Après la présentation mercredi en conseil des
ministres du projet de loi organique pour la Nouvelle-Calédonie et suite
aux interrogations qui ont pu être exprimées localement, la ministre
des Outre-mer George PAU-LANGEVIN tient à apporter les précisions
suivantes :
1) En droit, toute inscription sur une liste
électorale repose sur une démarche volontaire et individuelle du
citoyen. Seuls les jeunes de 18 ans peuvent être inscrits d'office sur
la base du recensement fait par l'INSEE. En Nouvelle-Calédonie, il
appartient aux commissions électorales d'inscrire des électeurs sur la
liste électorale spéciale, après avoir vérifié qu'elles remplissent
l'une des conditions prévues à l'article 218 de la loi organique. Le
projet de loi organique ne vise ni à inscrire automatiquement certaines
catégories d'électeurs, ni à priver d'autres catégories du droit de vote
: il vise simplement, en étendant la procédure d'inscription d'office,
et conformément au souhait des partenaires, à dispenser certains
électeurs de démarches et de formalités superflues. Le même principe
s'applique déjà à l'inscription des jeunes majeurs sur la liste
électorale spéciale pour les élections provinciales.
2)
Contrairement à des affirmations inexactes, le principe de l'inscription
d'office des personnes nées en Nouvelle-Calédonie n'a pas été approuvé
au comité des signataires du 3 octobre 2014, l'État s'étant engagé « à
mener dans les meilleurs délais une expertise juridique » sur ce qui
était une demande consensuelle des partenaires calédoniens présents.
Conformément à cet engagement, le Conseil d'État a été saisi et dans son
avis du 29 janvier 2015, il a estimé que l'inscription d'office ne
pouvait être étendue à la catégorie des électeurs nés en
Nouvelle-Calédonie et qui ont été inscrits sur une liste électorale du
territoire. Cet avis étayé ne conduit en aucun cas à priver du droit de
vote les 55.000 personnes nées en Nouvelle-Calédonie et qui ne
remplissent pas les autres conditions prévues à l'article 218. Il
souligne uniquement que si elle était retenue, la proposition des
partenaires calédoniens de dispenser ces électeurs d'une démarche
individuelle pour être inscrit sur les listes électorales spéciales
serait immanquablement censurée par le Conseil constitutionnel.
3) Conscient de la sensibilité des Calédoniens sur ce sujet, le
gouvernement entend trouver dans les meilleurs délais, une solution
offrant la plus grande sécurité juridique possible. J'ai indiqué au
Conseil des ministres que certaines des propositions adoptées par le
Congrès de Nouvelle-Calédonie seront expertisées sur le plan
constitutionnel dans les semaines qui viennent, afin d'apprécier si des
améliorations peuvent leur être apportées pour régler les difficultés
posées.
C'est sur cette base que je conduirai un travail de
concertation avec les partenaires calédoniens sur ces questions et sur
celles qu'ils souhaiteraient voir abordées dans ce cadre, avant l'examen
du texte au Sénat, qui interviendra mi-juin.
Jeudi 9 avril 2015
George Pau-Langevin - Ministère des Outre-Mer
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