André François-Elocie se présente comme un membre
historique et fondateur de l’USTKE au début de son propos. C’est le début d’une
compilation d’allégations fausses qui remplissent cet article auxquelles je
reprendrais répondrais point par point, d’aucuns s’en étant fait les gorges
chaudes, chacun appréciera qui est qui et qui a fait quoi. Cette réponse sous
forme de bilan prend à témoins tous mes camarades de l’USTKE qui ont partagé
ces faits.
André François-Elocie n’a jamais été fondateur du
Syndicat des Travailleurs Kanak et des Exploités ! Je connais exactement
les camarades qui ont œuvré pour ce nouveau syndicat en 1981 et François-Elocie
n’en a jamais fait partie. Il a tourné de temps en temps autour de ceux qui ont
réfléchi et travaillé pendant des mois pour mettre en place ce nouveau syndicat
mais à aucun moment il n’a donné de son précieux temps ni eu le courage de
s’engager pour apporter sa pierre à l’édifice qui se dessinait. Le risque était
trop grand et pour tous ceux qui le connaissent bien et je pense en faire
partie, derrière les attitudes provocantes et soi-disant révolutionnaires de
« Dédé » se cachait bien et se cache toujours une personnalité très
opportuniste. Il n’a rejoint l’USTKE que plusieurs semaines après sa création,
d’ailleurs les premiers secrétaires généraux du STKE du CHT ont été
Walles Walles, André Wamytan et plus tard, Etienne Kausuo mais pas de François-Elocie.
Je profite pour signaler que durant ces mois de
travail préparatoires et après le Congrès Constitutif du STKE le 05 Décembre
1981 à la cantine des dockers, je venais sur Nouméa tous les jours travaillant
et habitant sur Tontouta étant receveur des postes de la localité. Je l’ai fait
pendant des années, utilisant mes propres moyens, voiture, essence
etc...François-Elocie a brillé par son absence dans cette période de
mobilisation intense où tout était à faire pour lancer le STKE, ne faisant que
certaines incursions publiques opportunisme oblige. Le 05/12/1981 tous les
camarades m’ont demandé de prendre la tête du syndicat, j’ai accepté loin de me
douter que cela m’engageait pour 20 ans d’abord et jusqu’à aujourd’hui encore
dans le Collège Honoraire créé par décision du Congrès de l’USTKE en Novembre
2000 à la Maison des Syndicats à Nouméa. En 1982, j’avais été pressenti pour
faire partie du Conseil de Gouvernement TJIBAOU et être en charge du secteur du
travail et du social. J’ai d’abord posé la question au Bureau Exécutif du STKE
qui m’a demandé de ne pas partir au Gouvernement, de rester à la tête de
l’organisation parce-que personne ne pouvait me remplacer, je suis donc resté
et c’est Mme Yvonne HNADA qui a été désignée au Conseil du Gouvernement
TJIBAOU. Cet engagement de terrain je l’ai aussi assuré dans les relations
internationales à partir de 1982, représentant l’USTKE aux Comités Directeurs
de la Fédération Syndicale Mondiale, du Forum des Syndicats du Pacifique, du
Mouvement pour un Pacifique Indépendant et Dénucléarisé dont j’ai été le
porte-parole en Mai 1988 à l’ONU à l’occasion de la 3ème Session
Spéciale sur le Désarmement et ainsi sillonné le monde de l’URSS aux Caraïbes,
de Stockholm à Alger en passant et repassant par l’Asie et le Pacifique,
établissant en 1985 des relations privilégiées avec le premier syndicat de
France -La CGT. Sans compter les représentations politiques notamment les
présences aux réunions politiques, aux négociations des accords politiques
ainsi que tous les comités de suivi des accords de 1988 sur lesquelles j’y
reviendrais dans une autre publication. En 10 ans j’ai rempli 4 passeports
attestant de cette volonté sans faille alors c’est avec fierté et honneur que
je regarde mon parcours qui est la meilleure réponse aux détracteurs style
François-Elocie.
François-Elocie relate trois faits qui l’auraient
amené à parler, la première étant la démission de mon frère Hnalaïne du
syndicat en janvier pour cause de manipulations. D’abord ce n’était pas en
janvier puisque cette démission est intervenue l’année dernière à cause du fait
que l’USTKE s’est abstenue de s’associer aux obsèques de Gérard Jodar et que
Hnalaïne était en désaccord avec la gestion du syndicat et notamment la
proximité avec le Parti Travailliste et le retour dans les instances du dialogue social. Ce qui est
tout à fait le droit de tout adhérent d’être en désaccord, reste qu’il y a des
instances statutaires de l’organisation où se prennent de manière démocratique
les décisions. Le retour dans les instances du dialogue social est une décision
du Congrès de l’USTKE de Mou Ponérihouen en 2010 quant au Parti Travailliste,
il fût créé suite à une décision du Congrès de l’USTKE de Décembre 2006 à Ko We
Kara à l’unanimité des congressistes. Le Congrès est l’organe suprême de
l’organisation USTKE et ses décisions font loi.
Le second point concerne l’absence de présidence à la
tête de l’USTKE. Si effectivement la Présidente Marie-Pierre GOYETCHE élue la
première fois en 2010 à Ponérihouen et reconduite au dernier Congrès de l’USTKE
en 2013 est devenue élue à la Province Sud et au Congrès de la
Nouvelle-Calédonie et donc ne peut plus statutairement assumer de
responsabilités à la tête du syndicat, l’intérim jusqu’au prochain congrès de
2015 est assuré par le 1er Vice-Président FOREST André Wilisen
assisté des 3 autres Vice-Présidents, ATAPO Mélanie, APOCK Franck et MAPERI
Bernadette. Je rappelle que le camarade FOREST André est l’un des vrais membres
fondateurs de l’USTKE contrairement à François-Elocie et dispose d’une solide
expérience syndicale et politique qui lui confère une grande compétence pour la
responsabilité à exercer à la tête de l’USTKE. Je précise que dans nos réunions
préparatoires à la création d’un nouveau syndicat, la proposition de la devise
« Usines-tribus même combat » émanait d’André FOREST. Il est
d’ailleurs très respecté par les adhérents – peut-être pas par « le kanak
de Montravel » comme se présente François-Elocie– mais il jouit d’une très
grande confiance que je partage. Lui et moi et d’autres camarades fondateurs du
syndicat on peut parler de l’âme du syndicat, pas un opportuniste qui a passé
son temps et qui continue à profiter du syndicat. J’ai fait, je ne sais plus
combien de réunions avec le directeur du CHT Mr JAMES pour sauver
François-Elocie du licenciement et quand je pense que ce monsieur se permettait
de traiter les vieilles adhérentes du CHT de « caca » et vient
aujourd’hui parler de la crédibilité et de l’éthique du syndicat. Je revois
toutes ces mamies en pleurs lorsque je suis allé les voir. L’exercice du
syndicalisme aujourd’hui par François-Elocie, c’est la petite réunion du CHT le
mercredi, l’après-midi et le soir au kava et dodo tous les matins quand ce
n’est pas des journées d’absence alors qu’il est en décharge de service pour
activité syndicale. Bel exemple pour les jeunes. Pour quelqu’un qui ose donner
des leçons, François-Elocie a sans doute oublié l’affaire des tapis de voiture
à la station CAPY alors qu’il avait le bus de l’USTKE et que pendant un an il a
été suspendu pour avoir manqué de respect au 1er Vice-Président
Claude WEMA. Nous ne l’avions pas exclu pour lui garder la protection de
l’organisation contre les velléités du directeur du CHT de l’époque Mr JAMES.
Retourner sur le terrain clame François-Elocie comme si l’USTKE avait un jour
délaissé l’une des raisons essentielles avec l’engagement politique pour
l’indépendance qui ont fondé son existence, à savoir la défense des
travailleurs exploités. Aucune organisation syndicale n’aura engagé autant de
luttes que celles où à sa tête, j’ai engagé l’USTKE à un moment où tout
était à faire, des milliers de travailleurs peuvent en témoigner, être avec eux
tous les jours y compris les week-end, partager leurs souffrances et leurs
stress, rechercher des solutions et négocier pour toujours sortir de tous ces
conflits avec un protocole d’accord, il n’y avait pas de François-Elocie. Je
l’avais juste sollicité pour les négociations du conflit JAMA, étant pris de
même que tous les dirigeants à suivre 24/24 le blocage total de Ducos pour
éviter les dérapages. Pour clore sur l’éthique relevant des fondamentaux de
notre organisation, j’en ai écrit les statuts successifs, le premier du
Syndicat adopté lors du Congrès Constitutif de 1981 à la cantine des dockers,
le second de l’Union adopté lors du 1er Congrès de 1982 toujours à
la cantine des dockers et le dernier de la Confédération réunissant des
fédérations de branche avec un préambule déterminant les orientations
fondamentales adoptées lors du
Congrès de Nékoué à Houaïlou en avril 1986. Aujourd’hui l’USTKE est une
confédération syndicale majeure dirigée par des responsables compétents, ayant
une orientation, une stratégie et une gestion analysées et maîtrisées. Ses
dirigeants savent ce qu’ils font et surtout sont attachés à l’indépendance de
leur organisation syndicale. Elle répond à tous les critères de
représentativité définis dans la loi.
Quant au troisième point qui scandalise
François-Elocie, le licenciement d’un délégué FO parce-qu’il a demandé des
élections de délégué du personnel dans l’entreprise, parlons-en puisque
l’opportunité m’est enfin donnée de clore le bec à ces
donneurs de leçon qui pullulent dans les médias et autres réseaux sociaux. Je
dirais d’abord que si on veut parler d’une affaire qui concerne d’autres
personnes pour leur nuire, il faut bien la connaître et être précis.
Il n’y a pas de délégué FO au sein de l’entreprise
MANUTRANS. La personne dont il s’agit s’était récemment syndiquée au
STOP-COGETRA et avait demandé l’organisation d’élections de délégués du
personnel, devenant du même coup salarié protégé au regard de la législation du
travail.
Sur l’absence de DP : il faut savoir qu’à
plusieurs reprises, les salariés ont été sollicités pour les élections de DP,
jamais une seule liste n’a été déposée, un protocole d’accord pré-électoral
signé entre l’entreprise et l’USTKE (seul syndicat alors présent au sein de la
société) prévoyait l’organisation de ces élections mais faute de liste elles
n’ont pu avoir lieu. Le seul reproche qui nous a été fait par l’inspection du
travail est de n’avoir pas établi de PV de carence. Depuis les élections ont
été organisées et l’USTKE a remporté tous les sièges.
Sur le licenciement du salarié : Il n’a jamais
été licencié pour avoir demandé des élections du personnel, il l’a été pour
insubordination, cette faute venant se rajouter à beaucoup d’autres. C’est
d’ailleurs à cause de tous ses manquements que ce salarié a avoué lui-même
s’être servi de la protection que conférait la demande d’organisation
d’élections de DP, pour le faire. Avant de le licencier, une demande a été
faite auprès de l’inspection du travail qui a accepté la demande de
licenciement. L’autorisation de l’IDT est attaquée au tribunal administratif
par l’avocat du STOP-COGETRA et la décision de licenciement au tribunal
correctionnel pour entrave à la liberté syndicale, le tout alimenté d’une
campagne médiatique bien orchestrée pour manipuler l’opinion, François-Elocie
fait partie des « bobos d’ailleurs » à tomber dans le panneau. Ces
affaires judiciaires étant tout à fait normales à partir du moment qu’une
personne souhaite le faire c’est son droit et n’en déplaise à certains, je ne
me sens aucunement ridicule et l’USTKE n’est pas du tout décrédibilisée, elle a
d’ailleurs remporté les élections qui se sont tenues après ces épisodes.
Je profite pour bien préciser que si c’était à refaire
je le referai parce-que la tolérance avec laquelle j’ai géré mes sociétés ne me
donne aucun complexe à cet égard ; Pendant des années, j’ai accepté
beaucoup de choses que bon nombre de patrons refuseraient à beaucoup de
salariés qui le reconnaissent parce-que j’ai créé et dirigé un syndicat, je
suis à la tête d’un parti politique de gauche qui a des valeurs humanistes mais
les remontrances répétées, les avertissements verbaux ont montré leurs limites.
Dans le cas du salarié en question :
- Mise à pied de 10 jours par l’ancien directeur pour des problèmes graves sur Goro en 2006.
- Comportements inappropriés ayant entraîné la destruction d’un bull appartenant à Manutrans à Vavouto : Présenté comme un gros incident technique, ce n’est que bien plus tard que la vérité sera connue suite aux témoignages d’autres salariés travaillant sur le site. Il n’a pas été licencié à ce moment-là.
- Retards répétés à la prise du travail.
- Disparitions répétées pendant les heures de travail.
- Absences injustifiées : En 2011 : 6 jours, en 2012 : 6 jours, en 2013 : 11 jours. Pour toutes ces absences, jamais licencié, jamais sanctionné.
La plupart des salariés de mes sociétés sont des
chômeurs que j’ai recruté parce-qu’ils n’avaient pas ou plus les moyens de
travailler ailleurs et la plupart ont reçu une formation interne leur
permettant ensuite d’assumer leurs tâches. Il m’était difficile de les
licencier comme cela se serait passé dans les autres entreprises d’où cette
tolérance particulière mais si en plus il faut supporter de l’insubordination
alors arrive le moment où la coupe est pleine, c’est ce qui s’est passé et cela
n’a rien à voir avec la demande d’organisations de délégués du personnel.
Le système LKU selon F-E serait « une mainmise,
des manipulations permanentes pour privilégier mes intérêts personnels. Les
exemples sont nombreux et connus de tous ». Et il cite en exemple le
marché du tuyau de Goro. Pauvre Dédé ! Décidément il aura tout faux dans
ses références. La société STILES dont François-Elocie avait contribué à sa
création s’était portée candidate sur le marché du tuyau de Goro
disposant de matériel adéquat, barge et remorqueur. Les négociations étaient
bien avancées et nous étions sur le point de signer le marché, restaient
quelques points à régler. La mobilisation sur le terrain s’accentuant par RHEBU
NUU, j’ai, par solidarité, pris la décision de renoncer à ce marché de l’ordre
de 80 millions. J’en ai d’ailleurs informé Raphael MAPOU à ce moment-là. Je ne
sais pas si d’autres chefs d’entreprise y compris kanak auraient été capables
de faire ce que j’ai fait. Je ne sais pas plus si les kanak du Sud qui étaient
contre le tuyau l’ont su mais nous n’avons jamais eu de reconnaissance
particulière. Mais là encore aucune leçon à recevoir ! En parlant
d’intérêts personnels, dès les premières difficultés à la STILES, François-Elocie
a exigé le remboursement des sous qu’il avait engagé, ce qui a été fait
jusqu’au dernier franc malgré les problèmes de trésorerie de la société. Pour
ce qui me concerne, les dirigeants de l’organisation savent que c’est l’USTKE
qui me doit de l’argent puisque la condamnation au remboursement du passif de
RESTOCOP (société de restauration de l’USTKE gérant le Charley’s) par le
tribunal de commerce a été entièrement prélevé sur mes économies et sur mes
sociétés (les banques peuvent d’ailleurs en attester) pour un montant dépassant
les 20 millions ainsi que le prêt engagé par JODAR pour les élections
législatives de 2007 de plus de 5 millions avec les intérêts que j’ai dû là
aussi rembourser à la place de l’USTKE qui, à l’instar de MEGAMIOUZ ont
bénéficié pendant des années de mes soutiens logistiques et financiers. De la
même manière pour ceux qui ne le savent pas, ce sont mes sociétés qui ont
transporté gratuitement le MWA KA de la forêt de la Thy ainsi que l’arbre de la
parole jusqu’à la Baie de la Moselle et le tabou chez la mémé Wety de Païta à
Nouville. Nombre d’autres faits qui seraient trop longs à énumérer pourraient se rajouter à cette
liste de participation solidaire mais je n’en citerai qu’un seul : Le frêt
des containers pour Wallis et Futuna dans le cadre de la solidarité après le
cyclone Thomas en 2011 a été entièrement pris en charge par Manutrans pour un
montant dépassant les 7 millions sinon les containers étaient débarqués à Fiji,
l’Etat qui devait prendre en charge ce transport ayant fait défaut. S’agissant
des sociétés que j’ai mises en place, je considère n’avoir pas à rougir de ce
que j’ai fait en 15 ans, partant de rien, sans argent et sans expérience :
Plus de 150 emplois créés et par conséquence de familles qui en vivent, plus de
2 milliards de salaires versés, des centaines de millions de charges sociales
et d’impôts versés. Quand la STILES a interrompu ses activités à plusieurs
reprises pour causes techniques, j’ai toujours continué à garder les salariés
et à les payer, ils sont là pour en témoigner. En précisant aussi que depuis
des années je ne perçois aucun salaire de mes sociétés pour soutenir leur
trésorerie et sauvegarder les emplois. Cette conception sociale de la gestion
d’entreprise trouve malheureusement ses limites dans la mesure où mes sociétés
peu capitalisées et aux trésoreries fragiles restent soumises aux lois et aux
exigences du marché capitaliste, sans compter les pressions et l’environnement
politique hostile relevant du système colonial qui perdure.
S’agissant du Parti Travailliste, François-Elocie
indique qu’il n’en fait pas partie. Comme si sa présence au sein du PT était
cruciale ! Le PT a besoin de gens qui militent, qui se bougent, des gens
sincères et loyaux et je ne reconnais pas François-Elocie dans les qualités que
je viens de citer. Si effectivement, les adhérents de l’USTKE ne sont pas tous
membres ou sympathisants du PT, beaucoup le sont et la plupart des responsables
du parti sont issus des rangs de l’USTKE ce qui est tout à fait normal car
comme je l’ai précisé précédemment, le PT est né d’une décision d’un congrès de
l’USTKE à l’unanimité des congressistes. Ce lien historique et fondamental se
retrouve dans les structures dirigeantes du parti où au Bureau Politique, le
Président de l’USTKE est membre de droit et au sein du Directoire Politique
siègent trois membres désignés par l’USTKE.
Quand le PT s’écroule, l’USTKE y est assimilé dit
François-Elocie : Sans doute dans ses fantasmes mais un le Parti
Travailliste ne s’est jamais écroulé, deux, l’USTKE ne subit aucunement les
difficultés conjoncturelles du parti. Le Parti Travailliste a eu des résultats
électoraux en recul aux dernières élections comme d’autres partis au cours de
leur existence, à cause de dissidences internes et de décisions inappropriées
surtout liés à sa jeunesse et au manque de structures pérennes et solides mais
il reste le 2ème parti dans la province des îles derrière l’UC et
rebondira dans les deux autres provinces, je fais entièrement confiance aux
responsables et aux militants sincères et loyaux pour cela. L’USTKE serait entraînée par
le parti dans les difficultés alors analysons les faits : En 2010, Gérard
JODAR laisse l’USTKE aux alentours de 15% de représentativité alors qu’en 2000
je lui avais laissé l’organisation autour de 23/24%. Aujourd’hui l’USTKE
atteint à nouveau les 18 à 19% et continue son inexorable progression
tous les ans. Cherchez l’erreur ! Où est le déclin tant clamé par les uns
et les autres ?
Il faut que le PT dégage de la Vallée-Du-Tir !
S’il y a bien un individu qui devrait se taire s’agissant du siège de l’USTKE,
c’est bien François-Elocie. Voyons comment l’USTKE a obtenu ce siège. Pendant
la période des évènements, certains quartiers étaient désertés par les nouméens
pour cause d’insécurité ou autres, c’était le cas de la Vallée-Du-Tir. Ce grand
bâtiment est resté des années avec une grande pancarte « A VENDRE »
accroché sur le côté. Après les Accords Matignon-Oudinot, j’en parlais
à mon frère de l’intérêt de se doter d’un tel outil pour les besoins de l’organisation.
Nous avons commencé à rechercher à qui cet immeuble appartenait et à préparer
un dossier de financement. La période étant encore assez sensible, je me suis
rapproché des représentants de l’Etat d’alors (Carenco et Yekawé
secrétaires généraux adjoints) pour demander l’appui de l’Etat afin d’obtenir
les concours bancaires nécessaires au projet. Ce qui fut fait grâce au prêt de
la BCI dont Jacques YEKAWE était alors le Président, remboursement commencé en
1989 et terminé en 2013. Le concours financier couvrait l’investissement et une
partie des achats de matériel mais était insuffisant pour assurer toute la
réhabilitation de ce vieil ensemble. Je suis parti à Tahiti solliciter feu mon
ami Ben TERRIITEHAU, architecte et directeur technique de la mairie de FAAA qui
a accepté de venir élaborer sur la base de nos souhaits les plans de rénovation
externes et internes. Pendant plus de deux ans, sous la direction de Hnalaïne
UREGEI et avec comme conducteur de travaux le camarade Léon TAPUTUARAI adhérent
de l’Orstom, les camarades de l’USTKE ont travaillé tous les jours y compris
les week-ends et la nuit
souvent pour, petit à petit, rénover, réaménager et transformer entièrement le
bâtiment. Je profite pour saluer et rendre hommage à tous ces camarades qui ont
donné de leur temps y compris leurs
congés pour doter l’USTKE d’un siège avec une pensée particulière
pour Léon, Christian, Petelo, Mika, Paulo et Willy. Pendant toute cette période
de travail, alors qu’il venait tous les jours au kava sur le trottoir d’en
face, François-Elocie n’a jamais mais jamais une seule fois pris la peine de
venir donner un coup de main. Il n’a rien à dire sur ce bâtiment et s’il y en a
un qui doit dégager de la vallée, c’est lui.
Des milliers de travailleurs auraient voulu voir l’USTKE
s’associer à la lutte contre la vie chère : Cette question importante est
une priorité non seulement pour l’intersyndicale mais tout un chacun s’en
préoccupe ici comme ailleurs mais quid de la priorité à l’emploi des locaux, du
rééquilibrage en faveur des kanaks dans les entreprises et dans la fonction
publique. Depuis des années, nous réclamons des statistiques ethniques sur
l’emploi qui sont refusées pour cause de droit mais le constat est là :
Les kanaks et de plus en plus de calédoniens ne peuvent prétendre à l’emploi ou
aux promotions, les flux migratoires incessants accaparant ce qui devait être
réservé en priorité aux gens du pays. Sur l’intersyndicale, aucune
proposition de discussion préalable avec l’USTKE et il aurait fallu qu’elle
fasse fi de son indépendance et qu’elle suce la roue des autres
syndicats ? Pendant des années l’USTKE a réclamé le SMIG à 100 000 frs
quand celui-ci était aux alentours de 60 000 frs aucun syndicat ne s’y est
associé. Ce n’est qu’après la signature du pacte social que la CSTNC, suite aux
blocages et au saccage du rond-point de Doniambo, a obtenu de Jacques LAFLEUR
la mise en place immédiate de ce SMIG à 100 000 frs. Mais lorsqu’on est coupé
des instances où se discutent les décisions importantes dont les choix de
stratégie et qu’à la place on fait et défait le monde au nakamal, le décalage
devient inéluctable et compréhensible, c’est le cas de François-Elocie.
Pour terminer, je voudrais dire que, face aux risques
de déviance, nous avons toujours disposé
d’une sentinelle vigilante chez nous :
C’est notre maman qui a été femme de ménage
toute sa vie et qui a permis pendant des années à nombre de familles de Tiga
dont nous sommes originaires de pouvoir assurer la scolarité de leurs enfants
en leur offrant un toit sur Nouméa. Tous les jours, il y avait en moyenne
15 à 20 personnes parfois plus qui partageaient le repas. Elle a d’ailleurs
fait partie avec ses sœurs et cousines des personnes qui faisaient les bougnas
pour l’USTKE dans les débuts lorsque le syndicat n’avait pas de moyens et
faisait des activités pour faire face aux différents besoins. Elle nous a tout
appris, du dénuement dans la vie à se battre pour survivre. C’est notre exemple
social, culturel et politique, c’est notre exemple de vie.
Dans 1 mois et demi on fêtera ses 86 ans grâce à Dieu.
Régulièrement elle nous dit « je suis fière de vous, restez comme je vous
ai éduqués ».
Par elle et pour elle ainsi que toutes celles et ceux
qui ont compté et qui comptent dans ma vie, pour tous ceux que j’aime et qui
m’aiment, je marche la tête haute en paix avec ma conscience.
Louis Kotra UREGEI
Initiateur et Co-Fondateur de l’USTKE
Co-Fondateur du FLNKS
Signataire de l’Accord Oudinot complément de l’Accord
Matignon
Président du Parti Travailliste
Elu de la Province des Îles et du Congrès de la
Nouvelle-Calédonie.