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KANAKY

mercredi 18 novembre 2020

En Nouvelle-Calédonie, mobilisation contre la reprise de l’usine de production de nickel

 Depuis lundi, un collectif bloque des axes routiers, le port de Nouméa ainsi que l’accès à l’usine et à la mine pour protester contre l’offre de reprise présentée par le groupe suisse Trafigura.

Le conflit se durcit autour de la reprise de l’usine de production de nickel située dans le sud de la Nouvelle-Calédonie, dont l’actuel propriétaire, le groupe brésilien Vale, veut se séparer. Depuis lundi 16 novembre, le collectif « Usine du Sud = usine pays », soutenu notamment par l’Instance coutumière autochtone de négociation (ICAN), le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), le Parti travailliste et l’Union syndicale des travailleurs kanak et des exploités, a érigé des barrages sur les principaux axes routiers du Grand Nouméa, provoquant d’importantes difficultés de circulation. Certains ont été levés par la gendarmerie. Le port autonome de Nouméa est lui aussi bloqué : seuls quelques containers transportant des biens de première nécessité sont autorisés à en sortir.

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L’accès à l’usine et à la mine est interdit par des piquets qui empêchent l’approvisionnement en minerai depuis jeudi. La production est quasi à l’arrêt. Lors d’une conférence de presse tenue dimanche devant le site de Vale NC, le collectif a annoncé une intensification de la mobilisation dans les prochains jours. « On ne lâchera rien, indiquent ses porte-parole. On est déterminés car on est chez nous. Les blocages seront levés quand les vieux nous donneront le feu vert pour le faire. »

Etat « ni actionnaire ni acheteur »

Le collectif et l’ICAN réclament l’ouverture de négociations autour d’une proposition « pays », celle portée par la Sofinor, détenue à 85 % par la province Nord à majorité indépendantiste, et la société coréenne Korea Zinc. Ils s’opposent à l’offre de reprise présentée par le groupe suisse Trafigura, spécialisé dans le négoce de matières premières, qui associerait intérêts calédoniens et financements privés dans une entité baptisée « Prony Resources », du nom du gisement de nickel du Sud calédonien. Jeudi 5 novembre, le PDG de l’entreprise, Antonin Beurrier, avait annoncé l’entrée en négociation exclusive avec Trafigura. Le collectif, qui refuse toute discussion avec les dirigeants de Vale NC, entend négocier avec l’Etat et lui seul.

Dans un courrier adressé lundi 16 novembre au président du conseil coutumier Djubéa-Kaponé, John Tindao, et au porte-parole du collectif, Raphaël Mapou, dont Le Monde a pris connaissance, le ministère des outre-mer rappelle que « l’Etat n’est ni actionnaire ni acheteur de Vale NC ». « Dans ce processus, l’Etat n’intervient qu’au ...

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