préserver l’outil et les emplois mais restait une pression sur l’État à travers la SLN notamment avec le blocage des exportations et c’était la situation depuis déjà plusieurs semaines.

Le retour que nous avons eu de nos représentants à cette réunion de Thio indiquait le statuquo à savoir ce qui est décrit plus haut mais pas une déclaration de retour à la normale dans le fonctionnement des centres miniers SLN.

En l’absence de compte-rendu précis sur la réunion de Thio je souhaiterais avoir une position claire sur ce point qui, à mon sens, serait un recul de la pertinence de notre stratégie de terrain.

Surtout que rien ne nous obligeait à abandonner une stratégie payante sans aucune pression particulière si ce n’étaient la campagne mensongère de la SLN et la Province Sud et les rodomontades d’arrière garde d’Harold Martin et ses sbires…

Ainsi donc ce recul serait dû à cette pression ?

Où serait-ce qu’au sein du BP,-FLNKS le point de vue du Palika exprimé par son porte-parole Charles WASHETINE suite à leur AG du week-end dernier en faveur de ce retour à la normal, se serait une fois de plus imposé et par voie de conséquence à l’ICAN et au Collectif USUP ?

Une fois de plus parce-que cela s’était déjà produit pour le point 7 concernant la convergence unitaire du 1er ODJ du rassemblement de GRONDU à PONERIHOUEN, ODJ qui avait été arrêté ensemble par le collectif USUP y compris les représentants du BP/FLNKS et retiré ensuite en catimini en réunion du BP sur pression du PALIKA sans respect pour le collectif et les représentants de toutes les structures représentées.

Mais pourquoi cette situation ?

Sommes-nous à ce point tributaires des contacts que certains mènent déjà avec l’état français pour préparer la sortie de l’ADN et que l’état met comme préalable la levée de la stratégie sur la SLN ?

Je rappelle que cette stratégie qui a engendré la présence de centaines de nos militants à travers ces collectifs depuis plusieurs mois sur le terrain a été engagée en soutien au dossier VALE porté par l’ICAN et le collectif avant que le relais ne soit donné au BP du FLNKS suite à la déclaration du Pdt GOA et à la motion de politique générale émanant de leur congrès indiquant clairement qu’il n’y aurait pas de reprise des discussions sur l’avenir du pays sans règlement préalable du dossier VALE.

 

Actuellement, rien n’est règlé s’agissant du dossier VALE dont l’échéance du 12 Février est devant nous.

 

L’ICAN et le collectif initial ne doivent pas subir les calculs politiques qui se manifestent au sein du FLNKS, gardez ça dans les institutions où la démonstration de ces divergences n’ont cessé de se manifester au fil des ans. La dernière démonstration en a été le vote sur l’exportation de minerais de la SLN où le PALIKA et l’UC n’ont pas été capables d’avoir la même position et un vote commun ! Et après ça on veut décidé d’une position… sur la SLN !

 

Je demande, en tant que responsable du groupe rassemblant le MNSK - PT/MNIS/Nationalistes - rangé derrière l’USTKE, qu’une clarification soit apportée sur cette stratégie SLN et sa conséquence sur la mobilisation du collectif USUP.

Je vous remercie de votre attention.

 

Louis Kotra UREGEI

Président du Collège Honoraire de l’USTKE

Président-Fondateur du STKE

Président du Parti Travailliste

Membre Fondateur du FLNKS

Signataire de l’Accord Oudinot de 1988

Président du MNSK

Terrorisme

Arrêtez d'appeler "Terrorisme​" la guerre des faibles contre l'oppression et "​guerre" le terrorisme des états puissants contre les Peuples.

Communiqué du FLNKS, de l'Ucan et du collectif USUP


 

Rappel : "Eramet a vidé les caisses de la SLN"

Publié le

Si le plan de sauvetage de sa filiale calédonienne SLN va dans le bon sens, l'avancée n'efface pas des années d'"errements stratégiques" d'Eramet, selon le député Philippe Gomès.

La SLN, filiale calédonienne du groupe minier français Eramet, perd 20 millons d'euros par mois (SLN)

Deux semaines après la visite de Manuel Valls en Nouvelle-Calédonie, le sauvetage de la SLN, principal producteur de nickel du Caillou, prend enfin forme. Le conseil d'administration d'Eramet a validé lundi 9 mai ce plan de redressement de sa filiale calédonienne, qui perd 20 millions d'euros par mois et se dirigeait tout droit vers une faillite en juin prochain. Dans le détail, l'Etat devrait accorder un prêt de l'ordre de 127 millions d'euros à la STCPI, la société qui porte la participation des provinces calédoniennes dans la SLN (34% du capital). La STCPI répercutera ce prêt à la SLN, ce qui devrait lui permettre de tenir jusqu'à la fin de l'année 2016. A plus long terme, le plan de sauvetage (pdf) vise une baisse du coût de production de la livre de nickel de 25% d'ici à fin 2017, de 6 à 4,5 dollars la livre, pour rétablir la compétitivité du groupe face au cours déprimé du nickel.

Pour Philippe Gomès, député de la Nouvelle-Calédonie et membre du conseil d'administration d'Eramet, le plan va dans le bon sens, mais n'efface pas les erreurs stratégiques du groupe, comme la distribution de centaines de millions d'euros de dividendes en 2012-2013. L'Etat doit désormais soutenir le projet de nouvelle centrale électrique pour l'usine géante de Doniambo, un projet à 800 millions d'euros. Et envisager une prise de contrôle de la SLN par les provinces calédoniennes.

Etes-vous satisfait des annonces de Manuel Valls le 29 avril dernier, notamment du prêt d'urgence aux provinces calédoniennes pour soutenir la SLN ?

Je constate avec satisfaction qu’après des années à être un simple "sleeping partner", l’Etat a enfin retrouvé sa place. Il fait entendre sa voix au sein du conseil d’administration d’Eramet, mais aussi sur le plan politique, avec la prise de position de Manuel Valls. Le prêt annoncé par le premier ministre va permettre de sauver la SLN d’une faillite à court terme : l’Etat va accorder un financement à la STCPI [la société qui porte les 34% des provinces calédoniennes dans le capital de la SLN], que nous sommes prêts à porter à hauteur de 127 millions d’euros.

Cet argent sera prêté, aux mêmes conditions économiques, à la SLN pour lui permettre de passer le cap jusqu’à la fin de l’année 2018. Les modalités du prêt devraient être négociées ces prochaines semaines. Ce plan de sauvetage est une nécessité absolue : la fermeture de la SLN serait un tsunami économique pour la Nouvelle-Calédonie. La mine et la métallurgie représentent de l’ordre de 20% des emplois sur le territoire, et de 15 à 20% de son PIB. Les conséquences sociales seraient colossales, et on sait qu’en Nouvelle-Calédonie, les crises sociales ne tardent jamais à se muer en crise politique grave.

Le plan de compétitivité prévoit de réduire les coûts de production de 25%. Est-ce suffisant pour faire de la SLN un groupe rentable ?

Ce plan va dans le bon sens. En réduisant son coût de production de 6 à 4,5 dollars la livre de nickel, la SLN sera dans le premier tiers des producteurs mondiaux les plus compétitifs. Mais l’urgence est désormais de lancer le projet de nouvelle centrale électrique pour l’usine de la SLN à Doniambo (près de Nouméa). La centrale au fioul actuelle est vieille de 45 ans, elle ne tiendra au mieux que jusqu’en 2021, et sa vétusté représente un handicap énorme pour la société, quand on sait que l’énergie représente 20% du coût de revient de la livre de nickel.

Eramet n’a eu de cesse de repousser le remplacement de cette centrale, alors que le projet initial date de 2007…

Oui, il y a donc urgence. Il faut cinq ans entre le lancement du projet et la mise en service, il faut donc agir maintenant pour pouvoir disposer d’une centrale neuve en service en 2021. Ce nouvel outil permettrait d’économiser 100 millions d’euros par an. Il permettrait de résoudre aussi un problème majeur de santé publique : la centrale actuelle émet 15 fois plus de poussière, 10 fois plus de dioxyde de soufre et deux fois plus de dioxyde d’azote qu’une centrale à charbon de dernière génération !

Mais comment financer ce projet à 800 millions d’euros dans le contexte actuel ?

Si Eramet avait vraiment voulu lancer le projet, le groupe l’aurait fait depuis longtemps. Je propose donc de construire cette nouvelle centrale sans passer par Eramet, dans le cadre d’une structure locale qui impliquerait notamment l’électricien Enercal [détenu à 54% par la Nouvelle-Calédonie]. L’électricité serait ensuite revendue à la SLN. Pour mener à bien ce projet, Le premier ministre a annoncé que l’Etat apportera sa garantie afin que les financements nécessaires puissent être mobilisés. Cet investissement majeur permettra d’assurer la compétitivité à long terme de l’entreprise.

La crise actuelle de la SLN est-elle uniquement liée à la chute du cours du nickel, où Eramet at-t-il commis des erreurs stratégiques?

Tous les producteurs mondiaux souffrent du cours du nickel. Mais à l’évidence, il y a eu des errements stratégiques spécifiques à Eramet. Je rappelle que le groupe a vidé les caisses de la SLN il y a quelques années : 108 milliards de francs pacifiques (900 millions d’euros) ont été distribués en dividendes en 2012 et 2013, soit l’équivalent d’une année de chiffre d’affaires de la SLN ! Le tout dans un contexte où le marché du nickel s’était déjà retourné. J’avais hurlé à l’époque mais dans le désert. Je maintiens que cette décision a été une erreur majeure. Ce matelas de cash aurait permis à la SLN de passer la crise sans problème, et de lancer le projet de nouvelle centrale. Là, on se retrouve Gros-Jean comme devant, à tendre la sébile à l’Etat.

Les provinces calédoniennes (34% du capital aujourd’hui) ont-elles vocation à prendre le contrôle de la SLN?

Je le souhaite. La situation d’aujourd’hui, c’est qu’Eramet, actionnaire majoritaire de la SLN, contrôle tout, décide de tout, avec un processus de décision à Paris, et non en Nouvelle-Calédonie. Le conseil d’administration de la SLN est une simple chambre d’enregistrement… Même le premier ministre l’a relevé lors de son discours en Nouvelle-Calédonie en indiquant qu’il fallait "renforcer l’autonomie de la SLN". Le nickel est l’actif stratégique de la Nouvelle-Calédonie. La prise de contrôle par les provinces de la SLN, qui contrôle 55% du domaine minier calédonien, me semble être dans l’esprit des accords de Nouméa et de Bercy. Ce qui ne signifie pas le rejet d’Eramet, qui resterait un partenaire industriel majeur mais un rééquilibrage dans la gouvernance de l’entreprise. Toutefois ce sujet doit être être traité de manière consensuelle, entre indépendantistes et non indépendantistes, dans le cadre des discussions engagées pour préparer la sortie de l’accord de Nouméa.

Les deux usines calédoniennes des concurrents de la SLN, Koniambo au nord (suisse Glencore) et Goro au sud (brésilien Vale), peinent à atteindre leurs objectifs de production. Etes-vous inquiet pour leur avenir ?

Il faut remettre les choses en perspective : pour Glencore (170 milliards de dollars de chiffre d’affaires) et Vale (26 milliards), les difficultés n’ont pas le même poids que pour Eramet et ses 3,1 milliards d’euros de ventes… Pour Koniambo, le problème me semble plus technique que financier. Un four a dû être reconstruit, il faut désormais prouver que tout marche bien, au plus tard à la fin de l’année. Je suis plus inquiet pour l’usine du sud : Vale est très affaibli par la chute des cours du fer, son activité principale, et la rupture du barrage au Brésil [le Brésil réclame 43 milliards de dollars à Vale et BHP Biliton après la rupture d’un barrage dans l’état du Minas Gerais]. Enfin, les dernières déclarations de la Présidente n’incitent pas à l’optimisme. Il faudra toutefois que les pouvoirs publics se mobilisent, à tous les étages, si la survie de l’entreprise venait à être menacée.

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