PARTI TRAVAILLISTE

KANAKY

lundi 21 octobre 2019

Les accords égratignés pendant le séminaire du Parti travailliste

La fin de l'Accord de Nouméa et après ? C’est le thème choisi par le Parti Travailliste pour son séminaire organisé ce samedi, à Nouméa. Entre rappel historique et condamnation de la politique des indépendantistes au pouvoir, les participants ont pu assister à des prises de paroles plutôt vives.

Louis Kotra Uregei, le président du Parti Travailliste © NC La 1ère
© NC La 1ère Louis Kotra Uregei, le président du Parti Travailliste
 
Un séminaire pour tout se dire à propos de « l’indépendance kanak socialiste » et, fait intéressant, ouvert à d’autres organisations que le seul Parti Travailliste, mais pas n’importe lesquelles. Dans la salle de la Vallée-du-Tir, étaient présents surtout des mouvements ou des responsables qui ne font pas partie du FLNKS.
Ce rendez-vous, présenté comme un espace de « partage et de réflexion » est revenu sur fondamentaux de la lutte indépendantiste, présentée par ceux qui l’ont menée, à l’Accord de Nouméa et les raisons de son échec… Ou du moins celui des indépendantistes au pouvoir.
 

L'ADN : une boîte de Pandore ?

Une fois de plus, le constat est sans concession dans la bouche de Louis Kotra Uregei. « On s’interdit de dénoncer parce que chez certains, c’est remettre en cause la signatures des accords. »
Pour le président du Parti travailliste, ces trente ans d’accords politiques sont faits davantage de renonciations que de progrès. « Le corps électoral était gelé en 1988, donc pour moi, l’accord de Nouméa. c’est la boîte de Pandore qui a été ouverte », estime Louis Kotra Uregeï pour qui la citoyenneté s’assimilerait à un gruyère qui aurait ouvert les portes à l’immigration massive plutôt qu’à garantir l’emploi local. Certes, la provincialisation a permis le rééquilibrage politique mais quid du rééquilibrage économique et social, s'interroge le leader du PT. 
 

Convergences politiques

Une vision critique que partage Luther Voudjo, du Mouvement néo-indépendantiste et souverainiste (MNIS). « Le lien social, le lien national, qui devait avoir lieu -et on ne parle même plus de destin commun- a été complètement éludé ». Pour le représentant du MNIS, il faut « tirer un bilan sincère qui permettrait de pouvoir réformer, dans les futurs institutions, les effets pervers de la provincialisation »
Des points de convergence entre certains mouvements et le Parti Travailliste, qui a déjà « programmé des rencontres » et qui ne s’interdit pas de privilégier à l’avenir un « portage partagé par un certain nombre d’organisations ». 
 
La réaction de Luther Voudjo au micro de Jeannette Peteisi

 
Luther Voudjo du tout jeune MNIS
Luther Voudjo du tout jeune MNIS

La fin de l'Accord 

Quant à l’issue de l’Accord de Nouméa, elle serait faussée par le corps électoral référendaire, qui compte « 97 000 non colonisés pour 80 000 colonisés », dénonce Louis Kotra Uregei, en opposant les électeurs kanak aux non-kanak.  
Ces possibilités de sortie seront liées aux prochains référendums. Or, selon Mathias Chauchat, professeur de droit, cela pourrait aller de l’indépendance à la partition, en passant par un troisième accord.

Le reportage de Bernard Lassauce et Patrick Nicar
Séminaire parti travailliste

jeudi 17 octobre 2019

Séminaire du Parti Travailliste le 19/10/19 à la VDT


Nouvelle-Calédonie: un nouveau référendum dans moins de 11 mois

Les membres du comité des signataires de l’accord de Nouméa se sont réunis jeudi à Matignon pour fixer la date du deuxième référendum d’autodétermination. Face aux désaccords des loyalistes et indépendantistes, le premier ministre a fini par trancher : ce sera le 30 août ou le 6 septembre 2020.

«Alors, ça donne quoi ? » Pas grand-chose. Tard dans la nuit du jeudi 10 au vendredi 11 octobre, les membres du comité des signataires de l’accord de Nouméa, chargé depuis 1998 d’assurer le suivi du processus décolonial en Nouvelle-Calédonie, sont sortis de 16 heures de réunion avec le premier ministre et la ministre des Outre-mer, sans un accord en bonne et due forme mais avec un « compromis satisfaisant pour tous », pour reprendre les mots d’Édouard Philippe.
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