Bozu ne waiam
pene nengone
Salutations fraternelles, militantes et
chaleureuses avec humilité et respect :
·
A la Grande Chefferie de Guahma et au
GC.
·
Aux Grands chefs et petits Chefs de
Nengoné
·
A tous les clans de Nengoné
·
A toutes les vieilles et les vieux,
les femmes et les hommes
·
Les jeunes de Nengoné et de Kanaky
·
A vous les responsables et les
militants du PT
Nous voici réunis à l’occasion de notre 9ème
Congrès ici à Nengone à la tribu de Rô, District de Guahma de la Grande
Chefferie HNAISSILINENGO.
Ce 9ème Congrès arrive dans un contexte
particulier, vers la fin de la période de l’ADN et après une consultation
référendaire qui a focalisé l’attention de tout le pays.
Cette période de l’ADN aura été l’une des plus
néfastes au plan politique pour le PK dont la représentation institutionnelle
et en particulier par ceux estampillés « Signataire de l’ADN »,
n’aura eu de cesse de brader ses intérêts notamment par :
·
Le silence sur les flux migratoires
·
Le silence sur la discrimination
anti-kanak générale
·
Le silence sur l’absence de
citoyenneté réelle
·
Le silence sur les transferts de
compétence bidons
·
La complicité avec Calédonie Ensemble
dans pratiquement tous les domaines dont le bénéfice politique sera quasi
exclusivement acquis à CE laissant de menus prébendes au FLNKS.
Je vais tâcher d’en partager l’analyse avec vous.
1)
Sur
la consultation du 4 novembre
Durant plusieurs
jours après la proclamation des résultats du référendum du 04 Novembre 2018,
entendu et vu les nombreux commentaires négatifs voire insultants vis à vis du
Parti Travailliste et de ma personne, il est temps aujourd’hui d’y consacrer la
réponse du parti à l’ouverture de notre 9ème Congrès..
J’ai remarqué que ces
marques d’hostilité s’étaient déclenchés après les post d’un anonyme au pseudo
de « Knky Knky » d’abord en disant « Merci au parti travailliste
de nous avoir abandonné » et le second « N’aurait-on pas payé à coups
de millions KOTRA L.K.U. pour empêcher la victoire du oui ?..... ».
Sur ce pseudo Knky
Knky qui a ciblé ses 2 posts sur le PT et moi-même déclenchant une cascade de
réactions, notre analyse nous donne à penser que la manipulation de l’État
colonial à travers ses officines directes ou indirectes a vite fonctionné et
porté ses fruits compte tenu des réactions.
Ces professionnels de
la manipulation qui se sont déjà à maintes reprises distingués dans tous les
continents selon les besoins de la mère patrie, ont bien étudié la psychologie
kanak et ont compris comment déchaîner des réactions hystériques pouvant
entraîner des dommages importants tant physiques que politiques.
L’abandon
au plan politique : ainsi donc le PT aurait
abandonné les autres ? En dehors du fait que le PT n’a jamais abandonné
qui que ce soit dans la lutte, mais qui aurait été abandonné ?
Le PT a été le seul
parti, suivi par l’USTKE à avoir convoqué un congrès extraordinaire, interrogé
ses militants dans un questionnaire et voté démocratiquement une position de
non-participation compte tenu des conditions d’organisation de ce référendum
soi-disant d’autodétermination.
Les
millions que j’aurais perçu pour faire échouer le oui :
Nombre de nos frères et sœurs kanak se sont engouffrés dans cette manipulation
grossière mais ô combien efficace, les réactions l’ont montré. La facilité avec
laquelle les kanak sont tombés dans ce genre de piège doit interpeller
l’ensemble des responsables indépendantistes. Chacun doit faire attention et
laisser libre cours à ça parce-que cela concerne un autre que soi est porteur
de danger, on l’a vu dans le passé.
Attention aussi à
cette manipulation qui assimile le combat politique mené dans l’économie à de
l’affairisme, connotation péjorative qui négativise un combat dans un domaine
abandonné aux non-kanak.
Le combat de
l’économie est nécessaire et doit aboutir pour préparer une indépendance où les
kanak non seulement doivent être représentés partout mais aussi assurer dès
maintenant les moyens de vivre de nombre de familles. Dans le cas de nos
initiatives économiques, c’est plus de 200 familles dont plus de 80% étaient
chômeurs, à qui nous assurons les moyens de vivre tous les mois et cela sans
aide de l’état et du gouvernement, bien au contraire.
Pour terminer,
laissez-moi vous dire que nous n’avons ni complexe, ni sentiment de
culpabilisation, mais au contraire nous sommes fiers de ce que nous faisons
tous les jours et nous incitons tous les donneurs de leçons et les aigris à
moins parler et plus travailler.
Quant aux
révolutionnaires menaçants du web ou du texto, si la velléité militante
sérieuse et responsable pouvait égaler cette verve stérile, la lutte pourrait
être déjà gagnée depuis longtemps !
Comme
le PT l’avait déjà annoncé :
-cette
consultation ne peut être considérée comme un
référendum d’autodétermination,
-les résultats étaient
connus à l’avance du fait de
l’immigration exponentielle et des inscriptions sur les listes électorales qui
ont été conçues pour mettre le peuple kanak en minorité, sans compter toute la
fraude électorale massive.
Dès lors, les résultats 56, 7 % pour le non et 43,
3% pour le oui ne sont pas vraiment une surprise.
Si le oui a mobilisé
davantage que prévu et le non moins que ne l’annonçaient les sondages, les
grands équilibres connus depuis trente ans n’ont pas véritablement évolués.
Il convient donc de relativiser la « victoire »
du non et l’échec du oui, puisque plus de 33 000 électeurs ne sont pas
prononcés.
Si tous n’ont évidemment
pas suivi le mot d’ordre de non-participation du Parti travailliste, force est
de constater que la mobilisation est loin d’avoir été aussi forte que certains se
disent.
Il en résulte d’une part ; que le Parti travailliste
peut raisonnablement se prévaloir d’un quart de ce que l’Etat appelle des abstentions et d’autre
part ; la consultation auraient été
perdu même si ce quart (8250 voix ) s’était exprimé avec le FLNKS.
De plus le PT ne sera
pas le bouc émissaire d’un échec annoncé que seuls, les gens de mauvaise foi
voulaient ignorer, faisant croire aux militants que la lumière du grand soir
allait briller le 04 Novembre, entendez l’indépendance serait au RV du OUI !
Tout observateur averti ne pouvait annoncer le oui vainqueur ne serait-ce qu’à
cause de la liste électorale référendaire comprenant plus de non colonisés – 95.000
– que de kanak colonisés – 80.000 ! De plus le petit PT serait responsable
de l’échec du grand FLNKS (UC/PLK/UPM/RDO), associé à la DUS, au LKS, au Comité
150 Ans, à RHE BUHNU, au Sénat Coutumier, aux aires coutumières, etc. Etc..
C’est vraiment nous reconnaître une représentativité imaginaire mais qui
sait !
Mais le FLNKS entend néanmoins
se prévaloir d’une forte mobilisation des jeunes qui lui accorde un
« résultat honorable », c’est sans doute le cas dans certains
endroits, mais pas partout (exemple : les iles Loyauté…), tant et si bien
que le FLNKS, inquiet d’une non-participation relativement forte, entend examiner les listes électorales pour
aller chercher les causes auprès des électeurs qui n’ont pas votés…Une certaine
forme d’inquisition qui dénote une réelle inquiétude chez ceux qui, bien qu’ayant perdu les
élections, tentent de se présenter comme
s’ils les avaient gagnées.
Le plus grave serait
de ne pas tirer les enseignements de cet échec annoncé et de faire croire qu’en
2020, « c’est toujours possible ».
Il n’est pas possible
de gagner les consultations dans la configuration actuelle du corps électoral
tel qu’il a été arrêté lors du dernier comité des signataires.
Et tout le monde l’a
bien compris, si le FLNKS persiste à faire croire aux électeurs que c’est
possible, c’est avant tout de ne pas laisser s’instaurer un sentiment d’échec
susceptible de provoquer une démobilisation qui viendrait accroitre les
abstentions aux élections provinciales de 2019.
Cela va en effet être
difficile d’aller voter pour tous ceux à qui il avait été promis l’indépendance
en 2018.
Comment les convaincre maintenant que les
provinciales, c’est possible. Si le
PALIKA et l’UC vont sans doute tenter de constituer une liste et unitaire en
province Sud pour ne pas disparaitre du paysage politique comme en 2009, c’est
essentiellement leur souci respectif de
conserver leurs pré-carrés qui va prévaloir en provinces nord et iles.
Pour autant les
consultations de 2020 et 2022 sont loin d’être gagnées.
Nous entendons çà et
là des déclarations qui s’apparentent à
des incantations selon lesquelles il n’y aura pas de compromis, que rien n’est
négociable…. Attendons de voir les résultats du prochain comité des signataires
ce ne serait pas la première fois que le FLNKS y entre avec ses idées et en
ressort avec celles de l’Etat.
Ceci étant dit les
élections provinciales ne sont pas les consultations référendaires et il faut
faire preuve de réalisme ;
Il faut se maintenir
dans les institutions afin d’avoir accès aux informations sur les affaires
publiques qui nous intéressent et faire barrage aux décisions qui iraient à l’encontre des intérêts du
peuple kanak. Il faut aussi finaliser les transferts de compétences puisque
ceux prévus par l’article 27 ne sont tours pas effectués. Ils sont pourtant
indispensable a une bonne préparation de l’accès a l’indépendance.
C’est pourquoi en
province Sud le Parti travailliste considère qu’il est absolument nécessaire de
constituer une liste unitaire pour ne
pas laisser les mains libres a la droite. Il faut donc espérer que le FLNKS aura assez
de discernement pour ne pas confondre
les enjeux de la consultation
référendaire et ceux des élections provinciales.
Mais si l’enjeu est
primordial pour tous, le PT n’ira pas quémander quoi que ce soit à ceux qui
font croire à la démarche unitaire au PK et ont passé leur temps à cadenasser
et à instrumentaliser le FLNKS sans doute parce que certains étaient défavorables
à sa création.
Cela me conduit à
évoquer brièvement la mandature qui s’achève.
II) Sur la mandature qui s’achève :
Objectivement
celle-ci ne peut être considérée comme un succès du point de vue de la marche
vers l’indépendance.
Si les transferts de compétences ont été effectués, il s’agit
de transferts en trompe l’œil. L’Etat transfert la compétence au point de vue
purement juridique mais en conserve
l’exercice par le biais de conventions avec le maintien de ses
fonctionnaires et des textes nationaux. Aucun cadre Kanak n’a été formé dans la
perspective d’exercer les nouvelles responsabilités, contrairement à ce qui est
prévu par l’accord de Nouméa.
Ainsi, bien que les
compétences sont théoriquement exercées par la Nouvelle Calédonie, c’est en
réalité l’Etat qui est toujours aux commandes (Exemples enseignement secondaire avec le très
puissant vice-recteur qui fait la pluie et le beau temps face à un membre du
gouvernement reléguée au second plan, idem pour la police et la sécurité de la
navigation maritime et aérienne mais aussi sécurité civile …)
Les compétences
soient disant « partagées » ne le sont absolument pas il suffit de
regarder comment fonctionne la coopération régionale pour s’en convaincre.
La protection de
l’emploi local- dont il est impossible d’obtenir un bilan précis et pour cause-
est un échec total.
L’identité kanak
proclamé comme étant au centre du dispositif s’apparente a une coquille vide
qui ne trouvé aucune traduction concrète, tout particulièrement dans les relations
du Sénat coutumier ave le congrès et le gouvernement ;
Le principe de
collégialité qui devrait faire prévaloir le consensus au gouvernement se révèle
en fait une véritable mise en scène puisque si d’aventure les élus
indépendantistes ne sont pas d’accord sur un projet -ce qui est rare- le
président applique la règle de la majorité.
Je n’évoquerai que
pour mémoire la question cruciale du foncier que la Nouvelle-Calédonie refuse
obstinément de traiter en ne récupérant
pas l’ADRAF qui pourtant doit être transférée.
Autant de sujets qui
traduisent un échec patent du bilan de ce mandat, qui ne fait que refléter
l’échec de l’accord e Nouméa et de son pseudo destin commun.
III) Les dérives colonialistes
Mais bien que l’échec
du FLNKS face à l’Etat et aux partis conservateurs soit une réalité, les
adversaires de l’indépendance n’entendent pas en rester là.
Il leur faut
maintenant pousser l’avantage et
profiter d’un rapport de force qui leur est favorable pour réduire encore
l’influence du mouvement indépendantiste qui, il faut bien le reconnaitre s’est
fourvoyé dans une voie sans issue en s’appropriant
le discours sur le destin commun et le peuple calédonien.
La droite veut
maintenant anéantir la résistance kanak :
- en modifiant la clé
de répartition des dotations aux provinces au profit du Sud,
-en refusant les deux autres référendum,
-en ouvrant le corps
électoral aux 35 ou 40 milles personnes installés en Nouvelle Calédonie mais
non électeur en raison du cors électoral restreint.
Or nous le savons,
ces restrictions n’ont été admises par le comité des droits de l’homme des
Nations-Unies et le conseil constitutionnel qu’a titre dérogatoire pour la
durée de l’accord de Nouméa.
Le risque est donc grand que sur la pression
des partis de droite, qui s’organisent en ce sens, l’Etat français ne consente
à modifier la constitution au détour d’un comité de suivi ou le FLNKS se
laisserait endormir moyennant quelques compensations.
Dans cette hypothèse,
c’est la colonisation de peuplement qui se poursuit et s’en est fini du peuple
kanak qui deviendrait ultra minoritaire et n’aurait donc plus aucune chance de
faire valoir son droit à l’autodétermination.
Il faut donc être
très vigilant et faire preuve d’une résistance à toute épreuve.
Voilà le nouveau défi
qui nous attend autour de ces grands enjeux politiques dont dépend l’avenir du
Peuple Kanak.
Le mouvement
indépendantiste saura-t-il y faire face ? Les interlocuteurs privilégiés
de l’état colonial depuis la signature de l’ADN qui n’ont cessé de brader les
intérêts du PK seront-ils encore en charge de cette responsabilité ?
Ce sont des questions
auxquelles il faudra apporter la meilleure réponse et ce 9ème
Congrès de notre parti devra y consacrer toute l’attention requise.
Je
déclare ouvert notre Congrès !
Vive
le 9ème Congrès du Parti Travailliste !
Vive
KANAKY !