Ce report du congrès, « ça nous fait quelque chose
», insiste Jean-Irénée Boano, entouré de Rachel Solier (à gauche) et de
Françoise Caillard (à droite).
Chargée initialement d’organiser le 34e
congrès du FLNKS à Saint-Louis, l’association Mwâ Ni Jë a réuni samedi
les médias afin d’exprimer son mécontentement après le report de
l’événement. L’équipe compte rebondir.
Les Nouvelles calédoniennes : L’association affiche sa déception après le report du congrès du FLNKS. Mais pourquoi, au fond ?
Jean-Irénée Boano : L’association Mwâ Ni Jë [arc-en-ciel, en langue drubea, NDLR], mise en place en 2007 et qui a décroché deux élus à l’élection municipale du Mont-Dore, va au-delà des murs du FLNKS, avec la Dynamik unitaire Sud, le Parti travailliste, ou encore les écologistes… C’est sur cette base qu’on a décidé de travailler pour accueillir le congrès du Front. Malheureusement, cela n’a pas pu se faire, on est désolés.
Un fait politique explique-t-il ce report de l’événement proposé à Saint-Louis ?C’est la question que l’on se pose : pourquoi annuler sur Saint-Louis ? Peut-être parce que Roch [Wamytan, grand chef de la tribu, NDLR] a été proposé par l’Union calédonienne pour être un des candidats pour la présidence du FLNKS ? On ne sait pas trop, la question reste posée.
Nous avons répondu favorablement pour prendre ce congrès parce que nous avons les infrastructures adaptées. C’était normalement à Ko We Kara, mais il y a des travaux. Il fallait trouver une solution dans un délai de quinze jours. Certains comités locaux, comme ceux de Dumbéa ou de Païta, ne pouvaient pas. Et voilà pourquoi on a proposé ce site-là. Nous avons tout ce qu’il faut pour pouvoir répondre rapidement.
L’UPM Victor Tutugoro, qui a exprimé son désaccord sur le lieu, a parlé de « la charge émotionnelle autour de Saint-Louis ». Comprenez-vous ces mots-là ?Je ne comprends pas ces mots. Ce ne sont que des mots. Moi, « la charge » que je vois, c’est celle qui repose sur les militants de terrain suite à l’appel que l’on a lancé pour préparer ce congrès. C’est cette « charge » là qui nous pose soucis parce que le congrès a été annulé, alors que des gens se sont déjà mobilisés pour l’organisation.
Y a-t-il une opposition entre partis ?Non, non, pas du tout, on n’est pas opposés [à l’UPM et au Palika, NDLR].
Si le congrès était reporté au mois de mars, d’après ce que je sais, l’Union calédonienne a dit que ce serait à Saint-Louis. C’est en fait reporté au trimestre suivant sous l’animation du Palika.
Les affrontements avec les forces de l’ordre en mai dernier n’ont pas aidé : Saint-Louis traîne une mauvaise réputation. L’organisation d’un congrès dans la tribu avait-elle aussi pour but de casser cette image ?Pour nous, organiser un congrès à Saint-Louis, ce n’était pas, dans un premier temps, pour casser cette image. Mais c’était de répondre favorablement dans un délai très court : on a l’espace qu’il faut.
C’est vrai, l’image de Saint-Louis est là. Il faut que l’on se mette autour d’une table pour trouver des solutions à ces difficultés. Ce n’est pas en écartant Saint-Louis que l’on va résoudre ses problèmes. Au contraire. Il faut y venir et constater.
Jean-Irénée Boano : L’association Mwâ Ni Jë [arc-en-ciel, en langue drubea, NDLR], mise en place en 2007 et qui a décroché deux élus à l’élection municipale du Mont-Dore, va au-delà des murs du FLNKS, avec la Dynamik unitaire Sud, le Parti travailliste, ou encore les écologistes… C’est sur cette base qu’on a décidé de travailler pour accueillir le congrès du Front. Malheureusement, cela n’a pas pu se faire, on est désolés.
Un fait politique explique-t-il ce report de l’événement proposé à Saint-Louis ?C’est la question que l’on se pose : pourquoi annuler sur Saint-Louis ? Peut-être parce que Roch [Wamytan, grand chef de la tribu, NDLR] a été proposé par l’Union calédonienne pour être un des candidats pour la présidence du FLNKS ? On ne sait pas trop, la question reste posée.
Nous avons répondu favorablement pour prendre ce congrès parce que nous avons les infrastructures adaptées. C’était normalement à Ko We Kara, mais il y a des travaux. Il fallait trouver une solution dans un délai de quinze jours. Certains comités locaux, comme ceux de Dumbéa ou de Païta, ne pouvaient pas. Et voilà pourquoi on a proposé ce site-là. Nous avons tout ce qu’il faut pour pouvoir répondre rapidement.
L’UPM Victor Tutugoro, qui a exprimé son désaccord sur le lieu, a parlé de « la charge émotionnelle autour de Saint-Louis ». Comprenez-vous ces mots-là ?Je ne comprends pas ces mots. Ce ne sont que des mots. Moi, « la charge » que je vois, c’est celle qui repose sur les militants de terrain suite à l’appel que l’on a lancé pour préparer ce congrès. C’est cette « charge » là qui nous pose soucis parce que le congrès a été annulé, alors que des gens se sont déjà mobilisés pour l’organisation.
Y a-t-il une opposition entre partis ?Non, non, pas du tout, on n’est pas opposés [à l’UPM et au Palika, NDLR].
Si le congrès était reporté au mois de mars, d’après ce que je sais, l’Union calédonienne a dit que ce serait à Saint-Louis. C’est en fait reporté au trimestre suivant sous l’animation du Palika.
Les affrontements avec les forces de l’ordre en mai dernier n’ont pas aidé : Saint-Louis traîne une mauvaise réputation. L’organisation d’un congrès dans la tribu avait-elle aussi pour but de casser cette image ?Pour nous, organiser un congrès à Saint-Louis, ce n’était pas, dans un premier temps, pour casser cette image. Mais c’était de répondre favorablement dans un délai très court : on a l’espace qu’il faut.
C’est vrai, l’image de Saint-Louis est là. Il faut que l’on se mette autour d’une table pour trouver des solutions à ces difficultés. Ce n’est pas en écartant Saint-Louis que l’on va résoudre ses problèmes. Au contraire. Il faut y venir et constater.
Une journée de débats le 28
«
On ne veut pas rester sur un échec, ou un demi-échec », observe
Jean-France Toutikian, membre de l’association Mwâ Ni Jë. Suite au
report du congrès du FLNKS, l’équipe du Mont-Dore prévoit d’organiser,
le samedi 28 février « à Saint-Louis même », « une grande journée
ouverte au monde indépendantiste et aux militants nationalistes et
progressistes ». L’idée est de programmer une large séquence réservée
aux débats, sur la crise gouvernementale, « la future nation Kanaky »,
son projet de société, etc.
Une réunion préparatoire « ouverte à tout le monde » se tiendra le jeudi 12 février, à 18 heures, à Saint-Louis, au lieu-dit « quatre cocotiers ».
Françoise Caillard en est convaincue, « il faut davantage impliquer les citoyens dans la réflexion. Il y a un besoin de débat ». L’élue municipale du Mont-Dore se dit en outre favorable à inviter la Dynamik unitaire Sud (DUS) et le Parti travailliste à partager la discussion sur l’avenir du FLNKS et le monde indépendantiste. L’objectif est à court terme de convaincre aussi les abstentionnistes.
Une réunion préparatoire « ouverte à tout le monde » se tiendra le jeudi 12 février, à 18 heures, à Saint-Louis, au lieu-dit « quatre cocotiers ».
Françoise Caillard en est convaincue, « il faut davantage impliquer les citoyens dans la réflexion. Il y a un besoin de débat ». L’élue municipale du Mont-Dore se dit en outre favorable à inviter la Dynamik unitaire Sud (DUS) et le Parti travailliste à partager la discussion sur l’avenir du FLNKS et le monde indépendantiste. L’objectif est à court terme de convaincre aussi les abstentionnistes.