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KANAKY

samedi 4 novembre 2017

L’avenir politique de la Nouvelle-Calédonie lié à la stratégie sur le nickel

Philippe Gomès, Paul Néaoutyine , Edouard Philippe, Annick Girardin et Pierre Frogier, lors de la réunion des signataires de l'accord de Nouméa, Paris, jeudi 2 novembre.
La filière industrielle du nickel est un enjeu stratégique pour la Nouvelle-Calédonie, étroitement lié à l’évolution institutionnelle du territoire. « La Nouvelle-Calédonie est gouvernée par le nickel », résume Didier Julienne, ancien directeur de Norilsk Nickel et expert des ressources naturelles, très impliqué dans le dossier calédonien. Aux termes de l’accord de Nouméa du 5 mai 1998, « la politique énergétique [devait contribuer] à l’objectif d’autonomie et de rééquilibrage ».
Ainsi, à l’usine « historique » de la Société Le Nickel (SLN), située à Doniambo, à Nouméa, dans la province Sud, mais exploitant des sites miniers répartis au nord et à l’est du territoire, se sont ajoutés deux nouveaux acteurs : Koniambo Nickel SAS (KNS), dont la province Nord, dirigée par les indépendantistes, détient 51 % du capital en contrepartie de l’apport du massif du Koniambo, la totalité du financement ayant été supportée par les opérateurs industriels successifs ; et Vale Nouvelle-Calédonie, dans laquelle la province Sud détient une participation minoritaire.
En ce qui concerne la SLN, le capital est détenu à 56 % par le groupe Eramet, dont l’Etat détient un quart des participations, à 34 % par la Société territoriale calédonienne de participation industrielle (STCPI), représentant les trois provinces calédoniennes, et à 10 % par l’industriel japonais Nisshin Steel. Les dividendes reversés à la STCPI sont partagés à 50 % pour la province Nord, 25 % pour le Sud et 25 % pour les Iles. Dernier élément, le Nord s’est doté d’une usine d’affinage en Corée du Sud. La province perçoit donc des dividendes sur le minerai affiné.
Un cinquième du produit intérieur brut
Les indépendantistes ont bâti en bonne partie leur stratégie sur la maîtrise des ressources énergétiques. L’économie du nickel représente près d’un cinquième du produit intérieur brut de la Nouvelle-Calédonie et plus de dix mille emplois salariés directs ou indirects. Le territoire...