La majorité semble acquise au camp séparatiste au parlement catalan à l'issue du scrutin régional.
La forte participation (63,2% à 18 heures soit 6,9 points
de plus par rapport au scrutin de 2012) laissait espérer un résultat
favorable aux partisans de la séparation entre la Catalogne et
l’Espagne. Ce que les sondages de sortie des urnes confirmaient dimanche
dès 20 heures : les indépendantistes devraient dominer le parlement
régional avec une solide majorité et auront les mains libres pour lancer
le processus législatif de divorce.
Junts pel Si (Unis pour le oui), coalition hétéroclite emmenée par le
président de l’exécutif régional, Artur Mas, était crédité dans les
premières projections de 63 à 66 sièges, frôlant ainsi la majorité
absolue (68 sièges). Il pourra s’allier à l’autre liste indépendantiste,
le CUP, qui obtiendrait entre 11 et 13 élus.
Dans le débat sur la place de la Catalogne au sein du royaume, les
indépendantistes ont marqué un point important. La prochaine échéance
sera nationale, avec les élections législatives du 6 décembre qui, sauf
énorme surprise, devraient chasser du pouvoir le Partido Popular
(droite) de Mariano Rajoy. Mais les deux forces qui peuvent prétendre à
la victoire, le parti socialiste (PSOE) et les indignés de Podemos, sont
loin d’être acquises à l’idée d’une Espagne amputée. Pablo Iglesias, le
leader de Podemos, a un raisonnement alambiqué. Pour résumer : d’abord
on chasse la droite, ensuite on réforme la Constitution, puis on
proclame la République et là, si les Catalans veulent toujours nous
quitter, ils pourront le faire par voie de référendum. Ça fait beaucoup
de si.
Au début de la semaine dernière, Artur Mas dessinait son scénario de
transition et fixait l’autogouvernement à l’horizon 2018. Le délai est
très optimiste, mais, depuis dimanche, une Catalogne indépendante est un
peu moins inimaginable.