Le conflit opposant les rouleurs au
gouvernement vient de s’achever, hier soir, après plusieurs heures de
négociation. La fin de vingt-cinq jours de blocages et d’angoisse. De
l’avis de tous, le rôle de Daniel Goa en tant que médiateur aurait été
primordial.
Impossible encore à imaginer hier matin, Philippe Germain sert la main des rouleurs. Un protocole d’accord est signé.
Il a terminé la réunion par une coutume. De quoi appeler
chacun à poursuivre le dialogue après la signature du protocole
d’accord, hier à 21 heures au haussariat, entre le syndicat des
rouleurs, celui des exportateurs miniers et le gouvernement.
Daniel
Goa, après seulement quatre jours de médiation, vient de mettre fin à
un conflit de vingt-cinq jours, marqué par de violents tacles par médias
interposés et qui semblait s’enliser. Lui, défenseur ardent de la
doctrine nickel, est venu défendre les intérêts de ceux qui demandaient à
la remettre en question. Une position schizophrénique ? « Peut-être,
sourit-il au terme de six heures de conversations à huis clos, mais
j’étais là en tant que médiateur, pas président de l’UC, je le leur ai
dit d’entrée. » Un coup de maître, certainement. « Mais maintenant que
le protocole est signé, j’ai compris que j’ai tout son poids sur mes
épaules. Cette situation était impossible, il fallait que les choses
avancent. »
Confiance. « Ça a été un
conflit extrêmement dur, confie Vincent Bouvier, qui, il y a encore six
jours, était prêt à envoyer les forces de l’ordre pour débloquer le
pays. C’est simplement la volonté de sortir du conflit de la part de
tous les acteurs mais également, je tiens à le souligner, la médiation
de Daniel Goa qui a permis d’en sortir. » Pourtant, dans le protocole
d’accord signé, peu de choses ont réellement changé par rapport à jeudi
dernier, où le président du gouvernement, interrogé sur l’aboutissement
des demandes d’exportation des mineurs, avait alors assuré « ne pas
pouvoir s’engager davantage par respect pour les instances [le Groupe de
travail des présidents et signataires, GTPS, et le comité du commerce
extérieur minier, NDLR] qui devront s’exprimer sur ces demandes. » Rien
n’a vraiment changé. Si ce n’est une chose. La confiance et une
signature au bas du document. Celle de Daniel Goa.
Entendus.
« Notre protocole, détaille Max Foucher, vice-président de Contrakmine,
devait être compris par tout le monde. Nous débutons à peine le
travail, mais nous avons trouvé les formules nécessaires. Il fallait que
les rouleurs soient considérés comme des acteurs qu’on écoute, c’est
chose faite. Ils avaient besoin d’un bol d’air, j’ai l’impression qu’ils
ont tous compris. Nous sommes satisfaits. » Tout comme Xavier Gravelat,
président du Syndicat des exportateurs miniers.
Même Philippe
Germain, pourtant quelques jours plus tôt fermement décidé à ne plus
discuter, a le sourire. « C’est avant tout un soulagement pour toute la
Nouvelle-Calédonie. C’est la signature d’un protocole d’accord qui
ressemble énormément au précédent. La différence est la confiance
apportée par Daniel Goa. » Mais les bases de cette sortie de conflit ont
également été posées quelques heures auparavant. Contrakmine a pu
rencontrer en début d’après-midi le conseil d’administration de la SMSP
(usine du Nord) pour lui faire part de ses difficultés sur les quatre
sites miniers. « Nous avons enfin pu leur présenter des chiffres et
discuter avec eux. Ça a été très positif, raconte Max Foucher. C’est la
première fois qu’ils nous ont entendus. »
A présent, le chantier peut débuter. Mais cette fois-ci dans le calme.
Une entrée en matière crispée
Arrivé
près d’une heure et demie après le rendez-vous fixé à 14 heures, le
président du gouvernement se présente crispé au haussariat. Il ne serre
pas la main de Max Foucher, pourtant sur son passage. Pas un regard
n’est échangé. « Il nous a fait le coup de ne jamais revenir après une
suspension de séance, lance Max Foucher. On ne peut pas le retenir de
force non plus ! » Comme un nouveau démenti aux déclarations du
président qui, au lendemain du tir sur la fenêtre de son bureau, le 13
août, assurait avoir été séquestré. Les portes de la salle se referment
peu avant 16 heures. Le syndicat des exportateurs, les petits mineurs,
les rouleurs, le gouvernement et l’Etat se retrouvent ensemble. A ce
moment-là, difficile de croire à un consensus, que même l’habileté à
susciter le dialogue de Daniel Goa ne semble pas pouvoir faire naître.
Et pourtant…
source
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"Ce protocole est identique, à quelques virgules près, au protocole qui avait été négocié le 20 août.
La clause sur l'abandon des poursuites contre les rouleurs a été supprimée.
Enfin, un article a été rajouté pour préciser que les mineurs et les rouleurs sont favorables au principe de la mise en place d'une redevance nickel, conformément aux engagements de la déclaration de politique générale."
Protocol de fin de Conflit mineurs/gouvernement