PARTI TRAVAILLISTE

KANAKY

mercredi 3 juin 2015

Nidoïsh Naisseline : une parole qui ne meurt pas



Synopsis


Portrait documentaire de Nidoïsh Naisseline, grand chef coutumier kanak de l’ile de Maré en Nouvelle-Calédonie. Il partage avec nous sa vision du point de vue de son statut clanique sur l’évolution contemporaine de la société kanak en évoquant son parcours depuis la période de mai 68 à Paris, jusqu’à aujourd’hui.


Nidoïsh Naisseline

Nidoïsh Naisseline est un grand chef coutumier, la plus haute autorité dans la société kanak. C’est une des personnalités kanak de cette génération qui a opéré une transformation majeure dans l’histoire de la Nouvelle-Calédonie. Né en 1944, il a grandi dans une région qui n’était pas encore perçue comme un pays à part entière, mais comme une colonie de peuplement sous la tutelle de la France où des communautés d’origines très diverses cohabitaient tant bien que mal.

En tant que Kanak, il appartient au peuple originel qui occupait déjà l’île au moment de sa colonisation, et dont la culture est profondément enracinée dans les terres. Dans la seconde moitié du XXème siècle, ce peuple est devenu minoritaire et une ségrégation à son égard s’est banalisée par la force des choses.

Héritier d’une culture ancestrale et destiné à être chef, Nidoïsh Naisseline est parti en France pour faire une maîtrise en sociologie. À son retour en 1969, le jeune kanak est devenu militant révolutionnaire de gauche. Il veut lutter pour la reconnaissance de son peuple et de sa culture, qui était alors considérée comme une civilisation sur le déclin, comme un frein à la modernisation. Ses prises de positions lui valent des procès et l’emmènent à plusieurs reprises en prison dans les années 70. Dans les années 80, il incarne un courant politique plus modéré, réformiste et légaliste, au sein du Parti de libération kanak (le Palika).

Nidoïsh Naisseline a toujours affirmé sa volonté de faire partie à la fois de sa culture et de son temps. Il a été membre de différentes institutions administratives et politiques, président d’une compagnie aérienne de tourisme, acteur d’associations locales…

Proche de Jean-Marie Tjibaou, il signe « les Accords de Matignon » en 1988, et participe aux discussions préalables à l’Accord de Nouméa. Il a été de ceux qui ont œuvré à donner au pays la perspective d’un « destin commun » et le choix de l’indépendance qui doit faire l’objet d’un référendum au cours des trois prochaines années.

Toute sa vie, Nidoïsh Naisseline a été porteur d’une vision : un avenir où la culture kanak et la modernité pourraient se mêler harmonieusement et s’enrichir mutuellement.