PARTI TRAVAILLISTE

KANAKY

mercredi 7 novembre 2018

Le Parti travailliste a vu juste

« Le peuple kanak, à plus de 90 %, est pour l\'indépendance » soutient Louis Kotra Uregei. Photo Y.M
« Le peuple kanak, à plus de 90 %, est pour l\'indépendance » soutient Louis Kotra Uregei. Photo Y.M 
 
Un non à l’indépendance à 56,7 %, et un oui à 43,3 %. Au lendemain du référendum, le Parti travailliste n’affiche aucune surprise. « Les résultats de dimanche ont confirmé ce que nous avions analysé dès le mois de juillet lors de notre congrès extraordinaire », rencontre à l’issue de laquelle une non-participation à la consultation avait été décidée. Parce que « le résultat était déjà prévu, le non allait sortir vainqueur, le référendum n'allait rien changer à la situation », lance le président Louis Kotra Uregei, pour qui ce rendez-vous dominical était illégitime. En cause, « une liste référendaire où il y a plus de non-Kanak que de Kanak, plus de non-colonisés que de colonisés ». 

Question : le mot d’ordre du mouvement a-t-il été respecté en ce 4 novembre ? La réponse semble vite vue avec un taux de participation record à 81,01 % à l’échelle du territoire. De toute façon, l’impact dans les urnes, « ce n'était pas le but » avance LKU qui pense davantage à la portée du message. Néanmoins, dans la province des Îles où la participation fut étonnamment basse - 61 % -, « la consigne de non-participation a été bien suivie », prétend le président invitant à regarder vers l’île de Tiga. D’autres paramètres ont pu aussi intervenir. Macki Wéa déplore en outre des menaces dans un bureau de vote sur son île d’Ouvéa à l’encontre d’une journaliste qui « donne la parole aux gens qui prônent la non-participation ». La responsabilité du Parti travailliste dans la victoire du non ne tient pas, évidemment, selon LKU. Car la formation, « au plus fort de sa représentativité politique, a tourné autour de 7 000-8 000 voix ». Or, l’écart entre le non et le oui est de près de 18 000 bulletins. Sans parler des 34 000 abstentions. Toutefois, cette position a ouvert une faille dans le camp indépendantiste. 
Le FLNKS a su en revanche mobiliser. D’ailleurs, dans l’élan de la campagne menée par le Front, « il y a un certain nombre de personnes du Parti travailliste qui ont participé au vote dans les trois provinces ». L’organisation de Louis Kotra Uregei pourrait conserver la même posture politique à la veille du deuxième référendum, si les conditions demeurent