PARTI TRAVAILLISTE

KANAKY

vendredi 27 janvier 2017

Et combien de Vietnamiens dans la nature ?

Comment est-ce possible en plan vigipirate ? 

Sécurité. La semaine dernière a donné lieu à une démonstration de force des autorités face à la piraterie maritime,jusqu’à l’arrivée de trois navires de pêche clandestins au large de Nouville. Ils ont pris la fuite à la nuit tombée.
Trois bateaux de pêcheurs illégaux vietnamiens ont été laissés au mouillage près de Nouville. Mais une fois laissés  sans surveillance, deux d’entre eux ont pris la poudre d’escampette… Les forces armées étaient, hier, encore à leurs trousses.

Trois bateaux de pêcheurs illégaux vietnamiens ont été laissés au mouillage près de Nouville. Mais une fois laissés sans surveillance, deux d’entre eux ont pris la poudre d’escampette… Les forces armées étaient, hier, encore à leurs trousses. 
Ils ne sont restés que quelques heures sans surveillance. Et il ne leur en a pas fallu plus. Pourtant, une fois au mouillage, banc des Japonais, à quelques centaines de mètres de Nouville, les militaires des Forces armées de Nouvelle-Calédonie (Fanc), avaient bien veillé à entraver les bateaux, retirer les courroies de transmission et confisquer tous les moyens de navigation (GPS, cartes, téléphones), rendant strictement impossible toute tentative de fuite… En théorie. Pourtant, dans la nuit, deux des trois « blue boats », arraisonnés par l’armée, après avoir été pris en pleine action illégale de pêche vers les Bélep et les Pétrie la semaine dernière, ont déguerpi. C’est le Port autonome qui, hier, a alerté le MRCC aux alentours de 5 heures 30.

« Des MacGyver »
Une opération de recherche a alors été déclenchée par les Fanc. Rapidement mis en alerte, l’hélicoptère Puma, l’avion de surveillance maritime Gardian puis l’avion de transport tactique Casa ont décollé de la base aérienne de La Tontouta pour effectuer une recherche côtière et hauturière. En début de soirée d’hier, les deux bateaux sont localisés à 130 nautiques (240 kilomètres) de Nouméa, en route vers l’ouest. « Les moyens des Fanc et de l’État sont mis en œuvre pour les intercepter », indiquait alors, via un communiqué, les forces armées. Mais une question revenait dans toutes les conversations. Comment ont-ils fait pour s’échapper ? « Afin de garantir la sécurité en cas d’urgence, les moteurs et la propulsion n’ont pas été neutralisés mais en incapacité de fonctionner », se défendent les autorités.
« On ne laisse pas des bateaux pirates au mouillage, s’agace un des acteurs de cette opération anti-pêche illégale. Encore moins sans surveillance. Ce sont de véritables MacGyver, capables de remonter un moteur en prenant des pièces d’un autre. Il fallait bien s’attendre à ce qu’ils prennent la fuite. Il fallait mettre les bateaux à quai ». Sauf qu’à quai, les risques sanitaires, pour les Calédoniens, et les risques d’exaction, à l’encontre des marins vietnamiens, étaient redoutés. Si le bateau toujours au mouillage fait désormais l’objet d’une surveillance, les fuyards sont toujours pistés par les avions de l’armée. Le haut-commissariat, le commandant de la zone maritime ainsi que les représentants des forces armées devraient réaliser un point de situation ce matin.
  
Que risquent les capitaines de bateaux ?
De la prison avec sursis, une forte amende et la confiscation des navires : voilà en substance ce que risquent les capitaines des navires pirates, entendus depuis mercredi par les enquêteurs de la gendarmerie maritime dans le cadre de la garde à vue. Avant un déferlement imminent devant le parquet et une possible comparution immédiate devant le tribunal correctionnel. En juin, un navire avait déjà été dérouté vers Nouméa avant que son capitaine, un homme de 26 ans, ne soit condamné à six mois de prison avec sursis. La justice avait alors confisqué le navire pilleur. « La saisie du bateau aura un effet certainement plus dissuasif que l’emprisonnement de ce malheureux archétype de la misère humaine », avait plaidé Me Royanez, conseil du capitaine. Près de six mois et de multiples opérations de police des pêches plus tard, la confiscation du bateau et la condamnation du prévenu n’auront donc eu aucun effet. Une impasse évidente pour les autorités, qui cherchent encore la parade pour lutter contre la piraterie maritime.