PARTI TRAVAILLISTE

KANAKY

jeudi 12 décembre 2019

Le Parti travailliste prendra le temps de se positionner pour le référendum


Louis Kotra Uregei en ouverture du dixième congrès du PT, parti travailliste, 30 novembre 2019
Louis Kotra Uregei en ouverture du congrès. ©NC la 1ere
 
Alors qu'une décision était attendue, le Parti travailliste a terminé son dixième congrès sans arrêter de position concernant sa participation, ou non, au deuxième référendum. Une nouvelle réunion sera dédiée au sujet après les municipales.
Le Parti travailliste a pris la décision… de reporter la décision ! A l'issue de son dixième congrès, ce week-end, à Nouméa, le mouvement n'a pas tranché quant à sa participation à la prochaine consultation.
 

«Il y a des positions différentes»

«Nous avons décidé de reporter la décision, concernant le référendum de 2020, dans une convention qui va se tenir après les élections municipales», relate ce dimanche Louis Kotra Uregei, qui a été reconduit dans sa fonction de président. «Il y a des positions différentes et il n’y a pas eu assez de temps pour débattre. On a préféré consacrer encore du temps.»
 

Réflexion au sein des comités

Chaque comité est donc appelé à «retourner réfléchir». La dite-convention, qui sera dédiée au sujet, pourrait avoir lieu en juin ou juillet.  Ecoutez LKU au téléphone d’Alix Madec :
Dixième congrès du PT, LKU


 Un «peut-être» sous conditions

Dans son discours d'ouverture, samedi matin, il avait déclaré que «le Parti travailliste pourrait envisager d’appeler à voter à la prochaine consultation». Mais en fixant des conditions à remplir par le FLNKS.
 

Deuxième référendum : le Parti travailliste réuni en congrès entend se positionner

Dixième Congrès du parti travailliste, à Nouméa, 30 novembre 2019

©Bernard Lassauce / NC la 1ere
 
Le dixième congrès du Parti travailliste, ce week-end à Nouméa, doit permettre de dresser un bilan du mouvement, de préparer les élections municipales et surtout d'arrêter la stratégie adoptée pour la consultation du 6 septembre 2020. 
C’est devant des rangs clairsemés que le PT a ouvert samedi matin son dixième congrès à la Maison des syndicats, dans le quartier nouméen de la Vallée-du-Tir. Un rendez-vous placé sous le thème «Une autre voie est possible», dont le temps fort devrait être le positionnement adopté pour le référendum du 6 septembre 2020.

Possible participation, sous conditions

«Le Parti travailliste pourrait envisager d’appeler à voter à la prochaine consultation», a déclaré le président, Louis Kotra Uregei, dans son discours d'ouverture. Un scénario qui doit être discuté, et tranché, durant ce congrès. «A condition, bien sûr, que le FLNKS», a-t-il ajouté :
- «premièrement, se décide à redevenir le véritable mouvement de libération pour lequel il avait été mis en place le 24 septembre 1984, rassemblant l’ensemble des forces politiques indépendantistes élargies aux syndicats et aux groupes de lutte divers» ;
- «deuxièmement, qu’il revienne aux engagements pris lors de sa création et poursuive le projet d’indépendance kanak socialiste».

La «fausse bonne idée» de l'indépendance avec partenariat

Car LKU dresse de nouveau un bilan sans concession : «Depuis 1988, le FLNKS a progressivement abandonné les engagements de lutter pour obtenir une indépendance kanak socialiste», a-t-il déclaré. FLNKS qui aurait renoncé à toute chance de victoire en 2018 par opportunisme, et par repli sur ses deux provinces, a martelé LKU. «43,33 % pour le "Oui" et 56,7 % pour le "Non" constitue bien un échec pour les indépendantistes. Il est donc clair que l’indépendance avec partenariat, demandée par le FLNKS est une fausse bonne idée, qui conduirait à l’instauration d'un régime de type néo-colonial.»

L'Accord de Nouméa, ce «mirage»

Et de souhaiter un front à nouveau réuni sur la seule base de l'IKS. «Arrêtons de croire à un pseudo destin commun qui nous a leurrés depuis le mirage de l’Accord de Nouméa, a harangué le président du PT. «Le seul destin commun qui soit commun à tous les peuples, c’est la liberté.» En juillet 2018, le parti a choisi la non-participation au référendum du 4 novembre. Et fait campagne en ce sens.

Le compte-rendu de Bernard Lassauce et Patrick Nicar :

source

mardi 5 novembre 2019

En solidarité avec le peuple kanak, nos organisations dénoncent les obstacles au processus de décolonisation

Le jeudi 10 octobre 2019 se réuniront à Paris les signataires des accords de Matignon et de Nouméa pour discuter des suites du processus de décolonisation de la Nouvelle-Calédonie, entamé en 1988. La date de la seconde consultation sur l’indépendance et la question des listes électorales seront à l’ordre du jour et des débats importants s’annoncent, à l’heure où les acquis et les revendications du mouvement indépendantiste ne cessent de rencontrer des obstacles.

Le processus de décolonisation a connu une étape cruciale avec la première consultation du 4 novembre 2018 qui a confirmé la très forte adhésion du peuple kanak à l’indépendance et prouvé qu’un vote majoritaire pour la pleine souveraineté faisait toujours partie des possibles, dans un futur proche. Deux autres consultations sont prévues par les accords de Nouméa, en 2020 et 2022, mais alors que celles-ci sont censées se dérouler dans des modalités identiques à la précédente, l’Etat et les partis non-indépendantistes profitent de ce laps de temps pour renforcer leur position au détriment du peuple kanak.
Les organisations françaises signataires, solidaires de l’indépendance kanak, dénoncent les stratégies mises en œuvre, en particulier : 
  • La volonté d’avancer la date de la seconde consultation, prévue normalement fin 2020. Ce changement serait défavorable au camp indépendantiste puisqu’il laisserait moins de temps à une évolution des votes, et tendrait donc à reproduire le résultat de novembre 2018 à l’avantage des non-indépendantistes.
  • Les demandes d’une nouvelle modification de la liste électorale spéciale : En 2018 un accord exceptionnel avait été conclu entre indépendantistes, non-indépendantistes et l’Etat visant à inscrire automatiquement les Kanak de statut coutumier sur la liste (25 000 personnes qui n’étaient jusque là inscrites sur aucune liste électorale) et en contrepartie à l’ouvrir aux natifs justifiant de 3 ans de résidence continue à la date du vote. Il avait été convenu lors du comité des signataires et à l’unanimité du Congrès de Nouvelle-Calédonie que cet accord ne s’appliquerait que pour la consultation de 2018, or les groupes politiques non-indépendantistes demandent aujourd’hui à ce que cette mesure s’applique également aux votes de 2020 et 2022, ce qui reviendrait à élargir une fois de plus le corps électoral référendaire et ainsi à diminuer la proportion de Kanak sur la liste, l’objectif étant de modifier le rapport de forces en leur défaveur. Cette demande, qui sera probablement portée lors du comité des signataires, ne doit pas recevoir le soutien de l’Etat, qui irait alors à l’encontre des accords qu’il a pourtant signés.
  • Le blocage du transfert de compétences prévu par l’article 27 de la loi organique de 1999 (audiovisuel, enseignement supérieur, contrôle de légalité des collectivités locales) : Ces compétences, qui devraient déjà être exercées par la Nouvelle-Calédonie, restent encore aux mains de l’État français, par une entente entre celui-ci et les partisans de la Calédonie française.
Dans le même temps, les revendications des indépendantistes relatives aux dysfonctionnements constatés lors de la première consultation rencontrent des obstacles. Il est urgent que ces irrégularités soient résolues avant le prochain vote. Nos organisations rappellent que cela relève de la compétence de l’Etat français tant que celui-ci conserve sa tutelle sur la Nouvelle-Calédonie. Nos organisations demandent donc qu’il prenne des engagements clairs en ce sens et accède aux demandes des groupes indépendantistes :
  • Un audit des listes électorales doit être mis en place pour s’assurer que toutes les personnes qui y sont inscrites ont vocation à l’être. Il reste en outre 2865 Kanak qui n’ont pas été inscrits automatiquement sur la liste électorale faute d’avoir une adresse connue de l’administration. Les officiers coutumiers, qui ont le statut de fonctionnaires territoriaux, doivent être chargés par l’Etat d’identifier les personnes non-inscrites.
  • Des moyens suffisants doivent être prévus lors du prochain scrutin pour pouvoir inscrire sur la liste le jour même du vote les personnes remplissant les critères. Cette disposition était prévue en 2018 mais le centre d’appel d’urgence n’a pas été doté des moyens nécessaires et a été saturé par le nombre important de demandes.
  • Les demandes de procuration faites en France doivent être facilitées et encouragées. En 2018 l’Etat a manqué à ses obligations à ce sujet : beaucoup de commissariats de police ou gendarmeries n’ont pas été informés de l’existence d’un vote en Nouvelle-Calédonie et ont renvoyé de nombreux demandeurs qui se présentaient pour établir leur procuration. 
Le processus de décolonisation est à l’œuvre depuis 1988, il a été confirmé en 1998 par les accords de Nouméa, signés par toutes les parties en présence et inscrit par une loi organique dans la Constitution française. Il ne peut donc pas être remis en cause et il n’est pas acceptable que le mouvement indépendantiste soit forcé à chaque comité des signataires et à chaque scrutin de s’engager dans un bras de fer pour défendre les acquis de sa lutte et l’application des accords.
Premiers signataires Collectif Solidarité Kanaky, Association Information et Soutien aux Droits du Peuple Kanak (AISDPK), Association Survie, Mouvement des jeunes kanak en France (MJKF), Union Syndicale Solidaires, Réseau syndical international de solidarités et de luttes, FASTI (Fédération des Association de Solidarité avec Tou-te-s les Immigré-e-s) Ensemble !, Nouveau parti anticapitaliste (NPA)
Contact presse Thomas Borrel - (+33)6 52 21 15 61 - thomas@survie.org

Vers la fin d'un colonialisme français: soutien à l'émancipation du peuple kanak

« L’Etat reconnaît la vocation de la Nouvelle-Calédonie à bénéficier, à la fin de cette période, d’une complète émancipation », stipulait l'Accord de Nouméa signé le 5 mai 1998. Une centaine de personnalités appelle l'Etat à honorer sa parole et à engager « un processus de décolonisation progressif » afin que que le peuple kanak accède à sa pleine souveraineté.
 
«Lorsque la France prend possession de la Grande Terre, que James Cook avait dénommée ''Nouvelle-Calédonie'', le 24 septembre 1853, elle s’approprie un territoire selon les conditions du droit international alors reconnu par les nations d’Europe et d’Amérique, elle n’établit pas des relations de droit avec la population autochtone. Les traités passés, au cours de l’année 1854 et les années suivantes, avec les autorités coutumières, ne constituent pas des accords équilibrés mais, de fait, des actes unilatéraux. […] La colonisation a porté atteinte à la dignité du peuple kanak qu’elle a privé de son identité. […] Il convient de faire mémoire de ces moments difficiles, de reconnaître les fautes, de restituer au peuple kanak son identité confisquée, ce qui équivaut pour lui à une reconnaissance de sa souveraineté. […] La décolonisation est le moyen de refonder un lien social durable entre les communautés qui vivent aujourd’hui en Nouvelle-Calédonie, en permettant au peuple kanak d’établir avec la France des relations nouvelles correspondant aux réalités de notre temps.» Accord de Nouméa, 5 mai 1998.
Depuis la signature de ce texte il y a vingt ans, la Nouvelle-Calédonie est entrée dans un processus de décolonisation progressif dont le seul terme envisagé est l’accession du pays à l’indépendance et à la pleine souveraineté.
Dans le courant de l’année 2020, le peuple kanak et l’ensemble des citoyens de la Kanaky-Nouvelle-Calédonie habilités à voter se prononceront sur le transfert des cinq dernières compétences régaliennes (monnaie, justice, police, défense, affaires étrangères), sur l’organisation de la citoyenneté en nationalité et sur l’accès à un statut international de pleine responsabilité. Leur approbation équivaudra à la pleine souveraineté de la Nouvelle-Calédonie. Ce choix leur appartient.
Depuis Nainville-les-Roches en 1983, le peuple kanak a décidé d’ouvrir son droit à l’autodétermination aux «victimes de l’histoire», aux descendants de bagnards, de transportés, d’engagés sous contrats venus du Vietnam ou d’Indonésie, aux populations venues de France, de Wallis et de Futuna ou d’autres régions du monde, qui sont installées de longue date et durablement dans le pays et qui y détiennent leurs intérêts moraux et matériels.
Cette invitation à construire un pays souverain et à former une nation multiculturelle, cette main tendue doit être saisie.
Après l’intervention du président de la République à Alger qualifiant le colonialisme de crime contre l’humanité, après la remise de l’acte de prise de possession de la Nouvelle-Calédonie par la France par le chef de l’Etat au gouvernement calédonien le 5 mai 2018, il appartient aujourd’hui à l’Etat de prolonger ces actes symboliques hautement appréciables par des actes en conséquence et de saisir cette opportunité de réussir sa première décolonisation en douceur. Il en va de l’honneur et de la grandeur de France, pays de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Il en va d’un avenir dans la paix et la sérénité en Kanaky-Nouvelle-Calédonie.
La volonté d’indépendance n’est pas une négation de la France mais l’affirmation d’un peuple, d’une nation. Le mouvement indépendantiste entend établir avec la France et le peuple français des relations nouvelles d’égal à égal, de nation souveraine à nation souveraine, dans le respect mutuel et dans le cadre d’un partenariat librement consenti.
L’histoire récente des rapports de la France et de la Nouvelle-Calédonie a été marquée par trop d’indécisions, d’occasions manquées et de paroles non tenues comme l’avait constaté en son temps Michel Rocard. Ces errements passés ont conduit à des violences que plus personne ne souhaite revivre aujourd’hui ni en Kanaky-Nouvelle-Calédonie ni en France.
Les signataires du présent appel, conscients que seule l’indépendance garantira un avenir de paix, de stabilité et de justice sociale, apportent leur soutien à la volonté du peuple kanak rejoint par de nombreux citoyens issus d’autres communautés implantées durablement sur le territoire, d’accéder à leur complète émancipation et en appellent à l’Etat afin qu’il honore sa parole : «L’Etat reconnaît la vocation de la Nouvelle-Calédonie à bénéficier, à la fin de cette période, d’une complète émancipation.»

Signataires:
Renata Ada-Ruata, écrivaine ;
Joseph Andras, écrivain ;
Sandra Alvarez de Toledo, éditrice ;
Patrick Amand, écrivain ;
Jean-Michel Baudouin, écrivain, dramaturge, musicien de jazz ;
Patrick Bard, écrivain, photographe ;
Georges Bartoli, photographe ;
Miguel Benasayag, philosophe ;
Alain Bellet, écrivain ;
Alban Bensa, anthropologue ;
Jean Bigot, producteur ;
Alain Bihr, professeur honoraire de sociologie ;
Pascal Blanchard, historien ; 
Antoine Blocier, écrivain ;
Dominique Cabrera, réalisatrice, actrice ;
Caroline Caccavale, cinéaste ;
Carlos, dessinateur ;
Patrick Castex, économiste ;
Joseph Cesarini, cinéaste ;
Bernard Chambaz, écrivain ;
Gérald Collas, producteur INA ;
Jean-Louis Comolli, cinéaste, écrivain ;  
Annie Comolli, anthropologue ;
Patrick Chamoiseau, écrivain ;
Noëlle Châtelet, universitaire, écrivain ;
Gioia Costa, auteur dramatique ; 
Didier Daeninckx, écrivain ; 
Jean-Baptiste Delpias, monteur ;
Aristide Demonico, comédien,
Christine Demmer, anthropologue ;
Pascal Dessaint, écrivain ;
Pascal Didier, poète ;
Abdelkader Djemaï, écrivain ;
Annie Ernaux, écrivaine ;
FASTI (Fédération des associations de solidarité avec tous-te-s les immigré-e-s)
Patrick Fort, écrivain 
Jean-Claude Gallotta, chorégraphe ;
Thierry Garrel, producteur Arte ;
Tony Gatlif, cinéaste, compositeur ;
François Gèze, éditeur ;  
Dominique Grange, chanteuse engagée ;
Claude Guisard, producteur ;
Christine Hamelin, anthropologue université Paris ;
Laurent Heynemann, cinéaste ;
Frédéric Hocquard, maire adjoint ;
Tassadit Imache, auteure ;
François Joly, écrivain ;
Daniel Kupferstein, cinéaste documentariste ;   
Mehdi Lallaoui, cinéaste ;
Alain Lance, poète, traducteur ;
Denis Lanoy, metteur en scène ;
Mathilde Larrère, historienne ;
Ginette Lavigne, réalisatrice et monteuse ;
Isabelle Leblic, anthropologue ;
Hervé Le Corre, écrivain ;
Hugues Lepaige, journaliste-réalisateur ;
Michael Lowy, sociologue, ancien chercheur au CNRS ;
Dominique Manotti, écrivaine ;
Gilles Manceron, historien ; 
Jean-Paul Manganaro, professeur, traducteur ;
Philippe Martel, professeur des universités émérite (occitan) ;
Roger Martin, écrivain ;
Isabelle Merle, historienne, anthropologue ; 
Mourad Merzouki, chorégraphe ;
Marie-José Mondzain, philosophe ; 
Edgar Morin, philosophe ;
Gérard Mordillat, écrivain, cinéaste ;
Claire Moyse-Faurie, linguiste ;
François Muratet, écrivain ;
Nicolas Offenstadt, historien ;
Marc Pataut, photographe ;
Colette Piat, romancière,
Luc Quinton, plasticien colleur d’histoires ; 
Gilles Del Pappas, écrivain
Pef, dessinateur, écrivain ; 
Christian Pierrel, directeur de publication, Fédération des associations de solidarité avec tous-te-s les immigré-e-s ;
Claude Pennetier, chercheur, historien ;
Roland Pfefferkorn, professeur émérite de sociologie ;
Edwy Plenel, journaliste, écrivain ;
Jeanne Puchol, dessinatrice ; 
Jean-Luc Raharimanana, écrivain ;
Patrick Raynal, écrivain ;
Severine Roussel, architecte ;
Christian Roux, écrivain, musicien ;
Alain Ruscio, historien ;
Alcine Salangros, militant associatif ;
Jean-Marc Salmon, chercheur en sciences sociales ;
Christine Salomon, anthropologue INSERM ;
Eric Sarner, écrivain ;
Benjamin Stora, historien ;
Gérard Streiff, écrivain ;
Christiane Strullu, chanteuse, militante associative ; 
Jacques Tardi, dessinateur ;
Lilian Thuram, champion du monde de football ;
Marcel Trillat, journaliste ;
Marie Jeanne Verny, professeure émérite de langue et littérature occitanes
Damien Vidal, auteur de bande dessinée ;
Catalina Villar, réalisatrice ; 
Marina Vlady, comédienne ;
Eric Wittersheim, anthropologue EHESS ;
Philippe Zourgane, architecte ;
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Le second référendum sur l’indépendance de la Kanaky aura lieu le 30 août ou le 6 septembre

Ce jeudi, Edouard Philippe recevait les partis politiques de Kanaky à Matignon. Le but étant de préparer le second référendum sur l’indépendance du Caillou prévu par les accords de Nouméa. Il aura lieu le 30 août ou le 6 septembre et les non kanak nouvellement majeurs ayant plus de trois ans de résidence ne seront pas inscrits d’office sur les listes électorales.
Edouard Philippe a reçu ce jeudi à Matignon les leaders « loyalistes » et indépendantistes kanaks afin de se mettre d’accord sur la date et le corps électoral pour le prochain référendum sur l’indépendance de la Kanaky. Selon les accords de Nouméa de 1988, trois consultations sont prévues en cas de victoire du « non » aux deux premiers exercices.
Le premier ministre a obtenu un accord après de longues heures de négociations.
La réunion à Matignon a débuté par des discussions sur l’économie de la Kanaky en l’absence d’une partie des indépendantistes, qui ont estimé que cela ne rentrait pas dans le cadre de l’accord de Nouméa. Le gouvernement a annoncé « près de 75,5 millions d’euros supplémentaires aux contrats de développement des collectivités calédoniennes, ainsi que près de 125 millions d’euros de liquidités pour refinancer les banques calédoniennes, en manque d’épargne », selon L’Express. Un joli petit chèque pour faire croire que la France est généreuse et soucieuse du bien être des habitants du Caillou. Mais il ne faut pas se faire d’illusion. Cet argent ira pour le Sud de l’île où se concentrent les élites et à forte majorité Caldoches (population issue essentiellement de l’immigration européenne). Au nord où les Kanaks sont majoritaires, le chômage est massif, le nombre de non-diplômés dépasse les 50% de la population. Les Kanaks sont en minorité sur leur propre sol et n’occupent pas de postes clefs. Le premier Kanak à devenir avocat a prêté serment en… 2016. C’est-à-dire 163 ans après le début de la colonisation.
La deuxième partie des négociations de ce jeudi portée sur la date et le corps électoral. Le deuxièeme référendum se tiendra donc soit le 30 août soit le 6 septembre. Edouard Philippe a annoncé que la date définitive sera fixée « dans les quinze jours ».

Des discussions qui s’annonçaient difficiles pour le pouvoir français

Lors du premier référendum, le « oui » à l’indépendance a recueilli 43,3 % des voix. Cela a été une grande surprise puisqu’il était crédité de 20 à 30 % dans les sondages.
Prévu normalement fin 2020, les Caldoches (population issue essentiellement de l’immigration européenne) cherchaient à avancer le plus possible le deuxième référendum afin de restreindre la campagne pour l’indépendance et de reproduire le résultat de novembre 2018.
Edouard Philippe avait exprimé son souhait que cette deuxième consultation « soit aussi irréprochable que la première ».
C’est une question de point de vue. Le premier référendum a vu bon nombre d’irrégularités. Tout d’abord, le gouvernement n’a pas permis à de nombreux Kanaks de faire leur procuration en ne dotant pas les gendarmeries et commissariats de police du matériel nécessaire. Les forces de l’ordre renvoyant chez eux les Kanaks venus exercer leur droit démocratique.
Le deuxième problème du premier référendum a été le corps électoral. En effet, les Kanaks ont obtenu l’inscription d’environ 7 000 des leurs sur les listes électorales lors de l’accord de 2017. Il restait encore 12 100 Kanaks non-inscrits, soit 6% du corps électoral du premier référendum. En échange de cette concession, les Caldoches ont eu le droit d’inscrire sur les listes plus de 3 000 des leurs.
Ces manœuvres ont pour but d’empêcher sous une pseudo-légalité les Kanaks de se prononcer pour leur autodétermination. Ils sont en minorité sur leur propre terre suite aux vagues de colonisations notamment celles de la fin des années 70, une immigration censée « blanchir » l’archipel encouragé par les gouvernements français.

La date retenue pour le référendum aura un fort impact

L’Avenir en Confiance, alliance des partis de droite anti-indépendantiste, souhaitait aller très vite. Dirigé par un courant radical opposé à « toute nouvelle concession aux indépendantistes », ils avaient remporté les élections de mai dernier en faisant campagne pour accélérer le processus de consultation afin d’ancrer définitivement la Kanaky dans la République française. Si possible sous Macron. Le but étant également d’empêcher les indépendantistes de faire campagne et mobiliser massivement les Kanaks.
Calédonie Ensemble (UDI) souhaitait au contraire prendre son temps afin que le troisième référendum soit organisé après les présidentielles. Philippe Dunoyer, porte-parole de Calédonie Ensemble, explique à La 1ère.franceinfo qu’ « Il faut prendre toutes les mesures, y compris en matière d’inscription sur les listes électorales, notamment avec une révision complémentaire, pour que le référendum se passe le mieux possible » craignant « une instrumentalisation politique au plan national ».
Par le passé, les élections présidentielles en France ont eu de grave conséquence pour les Kanaks. Le massacre de la grotte d’Ouvéa s’est déroulé à l’occasion de l’entre-deux tours des élections de 1988 entre Mitterrand et Chirac. Le président socialiste sortant a laissé à Chirac la responsabilité du massacre qui lui de son côté voulait montrer sa fermeté.Les enjeux politiques de cette période ont accéléré la prise de décision du massacre qui a coûté la vie à 19 Kanaks.
De son côté le FLNKS voulait un référendum organisé la première semaine de novembre 2020, c’est à dire le délai maximum. Ils voulaient un maximum de temps pour faire campagne et tenter de faire aussi bien que lors du premier référendum. Pierre Chanel Tutugoro du FLNKS, explique à La 1ère.franceinfo qu’il faut « Donner le temps à l’état et à ses services de pouvoir amener les mesures collectives pour que les dysfonctionnements qui avaient été pointés au moment de la première consultation, puissent mettre en place des mesures collectives ».
Edouard Philippe a décidé d’avancer le référendum. Relevé par Le Monde, le relevé de conclusions de la réunion justifie le choix du 30 août ou du 6 septembre 2020. Ces dates « permettent de conserver l’ensemble des alternatives possibles visant à éviter la concomitance des échéances électorales nationales du printemps 2022, à préparer la sortie de l’accord de Nouméa et à envisager une éventuelle troisième consultation en 2021 ou en 2022 ». C’est surtout une concession aux Caldoches comme le montre les déclarations de la chef de fil de l’AEC, Sonia Backès. « Nous avons obtenu que la date soit avancée, et la possibilité de mener le processus à son terme avant la fin de la mandature peut être envisagée », jugeant le bilan « positif ». De plus cela fait 2 mois de campagne en moins pour les Kanaks. En échange, le gouvernement a décidé de ne pas inscrire automatiquement sur les listes électorales les non kanak nouvellement majeurs ayant plus de trois ans de résidence continue sur l’archipel.

La question du corps électoral, ou qui décide de l’indépendance du peuple Kanak

Comme lors du premier référendum la question de qui votera est centrale. Si les partis Caldoches semblent être en désaccord sur le calendrier, ils se retrouvent sur ce point. Ils voulaient ouvrir les listes électorales aux « natifs » justifiant de 3 ans de résidence continue à la date du vote pour les référendums de 2020 et 2022. Augmentant ainsi leur capacité de vote et de mettre encore plus en minorité le vote kanak.
Du côté du FLNKS, il n’en était pas question. S’ils souhaitaient le maintien de dispositifs mis en place pour le 4 novembre 2018, comme le vote des détenus par correspondance, ils refusent l’inscription automatique des « natifs », considérant que les accords de 2018 étaient exceptionnels.
D’après Le Monde, il aurait fallu une loi organique pour changer la liste électorale, ce que refusaient les indépendantistes. Mais Edouard Philippe l’a assuré, ils « seront identifiés et contactés personnellement » afin qu’ils fassent la démarche de s’inscrire sur cette liste. Par contre il n’y aucune annonce sur les Kanaks non inscrit sur les listes électorales.
Le corps électoral de 2018 avantageait déjà les Caldoches. Il fallait habiter en Kanaky depuis 1993 et être né sur le Caillou et vivre 3 ans en résidence continue sur le sol kanak avant la date du vote. Une forte population d’origine européenne pouvaient donc voter pour savoir si les Kanaks, les véritables natifs, pouvaient accéder à leur indépendance. Les européens n’ont pas voté lors du référendum sur l’indépendance de l’Algérie. Ici, les colons ont le droit de vote et on constate que cela a une importance non négligeable sur le résultat.

Un premier référendum où les Kanaks avaient voté oui !

Pour constater l’effet que peut avoir le vote des européens sur l’issu du référendum, il suffit de regarder les résultats de la dernière consultation. Ce serait entre 80 et 90% des Kanaks qui auraient voté pour l’indépendance en 2018. Le Nord de l’archipel est 4 fois moins peuplé que le Sud et les Kanaks y représentent 70,5% de la population contre 26.1% dans le Sud. Dans la province Nord de la Grande Terre, le « oui » à l’indépendance l’a emporté avec 76,98% des voix. Le territoire des îles Loyauté au Nord est peuplé à 94% de Kanaks. Il est composé des îles Maré, Lifou et Ouvéa. Le « oui » l’a emporté respectivement à 84,8%, 79,92% et 84,18% sur ces îles. Dans le Sud, majoritairement composé de Caldoches et beaucoup plus peuplés, c’est le « non » qui l’emporte avec 73,7% des voix.
Avec ces résultats on constate que la question du corps électoral est centrale pour le référendum à venir. Edouard Philippe avant la réunion de ce jeudi avait déjà donné le ton : « réussir cette deuxième consultation, ça veut dire que nous devons nous reposer sur ce qui a déjà été fait ». C’est à dire ouvrir aux non-kanaks la possibilité de voter. Si finalement il n’est pas allé jusque-là en changeant la loi, il a annoncé que l’État allait faire des démarches pour les contacter individuellement afin qu’ils s’inscrivent eux même sur les listes. Par contre, il ne semble pas que l’État fasse de même avec les Kanaks non inscrit.
Une fois encore, les Kanaks se voient déposséder de leur droit à l’autodétermination.
Pour que ce référendum soit juste, il faudrait que seulement les vrais Kanaks puissent voter ainsi que les descendants des bagnards, leurs gardiens et les agriculteurs des premières colonies de peuplement et les descendants de la main d’œuvre importé par les colons, c’est à dire les victimes de l’histoire, les victimes de l’impérialisme français.

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lundi 21 octobre 2019

Les accords égratignés pendant le séminaire du Parti travailliste

La fin de l'Accord de Nouméa et après ? C’est le thème choisi par le Parti Travailliste pour son séminaire organisé ce samedi, à Nouméa. Entre rappel historique et condamnation de la politique des indépendantistes au pouvoir, les participants ont pu assister à des prises de paroles plutôt vives.

Louis Kotra Uregei, le président du Parti Travailliste © NC La 1ère
© NC La 1ère Louis Kotra Uregei, le président du Parti Travailliste
 
Un séminaire pour tout se dire à propos de « l’indépendance kanak socialiste » et, fait intéressant, ouvert à d’autres organisations que le seul Parti Travailliste, mais pas n’importe lesquelles. Dans la salle de la Vallée-du-Tir, étaient présents surtout des mouvements ou des responsables qui ne font pas partie du FLNKS.
Ce rendez-vous, présenté comme un espace de « partage et de réflexion » est revenu sur fondamentaux de la lutte indépendantiste, présentée par ceux qui l’ont menée, à l’Accord de Nouméa et les raisons de son échec… Ou du moins celui des indépendantistes au pouvoir.
 

L'ADN : une boîte de Pandore ?

Une fois de plus, le constat est sans concession dans la bouche de Louis Kotra Uregei. « On s’interdit de dénoncer parce que chez certains, c’est remettre en cause la signatures des accords. »
Pour le président du Parti travailliste, ces trente ans d’accords politiques sont faits davantage de renonciations que de progrès. « Le corps électoral était gelé en 1988, donc pour moi, l’accord de Nouméa. c’est la boîte de Pandore qui a été ouverte », estime Louis Kotra Uregeï pour qui la citoyenneté s’assimilerait à un gruyère qui aurait ouvert les portes à l’immigration massive plutôt qu’à garantir l’emploi local. Certes, la provincialisation a permis le rééquilibrage politique mais quid du rééquilibrage économique et social, s'interroge le leader du PT. 
 

Convergences politiques

Une vision critique que partage Luther Voudjo, du Mouvement néo-indépendantiste et souverainiste (MNIS). « Le lien social, le lien national, qui devait avoir lieu -et on ne parle même plus de destin commun- a été complètement éludé ». Pour le représentant du MNIS, il faut « tirer un bilan sincère qui permettrait de pouvoir réformer, dans les futurs institutions, les effets pervers de la provincialisation »
Des points de convergence entre certains mouvements et le Parti Travailliste, qui a déjà « programmé des rencontres » et qui ne s’interdit pas de privilégier à l’avenir un « portage partagé par un certain nombre d’organisations ». 
 
La réaction de Luther Voudjo au micro de Jeannette Peteisi

 
Luther Voudjo du tout jeune MNIS
Luther Voudjo du tout jeune MNIS

La fin de l'Accord 

Quant à l’issue de l’Accord de Nouméa, elle serait faussée par le corps électoral référendaire, qui compte « 97 000 non colonisés pour 80 000 colonisés », dénonce Louis Kotra Uregei, en opposant les électeurs kanak aux non-kanak.  
Ces possibilités de sortie seront liées aux prochains référendums. Or, selon Mathias Chauchat, professeur de droit, cela pourrait aller de l’indépendance à la partition, en passant par un troisième accord.

Le reportage de Bernard Lassauce et Patrick Nicar
Séminaire parti travailliste

jeudi 17 octobre 2019

Séminaire du Parti Travailliste le 19/10/19 à la VDT


Nouvelle-Calédonie: un nouveau référendum dans moins de 11 mois

Les membres du comité des signataires de l’accord de Nouméa se sont réunis jeudi à Matignon pour fixer la date du deuxième référendum d’autodétermination. Face aux désaccords des loyalistes et indépendantistes, le premier ministre a fini par trancher : ce sera le 30 août ou le 6 septembre 2020.

«Alors, ça donne quoi ? » Pas grand-chose. Tard dans la nuit du jeudi 10 au vendredi 11 octobre, les membres du comité des signataires de l’accord de Nouméa, chargé depuis 1998 d’assurer le suivi du processus décolonial en Nouvelle-Calédonie, sont sortis de 16 heures de réunion avec le premier ministre et la ministre des Outre-mer, sans un accord en bonne et due forme mais avec un « compromis satisfaisant pour tous », pour reprendre les mots d’Édouard Philippe.
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jeudi 18 juillet 2019

Louis Kotra Uregei démissionne de ses mandats électifs



Louis Kotra Uregei a annoncé hier matin (*) sa démission de ses mandats électifs des institutions du pays, notamment en tant que membre du congrès de la Nouvelle-Calédonie et de la province des Iles Loyauté. Il laisse aussi son mandat d’élu à la mairie de Lifou par contre il ne quitte pas la vie politique.  
Pourquoi une telle décision de la part du leader du Parti Travailliste ? Cette démission se fait dans la sérénité et en accord avec les responsables du mouvement. Les résultats à la province des Iles n’étaient pas ceux escomptés. Il faut aussi tirer le bilan des élections provinciales de mai dernier. 
 
Place à la jeunesse
 
« Il est temps que le relais soit passé à la jeunesse de notre Parti. Cela permettra à un jeune militant d’accéder à l’institution provinciale », donc Faysen Wéa, jeune originaire de Gossanah lui succèdera à la province des Iles. Présenté comme le président du comité communal de Iaaï, c’est un jeune responsable, l’une des figure montante du Parti Travailliste aux Iles », affirme le chef de file du Parti. « C’est une certaine reconnaissance aux gens de Gossanah, aux militants de Iaaï pour tout ce qu’ils ont apporté dans la lutte, pour tout ce qu’ils ont subi ».  Kadrilé Wright occupera sa place au Congrès de la Nouvelle-Calédonie.
 
Les concessions, les compromis des partis indépendantistes
 
Deuxième raison. « Il est difficile pour moi de rester dans les institutions avec des partis politiques qui ont trahi la cause kanak. Les partis ont cadenassé le FLNKS, ils l’ont empêché de s’ouvrir aux autres structures ... Donc, ils ont instrumentalisé le FLNKS … Il est devenu un fond de commerce électoral. Ils agissent pour les partis qui sont à l’intérieur ». Il a donné l’exemple de la course à la vice-présidence du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. «  Quel spectacle, quelle tristesse vis-à-vis de ceux qui au nom du FLNKS ont donné leur vie pour que le peuple kanak devienne un jour indépendant dans son propre pays », a-t-il soulevé et agacé par le comportement des indépendantistes. Toute cette gesticulation, cette dispute publique pour un poste à la vice-présidence du gouvernement ! « Conformément à l’esprit du FLNKS, si l’unité avait prévalu dans le Sud pour une stratégie unitaire au moment de l’élection provinciale, le mouvement indépendantiste aurait gagné la majorité au congrès et au gouvernement », a regretté Louis Kotra Uregei. « Certains Partis du FLNKS dont le Palika en particulier, ont préféré sacrifier l’intérêt du peuple kanak pour leur intérêt partisan. Ce qui s’est passé pour la vice-présidence du gouvernement à révéler le blocage de la possibilité du mouvement d’unité des indépendantistes dans le Sud et au Congrès », a-t-il ajouté. Durant ces deux dernières mandatures aux Iles et au Congrès, le président du P.T a remarqué les compromis, les reniements du Palika, «  les concessions faites par Paul Néaouytine dans l’Accord de Nouméa et dans tous les Comités des Signataires. Il n’est pas question de laisser les choses en l’état », a-t-il soulevé publiquement. « Entendre le Palika dénoncer la collusion entre l’U.C et l’Avenir En Confiance », alors que pendant toute la mandature précédente le Palika s’est frotté aux côtés de Calédonie Ensemble. Un épisode politique en quelque sorte. Mais, la réalité est là. « A deux reprises, il y a eu la prise de position du FLNKS pour installer Phillipe Germain à la présidence du gouvernement durant la précédente mandature, et bien le Palika a tout fait pour que ça se passe comme ça », a-t-il indiqué.
 

 
« Plus on a fait des concessions, plus le mouvement indépendantiste a reculé, plus les gens n’ont plus respecté les mouvements indépendantistes », a-t-il rajouté. « Ces responsables politiques, ce sont les signataires du dernier Accord, et bien ils se sont tus notamment sur les flux migratoires. Il y a 42 000 personnes qui sont sur le tableau annexe. C’est le fruit de l’immigration massive. A-t-on entendu un jour, ces soi-disant responsables politiques du FLNKS dénoncer l’immigration massive. Jamais, jamais ! Il ne fallait surtout pas dire des choses qui pouvaient remettre en cause l’Accord de Nouméa », a-t-il constaté amer. Autres faits marquants : «  la situation des kanak dans l’emploi a reculé ; ils ont ouvert le corps électoral qui a été figé pour le référendum. On a figé le corps électoral en 88 pour 98. Donc, ils ont accepté de négocier un accord afin d’ouvrir le corps électoral. Dès lors qu’ils ont ouvert ce corps électoral référendaire, on se retrouve en 2018 avec un corps électoral référendaire de 177 000 électeurs dont 97 000 non-kanak et 80 000 kanak. Voilà aussi, le fameux résultat du FLNKS ! », s’est insurgé le leader du P.T en désignant cette stratégie « de faute politique grave ».
 
Habileté politique de l’Eveil Océanien mais un discours contradictoire
 
« Il y a une certaine habileté de ce nouveau Parti politique qui est favorisé par un terrain propice. Son jeu varie entre les différentes tendances politiques. Il est un coup avec les indépendantistes et une autre fois avec les non-indépendantistes. C’est une vision pragmatique des choses a soulevé l’un de ses responsables. Ils tirent leur épingle du jeu », constate Louis Kotra Uregei.
Mais selon le dirigeant du P.T, leurs déclarations sont contradictoires : « Entendre le responsable politique de l’Eveil Océanien tenir un discours contradictoire par rapport à l’habileté politique, au comportement de la communauté wallisienne et futunienne qu’elle a eu dans ce pays. Un engagement dans l’économie, dans le social très fort et en même temps une certaine discrétion dans la vie politique. La communauté wallisienne et futunienne a deux fois plus de personnes dans notre pays kanak. C’est une communauté travailleuse. A l’USTKE, on a eu des milliers de camarades wallisiens et futuniens qui ont été des adhérents du syndicat pour qui l’USTKE a fortement lutté. Ils étaient présents dans un syndicat indépendantiste. Donc, aujourd’hui il y a un certain nombre de camarades qui étaient présents à l’USTKE, et bien ils sont aujourd’hui à l’Eveil Océanien. Je suis étonné du discours tenu par leurs responsables. Un discours anti-indépendantiste. Un discours contre l’indépendance. Qu’il faille faire venir encore plus de monde dans ce pays. Il faut un nouvel accord …  ».
 
Une autre couche
 
«  Il peut y avoir des interprétations très fortes susceptibles de créer des tensions entre les différentes communautés de ce pays. Nous demandons plus de retenue, plus de responsabilité , mais aussi plus de recul. Il faut savoir respecter les gens de l’endroit », a indiqué Fidel Malalua, secrétaire général adjoint de la coordination Sud du Parti Travailliste dont ses responsables réclament plus de modération dans les propos tenus par les ténors de l’Eveil Océanien.
 
(*) : mercredi 17 juilelt 2019
 
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dimanche 5 mai 2019

Portrait de candidat: Cyprien Poaero, liste «Parti travailliste et forces progressistes pour l'unité et le changement»

Il est connu sous le nom de Kawa, fils du grand chef Bergé Kawa. Mais depuis le retour du crâne d'Ataï, la chefferie a été restructurée, et les aînés du clan ont donné au jeune sénateur le nom de Poaero.
Né le 18 juillet 1981 à Nouméa, scolarisé à La Foa du primaire au collège, il devient très jeune un membre actif du conseil des anciens. En 2013, le voilà chargé de mission du conseil coutumier Xârâcùù, puis vice-président. Il est choisi pour porter les travaux et accompagner le grand chef dans les démarches destinées à faire revenir le crâne d'Ataï. Ce sera chose faite en 2014, à la tribu de Petit Couli. 
Cyprien est ensuite désigné sénateur coutumier de l'aire. Porte-parole de l'institution, il préside pendant un an la commission culturelle, et travaille aujourd'hui dans la commission droit et justice.
Impliqué aux côtés du Parti travailliste depuis quelques années, Cyprien Poaero se lance cette fois en première ligne: il estime qu'un relais est nécessaire sur le plan politique, pour que les choses avancent sur le plan coutumier. «En 2007, une loi de pays concernant les actes coutumiers, il n’y a pas très longtemps, les deux dernière lois de pays concernant la dévolution successorale et les congés coutumiers, énumère-t-il: c’est quand même très peu par rapport aux travaux qui ont été portés par le sénat coutumier.» 
Pour Cyprien Poaero, «se lancer en politique, c’est être un relais pour l’ensemble des Calédoniens mais surtout pour les chefferies et le peuple autochtone de ce pays.»
La principale qualité d’un élu? «On ne peut pas se lancer en politique avec la seule prétention d’être élu. Le programme doit découler d’un vécu, d’un lien qu’on a avec la population sur le terrain.»
© NCla1ere   

Débat provinciales 2019 spécial Îles Loyauté avec Louis Lotra Uregei, Président du Parti Travailliste

Portrait de candidat : Rock Doui, tête de liste « Parti Travailliste. Osons le changement »

Rock Doui est né à la tribu de Diahoué à Pouébo le 29 août 1959. Sa scolarité se fait au sein de l’enseignement catholique. Dès l’âge de 20 ans, il exerce comme maître au CEFOREP, centre de formation et de recherche pédagogique, devenu Ecole Normale de l’Enseignement Privé. Educateur  puis directeur d’internat jusqu’à 2017, date de son départ à la retraite, Rock Doui est entré jeune en politique : à l’âge de 37 ans, il est élu premier adjoint à la mairie de Pouébo sur une liste Palika. Conseiller municipal depuis 2008 sur une liste du Parti Travailliste, il est élu sous cette bannière à l’assemblée de la Province Nord en 2009. Durant les cinq ans de la mandature, il a présidé la commission Enseignement. Rock Doui est à la tête d’une association culturelle de la tribu de Diahoué et s’occupe du GDPL en lien avec le projet hydroélectrique qui se construit à la tribu de Paalo à Pouébo. Aux provinciales de 2014, il n’a pas tiré la liste du Parti Travailliste et n’a pas été réélu. Pour la dernière mandature de l’Accord de Nouméa, il est tête de liste.
© NCla1ère  source                                                                                                                                                                          

lundi 29 avril 2019

Le parti Travailliste et son programme : « Osons le changement »

« Osons le changement », c’est le slogan choisi par le mouvement qui  part seul dans les trois provinces.
Dans le Sud, la liste est menée par Cyprien Poaero  Kawa, au Nord c’est Rock Doui et aux Îles Loyauté Louis Kotra Ureguei portera la liste. 

  • Malia-Losa Falelavaki (N.G) Publié le , mis à jour le
Le Parti Travailliste sera bien dans la course dans les trois provinces le 12 mai prochain.
Les têtes de liste sont  :

  • Louis Kotra Uregeï aux Iles Loyauté 
  • Rock Doui au Nord et
  • Cyprien Poaro-Kawa au Sud.
Le parti avait affiché une volonté de changement avec une alliance aux îles avec le LKS, mais cette alliance a été rompue.
Louis Kotra Uregei, tête de liste du Parti Travailliste en Province des îles Loyauté.
Dans les discours ; une marginalité assumée depuis la non-participation au référendum.
La tête de liste de la province Sud Cyprien Poaero-Kawa est au micro d'Antoine Letenneur et de Nicolas Fasquel.
 

Parti travailliste : la liste provinciales 2019

jeudi 25 avril 2019

Provinciales 2019: le temps des candidatures est terminé, 25 listes ont été déposées

Combien y aura-t-il de listes en lice aux élections provinciales? Sans doute 25. La confirmation officielle interviendra d'ici samedi, après validation par l'Etat et parution au journal officiel de la Nouvelle-Calédonie. Mais la période de déclaration des candidats est terminée depuis mardi soir.
Les listes devaient être déposées auprès du haut-commissariat. © NC la 1ere
© NC la 1ere Les listes devaient être déposées auprès du haut-commissariat.
Les dés sont jetés. C'est au plus tôt jeudi, et au plus tard samedi, qu'on connaîtra tous les candidats engagés dans les élections provinciales: les listes autorisées à participer auront été, d'ici là, publiées au journal officiel de la Nouvelle-Calédonie. Mais une étape est d'ores et déjà franchie: depuis mardi, 18 heures, plus aucune liste ne peut être déposée auprès du haut-commissariat, et plus aucune déclaration de candidature ne peut être modifiée.
 

Le temps des vérifications

Dans l'intervalle, les services de l'Etat vont vérifier que les conditions requises sont remplies par les candidats à la candidature. Toute irrégularité entraînera un rejet définitif. Puis ce sera la campagne électorale officielle, du lundi 29 avril au samedi 11 mai, veille du scrutin.
 

25 listes déposées

Ce mardi soir, pas moins de 25 listes s'étaient en tout cas annoncées pour l'une ou l'autre des trois provinces, dont onze dans le Sud, six dans le Nord et huit aux îles Loyauté.
 

Philippe Gomès pour Calédonie ensemble

Dans le Sud, c'est-à-dire la province la plus peuplée, la plus équipée et la mieux dotée budgétairement, Calédonie ensemble qui était en congrès ce week-end a gardé jusqu'au dernier moment le «suspense». Mais le parti actuellement aux commandes de la Maison bleue présente bien Philippe Gomès. Le député est suivi d'Annie Qaeze, Nicolas Metzdorf et Magali Manuohalalo.
 

L'Avenir en confiance confirme

La liste de lAvenir en confiance a, elle, été rendue publique mardi après-midi, depuis le Mont-Dore. Elle est pilotée par la patronne des Républicains calédoniens Sonia Backès, puis Thierry Santa et Virginie Ruffenach pour le Rassemblement-LR, Gil Brial du MPC ou encore l'adjointe à la maire de Nouméa Françoise Suvé.
 

Egalement en province Sud

• Le Rassemblement national table sur une liste emmenée par Alain Descombels. Elle a été déposée en présence de Louis Aliot, député RN et numéro deux du parti, de passage en Calédonie.

• Le FLNKS mise sur une liste unitaire portée par Roch Wamytan.

Faute d'intégration par le Front, le Parti travailliste part seul, avec pour tête de liste Cyprien Kawa, sénateur coutumier de l'aire Xârâcùù.

• L'Alliance citoyenne pour la transition démocratique, écologique et solidaire - le parti ACT de Martine Cornaille - est de la partie.

• De même que Construire autrement de Joël Kasarherou.

• Ou Destin commun calédonien de Giovanni Talafili.
 

Alain Descombels, tête de liste Rassemblement national, avec Bianca Hénin et Louis Aliot. © NC la 1ere
© NC la 1ere Alain Descombels, tête de liste Rassemblement national, avec Bianca Hénin et Louis Aliot.

Le retrait du ROC Plurielle

• Autres formations qui ont enregistré une candidature dans le Sud, l'Eveil océanien de Milakulo Tukumuli, le Mouvement néo-indépendantiste souverainiste porté par Luther Voudjo ou la Calédonie nouvelle réunie d’Edouard Léoni.

• Mais le Rassemblement calédonien pour une Calédonie plurielle. Le mouvement de Mikaele Tuifua invoque un «vice de forme».
  

Six dans le Nord

• Dans le Nord, la province la plus étendue, six listes sont annoncées, sans entente au sein des deux factions indépendantiste et loyaliste.

• L'UNI, avec le président actuel Paul Néaoutyine, et l’Union calédonienne, avec Daniel Goa, partent séparément.

Le Parti travailliste également, avec pour tête de liste l'ancien élu provincial Rock Doui.

• Le Mouvement néo-indépendantiste souverainiste affiche Axelle Normandon.

• Pour Calédonie ensemble, la liste est tirée par le sénateur Gérard Poadja.

• Pas de liste estampillée Avenir en confiance, mais une liste divers droite «Agissons pour le Nord» portée par le maire de Kouaoua Alcide Ponga.
 

Gérard Poadja déposant la liste Calédonie ensemble dans le Nord. © NC la 1ere
© NC la 1ere Gérard Poadja déposant la liste Calédonie ensemble dans le Nord.

L'émiettement aux Loyauté

• La plus petite des provinces, celle des îles, pourrait voir huit listes prétendre à son hémicycle. Notamment l'une pour le Palika derrière Charles Washetine, et une autre pour l'Union calédonienne menée par Jacques Lalié.

• A noter une alliance: le mouvement de Luther Voudjo propose pour tête de liste Germaine Nemia Bishop, du Rassemblement autochtone.

 Par contre, le parti de Libération kanak socialiste et le Parti travailliste n'ont pas réussi à se lancer ensemble comme prévu: aussi bien le LKS (avec une femme tête de liste, Omayra Naisseline) que le PT (avec Louis Kotra Uregei) ont déposé une liste. 

• Pas d'union, non plus, chez les loyalistes. Une liste Calédonie ensemble sera tirée par Jean-Eric Naxué, tandis que l’Avenir en confiance sera représenté par le candidat Simon Loueckhote.

• Sans oublier une surprise de dernière minute: une liste Unitaire kanaky génération dirigée par Nicolas Bolo.


Luther Voudjo et Germaine Nemia Bishop fusionnent leurs listes aux îles. © NC la 1ere
© NC la 1ere Luther Voudjo et Germaine Nemia Bishop fusionnent leurs listes aux îles.