Lors
d’un déplacement à Nouméa, Manuel Valls a créé la polémique en sortant
de la réserve que supposait sa fonction de chef d’une mission
parlementaire d’information. En se déclarant favorable au maintien de la
Nouvelle-Calédonie dans la République, il a provoqué la colère des
partisans de l’autodétermination et la gêne de ses adversaires.
Manuel
Valls continue sa croisade contre le mouvement indépendantiste en
Nouvelle-Calédonie. Un référendum d'autodétermination doit être organisé
d'ici novembre 2018 et l'ancien Premier ministre a choisi de sortir de
sa réserve pour afficher son opposition à une éventuelle indépendance du
«Caillou».
À la tête de la mission parlementaire d'information sur l'avenir
constitutionnel de la Nouvelle-Calédonie depuis octobre 2017, le député
de l'Essonne a déclaré sa préférence pour le maintien de Nouméa dans la
République. Contrairement aux gouvernements précédents, qui n'avaient
pas pris position sur la question, il a choisi son camp lors d'un débat
avec le public calédonien le 20 février 2018.
Dans un communiqué de presse daté du 22 février, Louis Mapou, président de l'Union nationale pour l'indépendance (UNI) a vivement critiqué l'ancien Premier ministre prétendant «vouloir aider les Calédoniens», mais s'adressant à un public «européen, âgé, anti-indépendantiste».
Mais ce qui inquiète le plus M. Mapou est la prise de position de
Manuel Valls. Car ce dernier rompt en effet une tradition neutralité sur
ce dossier.
Même les anti-indépendantistes, à l'image de Philippe Michel, du parti de la droite modérée Calédonie Ensemble, considèrent que l'ancien Premier ministre a commis un «impair» qui vient ajouter de l'huile sur le feu inutilement.
Dans un communiqué de presse daté du 22 février, Louis Mapou, président de l'Union nationale pour l'indépendance (UNI) a vivement critiqué l'ancien Premier ministre prétendant «vouloir aider les Calédoniens», mais s'adressant à un public «européen, âgé, anti-indépendantiste».
«Ils sont là au nom de l'Assemblée nationale
pour informer, pas pour dire ce que l'on doit faire. C'est la population
calédonienne qui doit décider, laissons-la faire», déclarait Roch
Wamytan, président du groupe Union Calédonienne, indépendantiste, à
l'AFP.
De l'avis de M. Mapou, cela signifierait que les partisans de
l'autodétermination vont être confrontés à un appareil d'État en ordre
de bataille pour faire campagne contre eux, au détriment de la recherche
de solutions aux «revendications légitimes du peuple kanak».
«Les indépendantistes doivent désormais
intégrer qu'ils auront tout l'appareil de l'État (Assemblée nationale,
Sénat, gouvernement et Président de la République) derrière les
loyalistes dans la campagne pour le référendum [d'autodétermination]».
À l'origine prévue pour s'assurer de la sérénité du débat public, la
visite de Manuel Valls aura au contraire eu un effet clivant. Dans le
camp indépendantiste, on dénonce le «ton paternaliste» et les
«déclarations intempestives» du député de l'Essonne qui «dans le passé,
ne nous a pas habitués à l'impartialité».Même les anti-indépendantistes, à l'image de Philippe Michel, du parti de la droite modérée Calédonie Ensemble, considèrent que l'ancien Premier ministre a commis un «impair» qui vient ajouter de l'huile sur le feu inutilement.
«Nous pensons que si l'État marque sa
préférence pour une solution ou pour une autre, on coupe court à toute
discussion et on engendre des crispations», expliquait-il d'ailleurs à
l'AFP.