PARTI TRAVAILLISTE

KANAKY

jeudi 3 mai 2018

5 mai 88 : les plaies ouvertes d’Ouvéa

  Macki Wea, le président du Comité du 5 mai, le 24 avril à Ouvéa. Photo Théo Rouby. AFP  

En Nouvelle-Calédonie, l’île d’Ouvéa commémore ces jours-ci la prise d’otages qui fut fatale à quatre gendarmes, deux parachutistes et dix-neuf militants indépendantistes kanaks, il y a trente ans. La visite d’Emmanuel Macron verra, pour la première fois, un président français se recueillir sur les monuments aux morts des deux camps.
Chaque année, entre avril et mai, l’atoll d’Ouvéa, au large de la Nouvelle-Calédonie, se retourne sur son passé violent. «J’avais 5 ans, raconte Emile, un habitant de la tribu de Hwaadrilla. Au centre de l’île, je me souviens des hélicoptères de l’armée qui atterrissaient dans la cour de l’école.» En 1988, entre les deux tours de l’élection présidentielle, 25 hommes sont morts à Ouvéa, lors de deux journées sanglantes, après un référendum qui venait de confirmer le maintien de l’archipel dans le giron français. Depuis, tous les 22 avril, les visiteurs officiels, haut-commissaire de la République, député et président du gouvernement local en tête affluent de la Grande Terre vers Iaaï, le nom vernaculaire de l’île. Ils viennent rendre hommage aux quatre gendarmes tués par des militants indépendantistes, qui espéraient déclencher l’insurrection générale en attaquant la gendarmerie.
La cérémonie se déroule à Fayaoué, chef-lieu fané, d’ordinaire endormi au bord d’un lagon turquoise, devant une stèle à la mémoire des quatre militaires. «Si nous voulons partager la beauté du monde, si nous voulons être solidaires de ses souffrances, nous devons apprendre à nous souvenir ensemble», y déclarait la semaine dernière le haut-commissaire Thierry Lataste, citant le poète antillais Edouard Glissant. De fait, un patient travail de réconciliation a permis qu’aujourd’hui la population de l’île, majoritairement indépendantiste, s’associe largement à la commémoration. Lors de son discours, le président du Comité du 22 avril, qui œuvre à entretenir la mémoire des gendarmes, tenait lundi par l’épaule l’un des assaillants kanaks d’hier. Et tous deux avaient les yeux humides. «Ici, on apprécie les gendarmes, note Emile. Ils viennent aider dans les tribus. Il n’y a pas longtemps, ils ont apporté le bois pour une fête de mariage.»

«Provocation»

Moins consensuelle risque d’être la journée du 5 mai. Emmanuel Macron, en voyage officiel en Nouvelle-Calédonie du 3 au 5 mai, a fait savoir qu’il serait présent à Ouvéa lors de l’hommage aux morts indépendantistes. Amateur de premières, il voudrait réaliser ce qu’aucun président français n’a risqué avant lui, sur une terre où certains considèrent toujours l’Etat comme l’ennemi. «Pour nous Kanaks, le 5 mai 1988, c’est la date la plus sombre de notre histoire après la prise de possession par la France en 1853. Macron peut venir à Iaaï, mais pas sur la tombe des "19", et pas en ce moment. Ce serait une atteinte à la mémoire de nos morts, une provocation qu’on empêchera par tous les moyens», prévient le président du Comité du 5 mai, Macki Wea, basé à la «tribu» de Gossanah, dans le nord de l’île.
Il y a trente ans, à moins d’un kilomètre de la tribu, 19 Kanaks, des combattants et leurs ravitailleurs ont été tués dans l’assaut d’une grotte où ils gardaient 16 gendarmes en otage. Deux parachutistes sont morts dans l’opération. L’amnistie générale, décrétée quelques semaines plus tard dans la foulée des accords de Matignon, a jeté un voile définitif sur ce drame. Mais de nombreux témoignages et indices laissent penser qu’une partie des «19» a été victime d’exécutions sommaires. «J’ai vu de mes yeux le frère Amoussa Waïna se faire tuer, explique Alexandre Walep, 18 ans à l’époque. Un gendarme lui a demandé de désigner qui était notre chef. Il s’est levé, et un autre militaire l’a abattu.» Pour obtenir des renseignements, l’armée, qui a bouclé l’île et coupé toute communication avec l’extérieur, aurait torturé les habitants de la tribu. «Ils nous mettaient des coups de pied, de poing et de matraque électrique», témoigne le président du comité. «Mon père avait 85 ans, ils l’ont enfermé avec nous. Comme il était au plus mal, on a pu l’emmener au dispensaire. Là, des militaires nous ont dit : partez, on soigne pas les cochons ! Il est mort juste après. Pour ne jamais oublier ça, on l’a enterré dans l’enclos à cochons», montre Wea, les mâchoires serrées. Contre l’oubli, le comité a aussi amassé une impressionnante quantité d’archives, photos d’époque, coupures de presse, films, ouvrages divers, exposée dans une grande case en bordure de route.
Si les touristes sont accueillis à bras ouverts à Gossanah, le haut-commissaire, venu palabrer lundi au sujet de la visite présidentielle a, lui, été reçu sans aménité. «En 1988, le Président avait 10 ans. Il vient vers vous avec bonne volonté, pour vous accompagner dans le processus du choix de votre destin», plaide Thierry Lataste. «Le destin, c’est l’indépendance kanake !» coupe un homme de la tribu, la voix tremblante d’émotion. «Notre ennemi, c’est vous, l’Etat français !» clame un autre. «Je suis venu en homme de paix, j’entends des paroles violentes», a regretté le représentant de l’Etat, confiant en aparté espérer «que les choses pourront se débloquer» avant l’arrivée du Président en Calédonie.

«Souffrances»

Ailleurs dans l’île, beaucoup voient cette visite d’un bon œil. Et désapprouvent l’intransigeance du comité de Gossanah. «Macron a peut-être des choses intéressantes à nous dire. Pourquoi le rejeter ? En trente ans, on pensait avoir évacué tout ça», déplore une mère de famille du sud de l’île. Une autre femme redoute une «bêtise» de ceux du nord : «Ça laisse rien espérer de bon si on revient aux idées extrêmes. Moi, mon homme est blanc, j’ai peur de ce qui peut nous arriver avec des gens comme ça.» Il faut dire qu’à la suite de la tragédie de 1988, un autre épisode sanglant a donné, pour longtemps, une sombre aura à ceux de Gossanah. Le 4 mai 1989, lors de la levée de deuil des «19» à Hwaadrilla, l’ancien pasteur Djubelly Wea, sorti de la tribu, a assassiné le leader du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), Jean-Marie Tjibaou, et son bras droit Yeiwéné Yeiwéné, qu’il considérait comme des traîtres à la cause. Avant d’être lui-même tué par le garde du corps de Tjibaou.
Même auprès de la jeune génération, réputée rebelle, le charme d’Emmanuel Macron semble faire effet. A Fayaoué, deux pick-up, bennes chargées d’adolescents en virée, stationnent sur un parking, sono à fond. A l’heure du goûter, on se roule d’énormes joints, la tête et le cou parés de guirlandes de chanvre frais. «Il a le droit de venir ici, Macron, c’est le président de la République quand même. Il faut qu’on s’unisse pour l’accueillir», assure une jeune fille aux yeux rougis. Plus on s’éloigne de Gossanah, et moins la question paraît se poser. «Bien sûr qu’on veut qu’il vienne, en espérant qu’il saura reconnaître les torts de l’Etat. Si la France demandait un peu pardon, ça irait droit au cœur de beaucoup de gens. Il y a eu tellement de souffrances, on aimerait qu’il nous aide à tourner la page», explique un fonctionnaire. A l’initiative de la mairie, un comité du 5 mai alternatif a d’ailleurs été créé cette année. Présidé par un ex-combattant de la grotte, il passe de tribu en tribu, présentant sa propre exposition, et invitant la population à partager ses souvenirs de l’époque autour de repas en commun.

«Dialoguer»

«Pour moi, cette histoire avec Macron cache une querelle politique. Le comité de Gossanah est proche du RIN [Rassemblement indépendantiste et nationaliste], qui s’oppose à la ligne du FLNKS. Comme le RIN a du mal à exister, ils se servent de ce levier-là», estime un connaisseur, sur place. Depuis Nouméa, Louis Kotra Uregei, le président du Parti travailliste et l’un des leaders du RIN, objecte : «Les gens de Gossanah ne reçoivent pas de consignes. Ils prennent leurs décisions eux-mêmes. Mais ils ont tout mon soutien.» Le FLNKS, lui, se borne à indiquer, via son porte-parole, Daniel Goa, que «cette venue a lieu d’être. En cas de victoire du oui au référendum, on ne pourra pas préparer la suite sans dialoguer avec la France».
Suivant la route de l’atoll vers le sud, entre sable blanc et cocoteraies semées de cases de chaume où flottent les drapeaux indépendantistes, on atteint le Paradis. Un resort de luxe qui vient de rouvrir après des soucis de gestion et une fermeture pour travaux. Image d’un tourisme au potentiel énorme, qui peine à décoller. «A part quelques énervés, la plupart des gens s’en fichent de ces histoires autour des commémorations. Les vrais problèmes, ici, c’est le manque de formation et l’absence d’intérêt pour le développement», juge le directeur de l’établissement, qui affiche un maigre 30 % d’occupation. La nuit tombe et la pluie avec, noyant dans un même gris le ciel, la plage et la mer. Comme le rappel d’un inconsolable chagrin.

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Mai 1988 – mai 2018. Trente ans ans pour accéder à l’indépendance de Kanaky

En mémoire des victimes kanak, rassemblement le 4 mai 2018 à 18 heures devant le musée de l’Histoire de l’immigration, anciennement musée des Colonies, situé dans le Palais de la Porte-Dorée, construit pour l’Exposition coloniale de 1931 où 111 Kanak furent exhibés en tant que « cannibales authentiques » (293 avenue Daumesnil 75012 Paris, métro Porte-Dorée).
À l’approche du référendum sur « l’accession à la pleine souveraineté et à l’indépendance de la Kanaky-Nouvelle-Calédonie » qui se tiendra le 4 novembre 2018 sur le territoire, nous tenons à rappeler, ici en France, l’origine de ce scrutin d’autodétermination. Cette possibilité pour le peuple kanak de « fermer la longue parenthèse de la colonisation » française est en effet l’ultime étape d’une longue lutte kanak.
Le 4 mai 2018, nous rappellerons d’abord la mobilisation de 1988, celle qui a arraché à l’État un processus de négociation, débouchant sur les accords de Matignon et d’Oudinot (juin et août 1988), puis sur l’accord de Nouméa en 1998 – ce dernier devant engager le processus de décolonisation progressive qui devrait s’achever cette année.
Nous honorerons la mémoire de ceux qui sont tombés dans ce combat collectif pour l’indépendance :
- les dix-neuf militants tués le 5 mai 1988, lors de l’assaut donné par GIGN et des commandos de l’armée contre la grotte de Gossanah, et tués ou exécutés après la bataille comme ce fut le cas pour plusieurs d’entre eux dont Alphonse Dianou.
- puis leurs dirigeants, eux aussi tombés à Ouvéa, un an plus tard, lors du douloureux anniversaire de ce massacre : Jean-Marie Tjibaou, Yeiwéné Yeiwéné, Djubelli Wea.
Nous associerons les noms des combattants tués dans les confrontations précédentes avec la police ou l’armée : Éloi Machoro, Marcel Nonnaro, ainsi que ceux tués dans des circonstances non élucidées, Pierre Declercq, ou les dix de Tiendanite assassinés dans une embuscade anti-indépendantiste.
Les organisations signataires soussignées appellent donc à participer à cette mobilisation pour souligner les enjeux de ce scrutin d’autodétermination et dénoncer les procédés coloniaux toujours à l’œuvre. Elles soutiennent les revendications légitimes du peuple kanak au premier rang desquelles l’accession à la pleine souveraineté et demandent :
• que l’État français respecte l’impartialité et sa parole dans l’accompagnement du processus de décolonisation ;
• que soient inscrits tous les Kanak (de droit coutumier et droit commun) sur la liste générale, puis référendaire ;
• que le corps électoral spécial, qui marque l’arrêt définitif de la colonisation de peuplement, soit constitué avec sincérité et légitimité ;
• que l’État réponde aux demandes du Comité Vérité et Justice, créé par les familles des victimes ;
• qu’il ouvre ses archives et permette ainsi de faire la lumière sur la mort Alphonse Dianou et des autres combattants de la grotte de Gossanah, sur celle d’Éloi Machoro et de Marcel Nonnaro, de Pierre Declerq comme il l’a fait pour d’autres militants anticolonialistes tués ou disparus en Algérie ou au Sénégal.
Rassemblement le 4 mai 2018 à 18 heures devant le Musée de l’histoire de l’immigration, anciennement Musée des colonies, situé dans le Palais de la Porte-Dorée, construit pour l’Exposition coloniale de 1931 où 111 Kanak furent exhibés en tant que « cannibales authentiques », 293 avenue Daumesnil 75012 Paris, métro Porte-Dorée.
Partage en mémoire des militants kanak assassinés, prises de parole
Puis 500 mètres de marche jusqu’à la Rue de la Nouvelle-Calédonie pour apposer une plaque Rue de Kanaky-Nouvelle-Calédonie
À l’appel de : Mouvement des jeunes Kanak en France(MJKF), Association information et soutien aux droits du peuple kanak (AISDPK), Collectif Solidarité Kanaky, Survie, FASTI, Association Femmes Plurielles, Mouvement de la Paix, USTKE, CNT, NPA, …
(liste provisoire en attente de confirmation des autres signataires)

Tribune collective : « La présence d’Emmanuel Macron à Ouvéa serait un affront »

Emmanuel Macron se rend en Kanaky - Nouvelle-Calédonie en pleines commémorations des 30 ans du massacre d’Ouvéa. Cette tribune collective, publiée dans Mediapart, appelle le président de la République à respecter la mémoire des Kanak morts pour la lutte indépendantiste, à reconnaître officiellement les crimes commis à Ouvéa et à s’abstenir de toute prise de position sur le processus de décolonisation.

Alors que les commémorations des 30 ans du massacre d’Ouvéa ont débuté le samedi 22 avril et à l’approche du référendum d’autodétermination, Emmanuel Macron sera en visite officielle en Kanaky - Nouvelle-Calédonie du 3 au 5 mai. Dans ce contexte, les organisations et personnalités signataires soutiennent les appels collectifs adressés au président français à respecter la mémoire des Kanak morts pour la lutte indépendantiste, nombre d’entre eux ayant été tués par l’armée française. Elles rappellent également que le référendum sur la pleine souveraineté de Kanaky concerne avant tout les Kanak et les descendants des « victimes de l’histoire » [1] et que la puissance coloniale et ses représentants ne doivent pas fausser ce processus.
Le 22 avril 1988 des militants kanak indépendantistes lancent une occupation de la gendarmerie de Fayaoué sur l’île d’Ouvéa. Prévue pour être pacifique, l’action dérape : 4 gendarmes sont tués et 27 pris en otage. Une partie des otages est libérée très rapidement et l’autre maintenue dans la grotte d’Ouvéa. Alors que des négociations sont en cours, le gouvernement français décide dans l’entre-deux tours de la présidentielle de lancer un assaut militaire contre la grotte le 5 mai, au cours duquel 2 militaires et 19 militants indépendantistes sont tués, certains exécutés d’une balle dans la tête. Il est également avéré qu’avant l’assaut, les militaires français ont commis des mauvais traitements sur la population locale de Gossanah (un village à proximité), mais aussi ailleurs, afin d’obtenir des informations et de localiser la grotte [2].
Chaque année les familles des victimes et les habitants d’Ouvéa commémorent cette tragédie du 22 avril au 5 mai, désormais aux côtés des gendarmes de Fayaoué dans une démarche de réconciliation. Le « Comité des 30 ans des événements de Iaai » [3] qui participe à l’organisation des commémorations a fait savoir dès le 16 avril puis à plusieurs reprises que la présence d’Emmanuel Macron sur la tombe des 19 militants tués n’était pas souhaitée le 5 mai et serait considérée comme une « provocation » [4], de même que le « Comité Vérité & Justice », qui juge que ce déplacement « n’est pas acceptable s’il n’est pas accompagné d’un geste dans le sens de la vérité et la justice » [5]. Pourtant à l’heure actuelle la visite officielle à Ouvéa est maintenue. La tragédie d’Ouvéa s’inscrit dans la terrible lignée des crimes coloniaux et néo-coloniaux commis par l’Etat français, qui présentent des similitudes inquiétantes : impunité pour les responsables, vérité soustraite aux victimes, secret défense appliqué aux archives. La présence de la puissance coloniale aux commémorations d’Ouvéa sera vue à juste titre comme un affront et comme la négation de la parole des Kanak habitant sur place.
La visite d’Emmanuel Macron a également pour contexte la fin du processus de décolonisation dans lequel Kanaky - Nouvelle Calédonie est engagée depuis 30 ans. Le dernier Comité des signataires des accords réuni à Paris en mars a fixé la date du référendum sur la pleine souveraineté et l’accession à l’indépendance au 4 novembre prochain. Lors de la campagne présidentielle française, Emmanuel Macron avait déclaré qu’il souhaitait que la Nouvelle-Calédonie reste « dans la communauté nationale ». D’autres représentants français, tels que Manuel Valls et Christian Jacob en déplacement dans l’archipel au sein de la mission d’information parlementaire sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle Calédonie, se sont également permis de déclarer officiellement leur préférence personnelle pour le maintien de la tutelle française. Aujourd’hui la position du chef de l’Etat, comme de tous les représentants français, doit être impartiale. Une impartialité certes factice puisque la France est la puissance coloniale, mais indispensable désormais dans les discours et dans les actes afin de ne plus interférer dans le choix et les débats des premiers concernés.
A l’approche de cette visite officielle, les organisations et personnalités signataires appellent donc le président français et sa délégation :
  • à respecter la demande des Kanak d’Ouvéa de ne pas se rendre sur la tombe des 19 militants tués à Ouvéa à cette date symbolique ;
  • à reconnaître officiellement les crimes commis à Ouvea et à ouvrir les archives les concernant ;
  • à respecter le droit à l’autodétermination du peuple kanak et le processus de décolonisation engagé, et donc à s’abstenir de toute prise de position sur l’avenir de Kanaky - Nouvelle-Calédonie et de toute forme de pressions ou manipulations qui viseraient à influencer le résultat du référendum pour maintenir la tutelle française.
Organisations signataires :
  • Les organisations membres du collectif Solidarité Kanaky :
    - Association Survie,
    - Mouvement des jeunes kanak en France (MJKF),
    - Union syndicale des travailleurs kanak et exploités (USTKE),
    - Association Information et Soutien aux Droits du Peuple Kanak (AISDPK),
    - Fasti,
    - CNT
    - Union syndicale Solidaires
  • Alternative libertaire
  • Collectif ni Guerre ni Etat de Guerre
  • Réseau Sortir du colonialisme
  • Comité vérité et justice pour Adama Traoré
  • Fondation Frantz Fanon
  • Revue Mouvements
Signataires individuels :
  • Vincent Charbonnier, philosophe, syndicaliste (SNESUP-FSU)
  • Sergio Coronado, ancien député écologiste
  • Laurence De Cock, historienne
  • Mireille Fanon Mendes France, Ex UN expert, Consultante juridique
  • Eric Fassin, sociologue, Paris 8
  • Nacira Guénif, sociologue, Professeure Université Paris 8
  • Jean Malifaud, universitaire
  • Pierre Khalfa, économiste
  • Silyane Larcher, chargée de recherche au CNRS en science politique
  • Olivier Lecour Grandmaison, politologue, Université d’Evry-Val d’Essonne
  • Seloua Luste Boulbina, philosophe, université Paris Diderot
  • Christian de Montlibert, sociologue professeur émérite à Strasbourg
  • Hélène Nicolas, maîtresse de conférences en anthropologie du genre, Paris 8-Vincennes-Saint-denis
  • Willy Pelletier, coordinateur général de la Fondation Copernic
  • Olivier Roueff, sociologue, chargé de recherche au CNRS
  • Catherine Samary, économiste
  • Omar Slaouti, militant antiraciste
  • Françoise Verges, politologue
  • Marie-Christine Vergiat, euro-députée Gauche européenne
Avec le soutien de :
  • EELV
  • Ensemble !
  • NPA
  • Parti Communiste des Ouvriers de France
  • PIR
[1Les personnes déportées vers la Nouvelle-Calédonie
[2Cf. les récits des exactions commises relatées notamment dans Mourir à Ouvéa, Alain Rollat et Edwy Plenel (Éditions La Découverte-Le Monde, 1988), ou le rapport de la LDH « Enquête sur Ouvéa : rapport et témoignages sur les évènements d’avril-mai 1988 »
[3Ouvéa dans une des langues de l’île
[4Voir le communiqué de presse du « Comité des 30 ans » du 16 avril 2018 et les déclarations dans la presse fin avril (par exemple « Gossanah : "NON au recueillement de Macron sur la tombe des 19" », francetvinfo.fr, 30 avril)
[5dans un courrier adressé par ce comité à Emmanuel Macron le 18 avril. Ce comité est une initiative des familles des leaders indépendantistes assassinés qui souhaitent connaître la vérité sur ces assassinats , il revendique le droit à la vérité et à la justice pour les familles des assassinés, comme pour l’ensemble du peuple kanak.

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mercredi 2 mai 2018

AVANT-PAPIER-Macron en Nouvelle-Calédonie à six mois du référendum

    * En Australie de mardi à jeudi, puis en Nouvelle-Calédonie
    * Pas de conseil de vote pour le référendum en
Nouvelle-Calédonie 
    * Volonté d'approfondir les liens avec l'Australie

Remise de l'acte de prise de possession : réactions des politiques

La visite présidentielle sera ponctuée d'actes symboliques parmi lesquels la remise au gouvernement de l'acte officiel de la prise de possession de la Nouvelle-Calédonie par la France, le 24 Septembre 1853. Ce geste symbolique suscite déjà des réactions politiques.


Fête du Travail : quel bilan social des Accords politiques ?


La traditionnelle marche de la Fête du Travail organisée par le syndicat USTKE a réuni plusieurs centaines de participants entre la vallée du Tir et la place du Mwâ Kââ. Cette 36ème commémoration du 1er mai pour le syndicat a pour thématique le bilan social des Accords de Matignon et de Nouméa.
© WM
L'Union Syndicale des Travailleurs Kanak Exploités - USTKE- se mobilise chaque année depuis 1982 pour la Fête du Travail. Ce 1er mai est placé sous l'oeil critique d'un bilan social des accords politiques, comme l'explique Louis Kotra Ureguei, président fondateur du syndicat.

"Le bilan social des Accords politiques : c’est la thématique retenue par le bureau confédéral pour être le fil rouge de cette  journée de  célébration de la Fête des travailleurs, version 2018." (ustke.org)


© WM
"Le premier constat qui saute aux yeux est lié à l’absence de plus en plus marquée des kanak dans les emplois de la fonction publique."
Au cœur des revendications : le rééquilibrage, l'emploi local et les inégalités sociales, Marie Pierre Goyetche vice présidente du collège honoraire parle de régression.



Un jour singulier en cette année 2018, pour cette 36ème commémoration du  1er mai pour le syndicat. Cette marche est un hommage à l'ensemble des travailleurs, actuels et à venir.
Ecoutez ci-dessous les diverses motivations des personnes interviewées.


USTKE : marche du 1er mai 2018

Reportage Dave Waheo-Hnasson et Cédric Michaut

USTKE : marche du 1er mai 2018

 
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1er mai 2018 : Fête des travailleurs de Kanaky

  • 30 ans d'accords et des inégalités toujours plus fortes !!!
  • Le bilan social des Accords politiques : C’est la thématique retenue par le bureau confédéral pour être le fil rouge de cette  journée de  célébration de la Fête des travailleurs, version 2018.
  • Au lendemain des Évènements tragiques qui ont provoqué un séisme politique dans le Pays en 1988, les Accords Matignon-Oudinot avaient comme objectif, le partage du pouvoir avec la création des 3 provinces – Sud – Nord et Iles.  Le rééquilibrage économique a pu voir le jour avec notamment l’Usine du Nord et d’autres infrastructures comme la Koné-Tiwaka. Dans le même  temps et  compte tenu des énormes retards accumulés par les kanak dans la formation et l’accès aux postes à responsabilité, des mesures de décolonisation appelées aussi mesures de rééquilibrage  ont été  promulguées à  travers les  lois et dispositifs  mis en place. Le Président fondateur de l’USTKE, Mr Louis Kotra UREGEI, en a été l’un des signataires.
  • C’est sur cette seconde partie que l’USTKE va porter son analyse et donner son point de vue sur ce que le syndicat considère aujourd’hui comme un échec. A l’heure des bilans qu’il va bien falloir tirer dans cette période cruciale où se joue l’avenir du Pays, la situation  du  peuple  kanak et de sa jeunesse en particulier mérite toutes les attentions.
  • Le premier constat qui saute aux yeux est lié à l’absence de plus en plus marquée des kanak dans les emplois de la fonction publique.
  • Les grandes administrations  qui employaient  jadis  beaucoup de  kanak  dans  leurs services comme  le  CHT -   l ’OPT - l’Enseignement - l’Administration pénitentiaire – la  police nationale - les Mairies de Nouméa et de l’Agglomération - ne jouent plus ce rôle d’intégration sociale en prenant en  compte la faiblesse  des  niveaux scolaires et des diplômes. Il faut à cet égard préciser le contexte politique de cette période et notamment le fait que les kanak sortaient à peine  du régime  de l’indigénat en ayant été privés de scolarité et tenus à l’écart de la société.
  • Le secteur privé ne fait pas  mieux si on met de côté KNS et Vale NC où  les pressions  politiques – syndicales  et  coutumières, ont  contribué  à  équilibrer  les choses. L’implication déterminante de l’USTKE dans la stratégie  du  préalable minier qui a conduit à la réalisation de l’Usine du Nord a pesé dans la politique de recrutement qui a suivi.
  • La situation actuelle de l’emploi est devenue très préoccupante pour les kanak en quête d’un salaire et donc forcément d’un travail.
  • Inévitablement, les inégalités à la formation et à l’emploi se répercutent sur les revenus et le niveau de vie.
  • Il n’est pas surprenant dans ces conditions d’observer que le taux de pauvreté touche de plus en plus des milliers de personnes – 53.000 selon l’ISEE NC – et qu’il est 2,5 fois plus élevé qu’en France. Le seuil de pauvreté est estimé aujourd’hui à 72.000 frs. Vu la cherté de la vie, entre le loyer à payer, les transports, la nourriture, la cantine des enfants, la scolarité des enfants, comment vivre dignement et décemment sa vie si le choix imposé par nécessité est celui de vivre avec sa famille dans les squats dans les conditions de précarité et d’insalubrité que l’on connait.
  • Il y a un autre type de discrimination qui monte en puissance dans le Pays et qui est source d’inquiétude, ce sont les jeunes diplômés kanak qui éprouvent de plus en plus de difficultés  à  trouver  un  job  dans  leur  Pays.  Et  il  y  a  toujours de bonnes raisons pour leur refuser l’accès à l’entreprise ou à l’administration.
  • Trop diplômé, pas assez d’expérience, trop ceci, pas assez cela...
  • Par contre, les flux migratoires qui n’ont jamais cessé, prennent les places sur le marché de l’emploi avec l’aide de leur réseau bien structuré autour de l’ANDRH –Agence Nationale des Directeurs de Ressources Humaines –qui a maintenant pignon sur rue à Nouméa avec une antenne implantée localement. Le but non avoué est bien de prendre les postes d’encadrement au nez et à la barbe des jeunes kanak mais également des jeunes citoyens calédoniens de ce Pays.
  • Il faut exiger des pouvoirs publics une clarification du rôle joué par cette structure dans  les  mises  en  relation  et  les  positionnements  de  candidatures  avec  les  DRH locaux du privé ou des administrations.
  •  
  • Difficile en ce 1er mai 2018 – Fête des travailleurs - de ne pas avoir une pensée pour le camarade et frangin  Ronald  TEROROTUA, fondateur du  syndicat  O  OE  TO  OE  RIMA qui a tiré sa révérence le 7 avril dernier.
  • Avec Ronald, l’USTKE a construit une solide relation d’amitié et de fraternité. Nous lui rendrons encore un hommage appuyé à notre XVIème Congrès de septembre prochain.
  • Pour cette 36 ème commémoration du  1er mai en cette année 2018, l’USTKE a également  prévu  d’exprimer son soutien et sa Solidarité avec les mobilisations menées actuellement par la CGT et les autres syndicats en France pour la défense du statut des cheminots et des services publics en général.
  • C’est l’occasion aussi pour l’USTKE de réaffirmer le lien privilégié qui unit la centrale de Montreuil et la nôtre de la Vallée-du-Tir.
  • Enfin, comment conclure sans évoquer la commémoration dans quelques jours - le 5 mai  2018 - d’un triste anniversaire, le 30ème,  celui où 19 Kanak, combattants de la liberté ont trouvé la mort suite à l’assaut mené par l’armée française dans la grotte de Gossanah.Cet évènement tragique à jamais gravé dans nos mémoires  a  conduit  aux  Accords Matignon-Oudinot – Accords  de  Rééquilibrage – et 10 ans  plus  tard  en  1998, à l’Accord de Nouméa.
  • Fils de KANAKY, Souviens toi !!!
  • A Nouméa, le 26 avril 2018
  • Le Bureau confédéral
source

dimanche 29 avril 2018

Le RIN veut rappeler au président Macron ses propos sur la Colonisation

Le RIN, Rassemblement des Indépendantistes et Nationalistes, rencontrait la presse ce matin à Nouméa. Au sommaire : le 1er Mai, les célébrations autour d'Ouvéa, la visite d'Emmanuel Macron et les récents propos de Daniel Goa, président de l'UC.
© La 1ère

Pour le RIN, cette année, le 1er mai sera certes la fête des travailleurs mais aussi l'occasion d'envoyer un message à Emmanuel Macron : le Rassemblement des indépendantistes et nationalistes veut lui rappeler ses propos de campagne sur la colonisation "crime de l'humanité" et lui demander d'en tirer les conséquences pour la Nouvelle-Calédonie.

Ouvéa, une visite qui a "manqué de préparation" 

Quant à la visite présidentielle à Ouvéa, pas question de jeter de l'huile sur le feu mais au vue des circonstances, elle n'est pas jugée opportune. "Si les choses avaient été mieux préparées, on était bien sûr complètement d'accord pour qu'il y ait cette commémoration spécifique de ces 30 ans. Mais là on a quand même eu le sentiment que cette arrivée du président Macron à Ouvéa a manqué un peu de préparation." explique Yvon faua.

Le travail du RIN va "à l'encontre de la logique politique de l'UC"

Autre polémique, les rapports politiques avec Daniel Goa suite à ses propos exigeants des militants du RIN qu'ils se démettent ou se soumettent à l'UC, Yvon Faua refuse de choisir. "Le travail que nous menons dans le cadre du RIN va à l'encontre de la logique politique de l'UC et ça, ça va être difficile à prouver. Mais je peux aussi comprendre la réaction du président Goa dans la mesure où Monsieur Ureguei, Président du parti travailliste, avait remis en cause certaines de leurs prises de positions en nommant précisément Monsieur Goa, Monsieur Wamytan ou encore Monsieur Neaoutyine." rajoute le porte-parole du RIN.

Les militants du RIN ne cèderont pas, autant dire que c'est à Daniel Goa de trancher. Le sort des militants à la double appartenance RIN-UC est entre ses mains. 

jeudi 26 avril 2018

Une période complémentaire pour être inscrit sur les liste électorales


25 Avril 2018
Pour cette année 2018, année du référendum, est prévue une période complémentaire de traitement des demandes pour être inscrit sur les listes électorales. 
=> Pour la  LEG ( liste électorale générale) : du 1er mai au 26 juin. Mais il avoir déposé sa demande en mairie avant le 20 avril 2018
=> Pour la LEP (liste électorale spéciale provinciale) : du 1er juin au 31 juillet. Mais il faut avoir déposé sa demande en mairie avant le 15 mai 2018
=> Pour la LESC (liste électorale de consultation) : du 1er juillet au 31 août. Mais il faut avoir déposé sa demande en mairie avant le 18 juin 2018. 
Apporter en mairie sa carte d'identité, un justificatif de résidence dans la commune et un acte de naissance indiquant la filiation. 
Toute démarche en mairie permet de faire en même temps ou séparément la demande (formulaires à remplir) pour figurer sur les 3 listes (générale, provinciale, référendaire) et ce, comme chaque année jusqu'au 31 décembre. Les demandes déposées après les dates indiquées ci-dessous ne seront traitées que dans les commissions administratives de 2019. 
Si vous n'avez pas pu déposer votre demande dans les délais fixés, pendant la période complémentaire,
-vous serez inscrit d'office sur la LEG 2018 quand aurez 6 mois de présence en Nouvelle-Calédonie
-vous serez inscrit d'office sur la LESC (référendum) quand vous remplirez un des critères fixés                                             ----------------------------------------------------------------------------
 Information à tous les électeurs inscrits dans les îles : Lifou, Maré, Ouvéa, Iles-des-Pins, Bélep
Exceptionnellement pour le référendum du 4 novembre, vous pourrez voter dans un bureau de vote situé à Nouméa.
Vous aurez alors à vous faire connaître (droit d'option) auprès des services du Haussariat (à la DIRAG en face du parking Champion à Nouméa) entre le 4 juin et le 15 septembre 2018.                                           ------------------------------------------------------------------------------
Procuration
Elles restent possibles pour tous ceux qui en auront besoin, mais des justificatifs de maladie, d'empêchements divers, etc ... seront à fournir. Le formulaire à remplir sera spécifique (valable que pour l'élection du 4 novembre). On peut le retrouver sur le site du Haut-Commissariat et le renvoyer par e-mail avec les justificatifs.
Cliquez sur le lien ci-dessous pour en savoir plus :

Nouvelle-Calédonie : la venue d’Emmanuel Macron s’annonce compliquée

Le président, en visite sur le « Caillou » du 3 au 5 mai, devrait se rendre à la grotte d’Ouvéa, une étape symbolique mal perçue par certains sur place.

Roch Wamytan, leader indépendantiste, lors de la visite du premier ministre, Edouard Philippe, au Mont-Dore (Nouvelle-Calédonie), en décembre 2017.
A quelques jours de l’arrivée d’Emmanuel Macron en Nouvelle-Calédonie, prévue le 3 mai, l’incertitude demeure sur le programme de son déplacement. Cette visite revêt une importance toute particulière à six mois de la consultation qui doit se tenir le 4 novembre, vingt ans après l’accord de Nouméa du 5 mai 1998, au cours duquel les électeurs inscrits sur la liste référendaire devront se prononcer sur la question : « Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ? »

lundi 23 avril 2018

Collaboration ou Résistance ?

Le FLNKS va lancer la campagne en vue de l’échéance du 4 novembre. « Les partis indépendantistes qui ne s’aligneront pas marqueront leur position quant à la question de l’indépendance » note Daniel Goa (au centre).

Le FLNKS va lancer la campagne en vue de l’échéance du 4 novembre. « Les partis indépendantistes qui ne s’aligneront pas marqueront leur position quant à la question de l’indépendance » note Daniel Goa (au centre). Photo Y.M

POLITIQUE. Agacé par la double implication politique de militants, le président Daniel Goa voit une incompatibilité avant le lancement de la campagne en vue du référendum. Les propos ont été directs et fermes.

FLNKS Du Front de Libération contre l’état colonial Au Front de collaboration avec l’état colonial

1983 : Nainvilles-Les-Roches acte la reconnaissance extrême faite par le Peuple Kanak aux non-kanak présents depuis plusieurs générations et identifiés comme n’ayant plus d’autre pays ailleurs et à qui nous offrons le partage de notre Pays…LES VICTIMES DE L’HISTOIRE ! Mais Nainvilles-Les-Roches c’est aussi : LA RECONNAISSANCE DU FAIT COLONIAL DANS NOTRE PAYS ET LE DROIT INNÉ ET ACTIF DU PEUPLE KANAK POUR SON INDÉPENDANCE ! 

Louis Kotra Uregei, l’indépendance pure et dure


Le leader de l’USTKE et président du Parti travailliste revient sur les fondamentaux de la lutte indépendantiste. « Le peuple kanak colonisé » doit retrouver sa dignité par l’indépendance, préalable nécessaire au destin commun.

Que vous suggère le compromis voire le consensus autour de l’organisation de la consultation sur l’accession à la pleine souveraineté ?
Je suis en complet désaccord avec ce qui serait un consensus. Les indépendantistes ont failli. Depuis des années, certains de ceux qui vont à Paris prennent des décisions qui n’émanent que d’euxmêmes mais qui engagent pourtant le peuple kanak.
J’ai gardé un certain silence parce que j’espérais que la raison l’emporte, que certains soient plus rigoureux dans leur engagement politique. Ils ont tout lâché sans contrepartie. Il est question d’un référendum d’auto-détermination et un référendum d’auto-détermination est encadré par des principes. Compte tenu des ouvertures, je dis que ce n’est plus un référendum d’auto-détermination. C’est un consensus trompeur qui s’est passé ces dernières années, en défaveur des kanaks.

Depuis les accords de Matignon, les responsables indépendantistes et non indépendantistes ont choisi de renoncer au fait majoritaire pour travailler ensemble, de faire des pas les uns vers les autres. Pour vous, il faut que chacun continue à tenir ses positions ?

Je suis un signataire de l’accord d’Oudinot. Il a bien fallu enrichir le 1er accord de mesures de décolonisation, de rééquilibrage qui ont permis de faire vivre le 1er accord. Mais pas pour abandonner nos positions, pas pour que les flux migratoires continuent et que les kanak aient de moins en moins accès à l’emploi. Finalement, il n’y a pas eu de compromis. Quelles concessions ont fait les autres ? Aucune. Il y a eu une fraude électorale dans les mairies du grand Nouméa, entérinée par le « politiquement clos » du comité des signataires de février 2016. Ni Néaoutyine, ni Goa, ni Wamytan, personne n’a été mandaté par le peuple kanak pour valider cette fraude électorale. Depuis, c’est du n’importe quoi.

A l’instar du président de la Province nord qui entend continuer le combat jusqu’à l’accession à la pleine souveraineté, vous parlez de l’indépendance comme seul exutoire pour les jeunes kanak…

L’indépendance est l’exutoire pour la situation coloniale. Tant qu’on n’a pas réglé le contentieux colonial, on peut faire tous les plans, prendre toutes les mesures, le mal est là. Le ressenti difficile est là en permanence. Après, on travaillera pour bâtir un destin commun avec ceux qui veulent rester avec nous dans un pays indépendant. Aujourd’hui il n’y a pas de destin commun, c’est un leurre. Tout est permis pour minoriser encore davantage le peuple kanak.

(Retrouvez la suite chez votre marchand de journaux). N°213
Marine Fouquet

vendredi 20 avril 2018

"L'histoire est toujours écrite par les vainqueurs." Hommage à nos Martyrs


En france : 1988, la prise d'otages d'Ouvéa

L’œuvre négative du colonialisme français en Kanaky : Une tentative de génocide par substitution

La date du référendum d’autodétermination de la Kanaky (1) est enfin fixée au 4 novembre 2018. Ce référendum obtenu par les accords de Nouméa de 1998 a connu de nombreuses péripéties : conflit sur la composition du corps électoral avec l’exclusion de 25 000 électeurs kanak, conflit sur la formulation de la question posée avec la tentative d’imposer en implicite une élimination de la perspective d’une indépendance totale (2), nomination de Manuel Valls comme président d’une « mission d’information sur la Nouvelle-Calédonie » et déclarations publiques anti-indépendantistes de celui-ci, etc. L’histoire longue et récente de l’archipel souligne son importance économique et stratégique pour le colonialisme français. Celui-ci mettra tout en œuvre pour maintenir sa mainmise sur cette colonie de peuplement dans laquelle a été tentée une tentative de génocide par substitution. Résumant l’attitude de l’Etat français devant le comité de décolonisation des Nations-Unies, Roch Wamytan président du groupe UC-FLNKS et nationalistes au congrès de Nouvelle-Calédonie déclare ainsi en mai 2015 : « sous couvert de démocratie, nous pouvons déceler des manœuvres d’un Etat tentant d’assurer sa domination tout en faisant bonne figure devant la communauté internationale. » (3)

 L’histoire longue d’une colonie de peuplement

Kanaky : le Sénat coutumier espère que Macron condamnera le "crime" de la colonisation

Le Sénat coutumier kanak de la Nouvelle-Calédonie a exprimé le souhait qu'Emmanuel Macron, qualifie de "crime de contre l'humanité" la colonisation du Caillou. Le chef de l'Etat avait utilisé cette formule, lors de la campagne présidentielle, pour parler de la colonisation. 
© NC 1ère

Les membres du Sénat coutumier kanak de Nouvelle-Calédonie souhaitent que lors de sa visite, prévue du 2 au 5 mai, Emmanuel Macron qualifie de "crime contre l'humanité" la violence de la colonisation de l'archipel, ont-ils déclaré mercredi.

"En ce qui concerne la période la plus violente de la colonisation, entre 1853 et 1925, on peut parler de crime contre l'humanité. Est-ce que Monsieur Macron va faire une déclaration dans ce sens? Ce serait un bon signal", a déclaré devant la presse une délégation de sénateurs, représentant le pouvoir traditionnel autochtone.

Lors de sa campagne en 2017, le candidat Macron avait qualifié la colonisation de "crime contre l'humanité et de vraie barbarie" durant un voyage en Algérie.

Reconnaitre la légitimité des chefferies kanak

Nouvelle-Calédonie : Emmanuel Macron se rendra-t-il à Ouvéa le 5 mai?

Du 3 au 5 mai, le chef de l'Etat sera en Nouvelle-Calédonie. Un rendez-vous politique important avant le référendum du 4 novembre 2018. Emmanuel Macron souhaite commémorer le 5 mai sur place le 30ème anniversaire de l'assaut sanglant de la grotte d'Ouvéa. Mais à Ouvéa, sa venue est controversée. 
© DR

La date de la venue d'Emmanuel Macron en Nouvelle-Calédonie est arrêtée : ce sera du 3 au 5 mai 2018, à quelques mois du référendum du 4 novembre 2018 qui doit décider de l'avenir institutionnel de Caillou. Le souhait de l'Elysée est qu'Emmanuel Macron soit présent le 5 mai 1988 sur l'île d'Ouvéa pour commémorer le 30ème anniversaire de l'assaut donné sur la grotte d'Ouvéa qui avait entraîné la mort de 19 preneurs d'otage Kanak et de deux militaires.

Une visite controversée

5 mai 2018 : Trente ans après le massacre d'Ouvéa


Emmanuel Macron veut se rendre à Ouvéa pour les trente ans du massacre d'Ouvéa. Geste déplacé ou provocation ?

Le 5 mai 1988, dix-neuf Kanak ont été tués par les forces spéciales de l’armée française – qui ont perdu de leur côté deux militaires – lors de l’assaut de la grotte de Gossanah à Ouvéa, dont certains d’une balle dans la tête après le combat.
Noms des 19 Kanak assassinés à Gossanah sur le monument aux morts de Wadrilla (Ouvéa) © I. Leblic

Colon macron, tu commences ton voyage en Kanaky, par un mépris ...

L’entourage de Macron ignore le Sénat Coutumier

Le Sénat Coutumier a été informé par le haut-commissariat de la République à Noumea que le Président de la République ne se rendrait pas sur le site de Nouville lors de son séjour en Nouvelle-Calédonie. Ses prédécesseurs avaient eux pris la peine de venir faire la coutume au Sénat, porte d’entrée pourtant incontournable du monde coutumier kanak. Les conseillers du Président et Thierry Lataste, représentant de l’Etat en Nouvelle-Calédonie, en ont apparemment décidé autrement, méconnaissant ainsi les fondamentaux du “chemin coutumier kanak”.
Le souhait d’Emanuel Macron de se rendre à Ouvea le 5 mai pour célébrer l’anniversaire de l’attaque de la grotte semble lui bien compromis, le “Comité des 30 ans des évènements de IAAI” (ile d’Ouvéa) ayant dans un communiqué cinglant en pièce jointe “protester contre la venue du Président de la République en affirmant leur mécontentement à l’encontre des membres du comité des signataires et aux leaders du FLNKS de prendre encore une fois une décision et d’inviter, MACRON à IAAI le 05 mai 2018 sans, l’avis préalable de la population d’IAAI”
Lors d’une conférence de presse, ce matin au Sénat Coutumier le vice Président de l’institution et les sénateurs présents ont réitéré leur demande que le Président de la République respecte les autorités coutumières en venant les rencontrer avant tout autre visite de chefferies comme l’exige la procédure coutumière. Ils ont rappelé que le Sénat coutumier avait aussi écrit au Président de la République concernant l’inhumation sur son tertre des restes du grand chef Ataï et que ce courrier était resté sans réponse.

À l’heure ou les responsables politiques indépendantistes demandent un geste fort de l’Etat envers le peuple kanak, il est quand même surprenant, qu’à quelques mois de la consultation référendaire, les conseillers présidentiels aient pu négliger les représentants de l’identité et du patrimoine kanak. 

  ccf19042018.pdf CCF19042018.pdf  (1.4 Mo) conference_du_18_avril.pdf CONFERENCE DU 18 AVRIL.pdf  (94.96 Ko) communique_du_18_avril_18.pdf communique du 18 avril 18.pdf  (94.83 Ko)
 

COMMUNIQUE DU COLLECTIF DE GOSSANAH

Ayant eu connaissance de la venue de  Mr MACRON, Président de cette France coloniale le 05 mai 2018 à IAAI et sur la tombe des 19 martyrs Kanak……
Nous membres du « Comité 30 ans déjà des évènements de IAAI, composés de membres des familles de victimes de IAAI, de Prisonniers politiques de 1988, de rescapés de la Grotte, de porteurs de thé …… 

•    Protestons fortement contre la visite de Mr MACRON à IAAI le 05 mai 2018 date anniversaire du Massacre de 19 Martyrs Kanak, car nous considérons que cette visite présidentielle est une vraie provocation de sa part à l’encontre des familles et à la population de IAAI en général, c’est totalement un manque de respect…..
•    Affirmons également ici, notre mécontentement à l’encontre des membres du comité des signataires et aux leaders du FLNKS de prendre encore une fois une décision et d’inviter, MACRON à IAAI le 05 mai 2018 sans, l’avis préalable de la population d’IAAI…. Ça Suffit !!!!!!!

Non ! MACRON, le 05 mai 2018 sur la tombe des 19 martyrs, tu es indésirable ici chez nous à IAAI Kanaky……

Pour le collectif de Gossanah.

Merci qui ? Merci macron !

Retour à l'envoyeur...  grenades de l'état français devant la préfecture de Nantes, Bretagne.
+ de 11 000 grenades en 1 semaine...
+ de 270 blessés à la ZAD ...
5% des grenades devant la préfecture

samedi 7 avril 2018

Kanaky : Pour le droit à l’indépendance, sans condition !

Le mercredi 21 mars se tenait à Paris un meeting de solidarité avec la lutte du peuple kanak organisé par le Mouvement des jeunes kanak en France (MJKF), l’Union syndicale des travailleurs kanak et des exploités (USTKE), le collectif Solidarité Kanaky et l’Association information et soutien aux droits du peuple kanak (AISDPK), en présence de Daniel Goa, porte-parole du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS).
Au cours de ce meeting la représentante de l’USTKE, Mina Kherfi a souligné que « l’ensemble des dispositifs mis en place depuis 1989 a permis de réduire fortement les inégalités jusqu’en 2009, mais depuis celles-ci stagnent, voire même augmentent » et elle a notamment cité les chiffres suivants : un taux de chômage de 26 % chez les Kanak contre 7 % chez les non-Kanak ; seulement 6 % de diplôméEs de l’enseignement supérieur chez les Kanak ; 85 % des chefs d’entreprise et 75 % des cadres supérieurs sont des métropolitains, mais 75 % des ouvriers sont kanak. Elle a aussi pointé « les inégalités persistantes dans le système éducatif et sur le marché du travail, l’accès au logement… » Enfin, elle a mis l’accent, comme les intervenants de la délégation des jeunes du FNLKS et du MJKF, sur « un malaise profond de la jeunesse, qui se traduit par une marginalisation galopante (90 % de la population carcérale est d’origine kanak, des faits principalement dus à l’alcool), un taux de suicide inquiétant, l’échec scolaire, le chômage, les jeunes sont écartelés entre les valeurs coutumières et le monde occidental et peinent à trouver leur place dans une société dominée par les Européens et l’argent ».

israel assasin, macron complice.

L'ONU étouffe un rapport accusant Israël d'apartheid

17 février 2017 - des manifestants palestiniens montent sur le mur de séparation avec Israël lors d'une manifestation célébrant le 12e anniversaire de la construction du mur en Cisjordanie, à Bilin près de Ramallah.
17 février 2017 - des manifestants palestiniens montent sur le mur de séparation avec Israël lors d'une manifestation célébrant le 12e anniversaire de la construction du mur en Cisjordanie, à Bilin près de Ramallah.
©AP Photo/Majdi Mohammed

Pour la première fois, une agence des Nations unies a directement accusé Israël d'imposer "un régime d'apartheid" au peuple palestinien. Sous la pression d'Israël et des Etats-Unis, le Secrétaire général de l'ONU s'est dissocié de ce document. Après plusieurs jours de polémique, la  Secrétaire générale adjointe des Nations unies, Rima Khalaf, qui l'avait mis en ligne, a démissionné.

dimanche 1 avril 2018

Kanaky a tiré le gros lot, un proche de sarko et de juppé

Édouard Philippe tient son représentant pour le G10 sur la Nouvelle Calédonie

L'Ambassadeur de France au Maroc
Il représentera le Premier ministre, à Nouméa, au sein du groupe « sur le chemin de l’avenir » institutionnel de la Nouvelle-Calédonie.