PARTI TRAVAILLISTE

KANAKY

vendredi 28 décembre 2018

Thomas Sankara fut assassiné lors d’un coup d’État organisé par celui qui était considéré comme son frère, Blaise Compaoré

Thomas Sankara (1949-1987) reste une figure adulée en Afrique. Un leader du panafricanisme, mais surtout un homme d’Etat charismatique et doué d’une intégrité à toute épreuve. Son engagement marxiste était-il pour autant une raison de le renverser et de l’assassiner ?
 J’avoue ma profonde sympathie pour cet homme et m’intéresse à son histoire. Je lis et relis Thomas Sankara parle, une compilation de ses discours et entretiens, réalisés durant son mandat de président du Burkina Faso (ancienne Haute-Volta), “le pays des Hommes Intègres” dont il était justement le meilleur représentant. [1]

jeudi 20 décembre 2018

Communiqué de la CGT : La France la révolte des "gilets jaunes"




Décolonisation Le référendum calédonien acte-t-il un renouveau indépendantiste mondial ?

Profitant de la rencontre d’une délégation du FLNKS à Matignon, le FLNKS a convié des mouvements indépendantistes de Guadeloupe, Martinique et Guyane à une rencontre pour relancer « une dynamique de lutte entre militants des dernières colonies françaises ».

Vendredi dernier, le premier ministre Edouard Philippe réunissait le Comité des signataires de l'accord de Nouméa afin d’acter la date des prochaines élections provinciales sur le Caillou (le 12 mai 2019) et la suite de l’application de l’accord de Nouméa. Entre « front loyaliste » (réunion des Républicains calédoniens et le Rassemblement-LR) et  indépendantistes, dont les quatre composantes se présenteront unies au scrutin prochain, « il y a des interprétations différentes sur la lecture de la fin de l'accord », a euphémisé la ministre des Outre-mer Annick Girardin. Les premiers réclament la réouverture du corps électoral provincial, restreint aux personnes présentes sur le Caillou depuis au moins novembre 1998. Ils estiment que le processus est allé au bout : «Les deuxième et troisième référendums n'ont plus lieu d'être », a lâché Thierry Santa, du Rassemblement LR. Mais forts d’une progression certaine lors du référendum du 4 novembre (43,3% pour le oui à l’indépendance, quand les sondages leur promettaient 35% dans le meilleur des cas), les indépendantistes du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) veulent aller au bout du processus qui prévoit deux nouveaux référendums. Car au bout, ils entrevoient la possibilité d’une « souveraineté pleine et entière ».
C’est cette perspective qui outre les Kanak, donne matière à mobilisation des indépendantistes des anciennes colonies françaises. Lundi, le leader du FLNKS Roch Wamytan avait convié plusieurs représentants indépendantistes de Guyane, Martinique et Guadeloupe afin de réactiver une « nécessaire dynamique de lutte entre militants des dernières colonies françaises ». Le référendum a donné « un nouveau souffle aux mouvements de décolonisation », expliquait Roch Wamytan. En Kanaky-Nouvelle-Calédonie, « l’Etat avait capitalisé sur l’extinction du mouvement kanak, ils ont perdu ». Et c’est dans l’ensemble des possessions françaises que se lève « l’espoir que la porte de la liberté s’ouvre », lance le leader calédonien.

« Combler un non-sens historique »

Le résultat du travail politique kanak a ravivé « une fierté, une envie d’être plus combatifs », estime Luc Reinette, représentant du Fos pou Konstwui Nasion Gwadloup (Force pour reconstruire la Guadeloupe). C’est « un exemple », approuvait Germain Beautin, de l’Union pour la liberté en Guadeloupe, évoquant notamment le travail de fourmi des Kanak pour « peser sur la constitution des listes électorales ». Serge Glaude, du Collectif des patriotes guadeloupéens, espère, pour la Guadeloupe comme pour les autres territoires, une réinscription sur la liste des territoires non autonomes des Nations unies. La Nouvelle-Calédonie, inscrite en 1946 comme Saint-Pierre-et-Miquelon, La Réunion, la Martinique, la Guyane française, en a été retirée « d’un trait de plume » en 1947 comme les autres territoires, lâche le vieux militant. Mais seul le Caillou a été réinscrit en 1986, ce qui a indéniablement pesé dans le processus en cours. « La France doit accepter que nous soyons réinscrits sur cette liste des pays à décoloniser ! », pour selon lui « combler un non-sens historique ».
Puisqu’elle est reconnue pour l’un d’entre eux par l’Organisation des Nations unies, cette demande devrait fédérer tous les indépendantistes des anciennes colonies françaises, estime Garcin Malsa, du Mouvement des démocrates et écologistes pour une Martinique souveraine (Modemas), pour qui « développer nos liens est un impératif absolu pour obliger l’Etat » à reconnaître cette revendication comme « légitime ». « Quelle que soit la dénomination qu’on nous donne, département, collectivité, territoire, nous vivons la même colonisation, les mêmes méthodes, le même mépris, relance Serge Glaude. Pour être entendus nous devons globaliser notre lutte de décolonisation. »
Les participants, qui reprenaient langue après une longue période (ils ne s’étaient pas rencontrés officiellement depuis le début des années 2000), ont prévu d’établir « une plateforme commune face au même colonisateur français ». Pourraient y figurer la définition d’un processus de décolonisation passant par référendum comme en Nouvelle-Calédonie, la question des réparations liées à l’esclavage, aux différentes formes d’exploitation (des hommes, du sol, du milieu maritime…), d’éventuelles évolutions institutionnelles, même si « cela nous laisse peu d’espoir », au vu des expériences d’autonomie dans lesquelles « le colonisateur garde la main », lâchent les militants… «Tout recommence aujourd’hui», s’enthousiasmait Luc Reinette, en actant un prochain rendez-vous une fois travaillée « l’unification de nos forces au(x) pays ». 

mardi 11 décembre 2018

Historique de la création des organes d'information du Peuple Kanak

Bonjour à tous.

Suite à la déprogrammation de l’émission « Nation de Demain » qui devait accueillir le Président du parti Travailliste, le communiqué du PT qui s’en était suivi avait mentionné une réaction plus personnelle de ma part sous forme de rappel de la genèse du projet organes d’information du Peuple Kanak que le FLNKS nouvellement créé souhaitait mettre en place dès 1984, année de sa fondation. Ceci afin de mettre en évidence le rôle qu’avait joué l’USTKE dans le cadre de ses relations régionales et internationales.

22, 23 et 24 Septembre 1984 : Création du FRONT de LIBÉRATION NATIONALE KANAK et SOCIALISTE – FLNKS à l’Océanic à Ducos composé autour d’une charte, des groupes de pressions suivants :

  • Partis politiques :
          • UNION CALÉDONIENNE - UC
          • FRONT UNI de LIBÉRATION KANAK - FULK
          • UNION PROGRESSISTE MÉLANESIEN - UPM
          • PARTI SOCIALISTE KANAK – PSK

  • Syndicat :
          • UNION des SYNDICATS des TRAVAILLEURS KANAK et des EXPLOITÉS – USTKE

  • Groupe des femmes :
          • GROUPE des FEMMES KANAK EN LUTTE – GFKEL

  • Comité de revendications de terres :

          • COMITÉ de REVENDICATIONS de TERRES de la CÖTE OUEST

Toutes les structures étaient devenues des groupes de pression avec 2 représentants chacun au Bureau Politique, cela pour être sur un même pied d’égalité. C’était l’un des changements majeurs comparé au Front Indépendantiste – FI (de 1979/1984) composé seulement de partis politiques et le PALIKA qui était hors du FI.

Dans les partis politiques, le PALIKA qui était contre la création du FLNKS et s’était positionné en observateur ne rejoindra le mouvement que le 1er Décembre 1984 lors de la mise en place du Gouvernement Provisoire de Kanaky et la levée du drapeau à la Conception chez Mr Nicolas PIDJOT. C’est par son représentant Elie POIGOUNE que le PALIKA fera sa déclaration d’intégration au FLNKS. Entretemps, la mobilisation contre la mise en place du Statut Lemoine qui avait été lancée avec le bris de l’urne par la hache d’Eloi MACHORO avait gagné du terrain avec des barrages dans différents endroits du pays et nos premiers morts du côté de Ouegoa.

Le GFKEL de Suzanne OUNEÏ et le Comité de Revendications de Terres de la Côte Ouest seront intégrés immédiatement au sein du mouvement. L’USTKE également mais la confirmation devait être faite lors de son Congrès qui s’est tenu 3 semaines plus tard à la cantine des dockers.

L’organisation du FLNKS était la suivante :

  • La direction et la représentation :  Gouvernement Provisoire de KANAKY composé du Président et de Ministres
  • L’animation et la coordination :     Bureau Politique composé de deux représentants par groupe de pressions
  • Les structures à la base :                  Les Comités de luttes composés de tous les groupes de pressions dans chaque commune, chaque tribu, chaque quartier etc…

Au mois d’Octobre 1984 s’est tenue à Fiji la Conférence des Syndicats du Pacifique à l’Hôtel GATEWAY à proximité de l’Aéroport de Nadi. L’USTKE membre du Forum des Syndicats du Pacifique depuis la conférence de Septembre 1982 à Nouméa, a présenté à cette conférence de Nadi, une résolution de reconnaissance du FLNKS comme seul représentant politique du Peuple Kanak. La stratégie mise en œuvre pour faire voter cette résolution fût un travail de lobbying auprès des syndicats des petites îles du pacifique et lorsque la majorité fût acquise, l’USOENC autre syndicat représentant le pays ainsi que les syndicats des grands pays Japon - SOHYO, Australie - ACTU et Nouvelle-Zélande - NZFOL furent informés et acceptèrent alors de soutenir cette résolution qui sera votée à l’unanimité de la conférence. Les représentants de l’USTKE étaient Claude WEMA mon premier adjoint et moi-même.

Ce vote fût une avancée majeure pour les raisons suivantes :

  • Première reconnaissance officielle internationale du FLNKS : Tonton Yann Celene UREGEI Secrétaire Général du FULK en partance pour l’ONU fera escale à Nadi où nous lui remettrons cette résolution de reconnaissance du FLNKS pour le travail de lobbying auprès des pays pour le soutien à la cause kanak et la réinscription sur la liste des pays à décoloniser de l’ONU, ce qui interviendra 2 ans plus tard.
  • Reconnaissance en conférence : déclinaison et soutien de tous les syndicats membres.

Le Comité Directeur suivant cette conférence se tiendra le samedi 9 Février 1985 à Port-Vila à la même date que le 2ème Congrès du FLNKS qui se tenait à Nakéty Canala. La délégation de l’USTKE composée de François-Élocie André (aujourd’hui décédé) et moi-même partira du Congrès de Nakety et nous étions accompagné de Mr YEIWENE Yéyé Secrétaire Général Adjoint de l’UC et Jean-Marc PAMBRUN SG du syndicat AU PUPU MAOHI de Tahiti qui avait transité par le Congrès de Kanaky avant le CD de Pt-Vila. Tous deux sont également décédés.

Ce Comité Directeur des syndicats du Pacifique décidera, conformément à la résolution de la conférence de Nadi, de demander à tous ses syndicats membres de soutenir le FLNKS dans le cadre de sa lutte de libération nationale, par des aides en particulier financier, à se doter de moyens d’information et de communication tels que journaux, radio etc… C’est ainsi que débuta le soutien financier des syndicats du Pacifique et si ma mémoire est bonne, c’est la Fédération Nationale des Syndicats de l’Enseignement Australiens qui la première fera un don de 10.000 AUD$. La grande sœur Jacqueline DETEIX représentant le SELEC (Syndicat des Enseignants Laïques de l’Enseignement Catholique) assistera à différents congrès de cette fédération.

Ce soutien financier des syndicats du Pacifique dont le point de départ aura été la résolution de reconnaissance du FLNKS par la conférence de Nadi – Fiji d’Octobre 1984, sera très important puisqu’il permettra aussi le financement du bureau du FLNKS à Sydney dont le représentant accrédité par le FLNKS était le frangin Jacques Boengkhi Sarimin.

Les premiers organes d’information du FLNKS seront donc Radio Djiido et le journal Bwenando. Pour le lancement de Bwenando, Jean-Marie TJIBAOU Président du Gouvernement Provisoire de Kanaky demandera à Hnalaïne UREGEI de l’USTKE alors représentant du FLNKS en France, de revenir et d’en être le premier rédacteur. S’agissant de la radio, l’un des soutiens actifs aura été pendant des années le responsable de l’USTKE Pierre CHAUVAT, PNC sur UTA/AIR France/AIRCALIN, qui ramènera au retour de ses vols, les premiers CD en vogue ou du matériel nécessaire à la bonne marche de la radio.

Je profite pour saluer et remercier tous les camarades de l’USTKE, avec une pensée particulière pour celles et ceux qui nous ont quitté, qui ont fait en sorte que ces organes d’information puissent voir le jour et les ont soutenu du mieux qu’ils pouvaient.

J’ai souhaité témoigner de cette part d’histoire parce-que certains qui étaient contre la création du FLNKS ou qui n’y étaient même pas engagé, ont manqué de respect en prenant la responsabilité de déprogrammer l’émission dans laquelle j’avais été invité. Surtout qu’à aucun moment de l’histoire de Djiido, jamais aucun responsable pro-colonialiste n’a connu une telle situation. Bien au contraire, tous ces pro-colonialistes ont antenne ouverte en permanence sur Radio Djiido.

En mémoire des frères et sœurs de lutte sincères,
Combattants de la Liberté pour Kanaky,


UREGEI Louis Kotra
Président du Collège Honoraire de l’USTKE
Président-Fondateur du STKE
Président du Parti Travailliste
Membre Fondateur du FLNKS
Signataire de l’Accord Oudinot de 1988