Eramet inaugure la première usine métallurgique d’Afrique centrale
La grande usine métallurgique de Moanda est entrée en production. Elle propulse le Gabon dans l’ère industrielle. Le groupe français Eramet a devancé les multinationales anglo-saxonnes. Le manganèse gabonais deviendrait-il une alternative au nickel calédonien ?
Si loin de Nouméa. Eramet a investi plus de 230 millions d’euros
dans le nouveau complexe métallurgique de Moanda au Gabon. Tout comme le
nickel calédonien, le manganèse est utilisé pour la production d’acier
inoxydable. Mais c’est une alternative beaucoup moins chère qui permet
de produire un inox bon marché. Depuis 2008, Eramet a investi 3
milliards d’euros dans ses activités minières et métallurgiques en
Nouvelle-Calédonie et au Gabon.
Moanda, le « Koniambo gabonais »
Moanda, le « Koniambo gabonais »
C’est l’une des plus belles
mines au monde. Fin 2015, Eramet annonce un objectif de production de
3,8 millions de tonnes. Le manganèse gabonais devrait rapidement monter
en puissance avec deux nouvelles unités de production métallurgique. Le
chef de l’Etat gabonais, Ali Bongo Ondimba et Patrick Buffet, le
président-directeur général du groupe métallurgique et minier français,
ont donné vendredi 12 juin le coup d’envoi de la production du grand
complexe métallurgique de Moanda. Le site d’exploitation et de
transformation d’une superficie de 50 hectares emploie près de 500
nouveaux métallurgistes et mineurs locaux. La mine comprend deux grandes
unités, dont une première usine métallurgique traditionnelle,
comparable à l’usine de Doniambo en Nouvelle-Calédonie. Composée de deux
fours électriques, elle produira 65.000 tonnes de silicomanganèse à 65
%. La seconde usine hydro-métallurgique permettra de produire 20.000
tonnes de manganèse métal pur. Cette seconde unité démontre que le
groupe français maîtrise parfaitement cette technologie de
transformation par l’acide.
Une usine franco-gabonaise
Une usine franco-gabonaise
L’Etat gabonais est co-actionnaire
de la société Comilog à hauteur de 28,9 %. Sa participation devrait
bientôt monter à 35 %. Eramet qui détient aujourd’hui 43,7 % de Comilog a
commencé l’exploitation du manganèse dans les années 60. L’idée de
construire le complexe industriel gabonais pour créer localement de la
valeur ajoutée remonte aux années 1990. Au Gabon, Eramet assurera la
modernisation du transport ferroviaire pour acheminer le minerai vers le
port d’exportation de Franceville. Les principaux clients européens du
manganèse gabonais seront les mêmes que ceux du nickel calédonien :
Aperam, Acerinox, ThyssenKrupp et Outokumpu.