Retranscription "mot à mot" RRB 5 FEV 2015 / MAT – FLNKS
La décision de reporter cette réunion a été prise par le Bureau politique, à la demande de deux des quatre composantes du Front de Libération Nationale Kanak Socialiste.
Elles étaient notamment opposées au choix de l'Union Calédonienne (UC) d'organiser le congrès à St Louis, tribu aux portes de Nouméa en proie à des violences récurrentes, et à la candidature de Roch Wamytan, ténor de l'UC et grand chef coutumier de St Louis, à la présidence du FLNKS.
"L'UC souhaite aller vite sur les dossiers et voulait que ce congrès soit dynamique mais on doit peut-être lever le pied", a déclaré Gérard Reignier, secrétaire général de ce parti.
L'organisation du 34 éme congrès de la coalition indépendantiste kanake a été renvoyée au deuxième trimestre 2015.
Dépourvu de président depuis 2001, le FLNKS est confronté à de fortes divisions internes, dominées par des rivalités stratégiques et de leadership entre le Palika et l'UC, les deux principales formations du Front.
"Il y a trop de tensions en ce moment. On ne pouvait pas organiser un congrès dans ce contexte, même si les enjeux actuels en Nouvelle-Calédonie et la crise au gouvernement le nécessiteraient", a confié à l'AFP un cadre de l'UC.
Ces tensions interviennent en effet alors que le gouvernement collégial de cet archipel très autonome est paralysé depuis le 16 décembre.
Les non-indépendantistes (droite), qui disposent de six "ministres" sur 11, ne parviennent pas à s'entendre pour élire un président, étant eux-aussi agités par de profondes querelles.
Le FLNKS a indiqué vouloir prendre des initiatives pour sortir de cette crise, mais jusqu'alors ses démarches piétinent.
Mercredi, les deux chefs de groupes indépendantistes au Congrès du territoire ont été chargés de travailler sur une plateforme commune avant d'engager des discussions avec les leaders non-indépendantistes.
La crise au gouvernement, sur fond de balkanisation de la scène politique, intervient au début du dernier mandat de l'accord de Nouméa (1998), processus de décolonisation, qui doit déboucher au plus tard en 2018 sur un référendum d'autodétermination.
Journaliste : Le congrès du FLNKS ne se réunira donc pas comme
prévu, ce samedi 7 février. À la demande du Palika et de l’UPM, le
bureau politique a décidé de le reporter au deuxième trimestre 2015. La
décision a été prise, hier, en fin de matinée, à l’issue de longues
heures de débats puisque les travaux avaient commencé la veille.
L’annonce de ce report a été faite par Gérard Regnier, le secrétaire
général de l’UC qui anime actuellement le bureau politique du FLNKS
Gérard Regnier : Après de longs conciliabules, le
congrès du FLNKS ne se tiendra pas ce week-end, il est reporté. Le
Palika a fait une demande de report, suivi par l'UPM. Les deux autres
groupes étaient pour tenir ce congrès. Mais pour faire en sorte que le
FLNKS reste dans cette forme de cohésion, et surtout d'unité, il a été
décidé que le congrès ne se tiendrait pas le premier trimestre 2015, il
se tiendrait après ce premier trimestre.
Journaliste :
La longueur des discussions prouve les difficultés auxquelles se
heurtent les différentes composantes du FLNKS qui n'ont pas trouvé
d'accord sur le lieu du congrès, ni sur son ordre du jour.
Officiellement, il n'y a pas de crise et l'unité est sauvegardée, mais
l'UC ne cache pas sa déception.
Gérard Regnier :
Oh, je pense que les militants du FLNKS vont être quelque peu déçus,
parce qu'il est sûr qu'il faut donner une dynamique, une démarche au
FLNKS, mais bon, on espère simplement que c'est un report pour mieux
travailler et mieux se retrouver.
Journaliste : C'est plus l'UC qui sera en charge de l'animation si c'est pour le deuxième trimestre de l'année ?
Gérard Regnier
: Ce sera le Palika qui sera en charge d'organiser ce congrès, qui
mettra sa méthode, sa manière, et donc, on va certainement aller vers un
congrès du FLNKS, peut-être plus dynamique que ce qu'aurait proposé
l'UC.
Journaliste : Vous deviez éventuellement parler de la
situation institutionnelle et de la sortie de crise du gouvernement,
vous l'avez fait au cours du bureau politique, ou vous allez reporter,
là aussi, votre décision ?
Gérard Regnier : Elle
est reportée vers essentiellement les deux groupes qui sont au Congrès.
Donc, charge aux deux groupes de prendre les initiatives nécessaires
pour sortir de cette crise.
Journaliste :
Et du côté du Palika, on affirme qu'il n'y a pas de crise, ni même de
désaccord. Pour Charles Washetine, l'un de ses porte-parole, c'est une
question d'opportunité et de calendrier. Il n'y a pas urgence à traiter
un certain nombre de sujets :
Charles Washetine : Des désaccords, non, dans le
fond, puisqu'au sortir de ce bureau politique, on a considéré que le
FLNKS doit continuer à assumer les missions qui ont été assignées au
Front, c'est-à-dire la mise en œuvre de l'Accord de Nouméa. Il s'agit
avant tout d'une décision par rapport à un congrès. On s'est posé la
question si à l'ordre du jour de ce congrès, est-ce qu'il y a urgence,
ou pas, à les traiter, là, immédiatement ?
Journaliste :
Et par exemple, le Palika estime qu'il n'y a pas forcément urgence à
évoquer la crise que traverse le gouvernement et que cela peut être
traité ailleurs que dans un congrès.
Charles Washetine
: Nous avons convenu que la discussion peut se faire en d'autres lieux,
même si le FLNKS doit être interpellé, doit se sentir concerné sur le
sujet, c'est parce qu'on en parle, donc, il y a des discussions qui
doivent être engagées, avec notamment les groupes UNI, ou UC-FLNKS au
sein du Congrès, et évidemment avec les membres du gouvernement
concernés sur le sujet. Donc, la question peut être traitée au-delà du
7.
Journaliste : Autre point qui fait débat, la
question de la réorganisation, ou de l'ouverture, du Front, mais aussi
de la présidence du FLNKS pour laquelle l'UC proposait la candidature de
Rock Wamytan, un sujet qui ne peut être traité à Saint-Louis, estime le
Palika.
Charles Washetine : Nous, nous avons considéré, au
moins pour ce qui concerne le Palika, c'est l'argument que nous avons
avancé au sein du bureau politique, que le lieu, tel qu'il ait été
choisi, ne peut pas être le lieu pour discuter de ça, tout en sachant
que d'emblée, l'UC a proposé la candidature de l'actuel président du
groupe UC-FLNKS au Congrès pour éventuellement un FLNKS qui soit ouvert
aux autres groupes. Étant de Saint-Louis, et je parle de Rock Wamytan,
ça ne peut pas être le lieu pour en parler, de plus, est un des grands
chefs de la tribu. Nous, on aurait souhaité que les discussions sur le
sujet en particulier se fassent ailleurs. C'est des questions de
principe.
Journaliste : Une
question de principe, mais Charles Washetine tient à préciser qu'il ne
s'agit en aucun cas d'une question de personne et que ce n'est pas la
personnalité de Rock Wamytan qui est en cause. L'UPM, de son côté, avait
déjà fait savoir que pour d'autres raisons, elle jugeait inacceptable
que le congrès du FLNKS se réunisse à Saint-Louis. Le Palika et l'UPM
ont donc demandé leur report de ce 34e congrès du FLNKS. Et les
indépendantistes qui ironisent ces derniers temps sur les divisions des
partisans du maintien dans la France, font la preuve qu'ils ont eux
aussi quelques difficultés à réaliser l'union.
Nouvelle-Calédonie: trop divisé, le FLNKS annule son congrès
Les indépendantistes du
FLNKS ont décidé d'annuler la tenue de leur congrès programmé le 7
février, en raison de divisions internes, ajoutant à la confusion
politique qui règne actuellement en Nouvelle-Calédonie, ont-ils indiqué
jeudi.
La décision de reporter cette réunion a été prise par le Bureau politique, à la demande de deux des quatre composantes du Front de Libération Nationale Kanak Socialiste.
Elles étaient notamment opposées au choix de l'Union Calédonienne (UC) d'organiser le congrès à St Louis, tribu aux portes de Nouméa en proie à des violences récurrentes, et à la candidature de Roch Wamytan, ténor de l'UC et grand chef coutumier de St Louis, à la présidence du FLNKS.
"L'UC souhaite aller vite sur les dossiers et voulait que ce congrès soit dynamique mais on doit peut-être lever le pied", a déclaré Gérard Reignier, secrétaire général de ce parti.
L'organisation du 34 éme congrès de la coalition indépendantiste kanake a été renvoyée au deuxième trimestre 2015.
Dépourvu de président depuis 2001, le FLNKS est confronté à de fortes divisions internes, dominées par des rivalités stratégiques et de leadership entre le Palika et l'UC, les deux principales formations du Front.
"Il y a trop de tensions en ce moment. On ne pouvait pas organiser un congrès dans ce contexte, même si les enjeux actuels en Nouvelle-Calédonie et la crise au gouvernement le nécessiteraient", a confié à l'AFP un cadre de l'UC.
Ces tensions interviennent en effet alors que le gouvernement collégial de cet archipel très autonome est paralysé depuis le 16 décembre.
Les non-indépendantistes (droite), qui disposent de six "ministres" sur 11, ne parviennent pas à s'entendre pour élire un président, étant eux-aussi agités par de profondes querelles.
Le FLNKS a indiqué vouloir prendre des initiatives pour sortir de cette crise, mais jusqu'alors ses démarches piétinent.
Mercredi, les deux chefs de groupes indépendantistes au Congrès du territoire ont été chargés de travailler sur une plateforme commune avant d'engager des discussions avec les leaders non-indépendantistes.
La crise au gouvernement, sur fond de balkanisation de la scène politique, intervient au début du dernier mandat de l'accord de Nouméa (1998), processus de décolonisation, qui doit déboucher au plus tard en 2018 sur un référendum d'autodétermination.