PARTI TRAVAILLISTE

KANAKY

mercredi 7 janvier 2015

LA PRISE DE THIO ET LA MORT D'ELOI MACHORO ... et celle du jeune Yves Tual 1985

FRANCE INTER EN JANVIER 1985 Suite au décès d'Eloi Machoro.
D.G./W.J. :
En 1985, EDGARD PISANI estimait qu'il n'avait pas à rougir de la"neutralisation'' d'ELOI MACHORO, commissaire politique du F.L.N.K.S., ainsi que de celle de MARCEL NONNARO, un de ses lieutenants.
Cette"neutralisation'' avait abouti à la mort pure et simple de ces deux personnes.
Cette action avait été menée par les tireurs du G.I.G.N. sur la propriété LAPELERIE, aux environs de La FOA.
Un fait mérite d'être signalé : le tireur du G.I.G.N. qui a"neutralisé'' ELOI MACHORO connaissait personnellement ce dernier, car au cours d'une mission aéroportée sur THIO, ce même tireur avait été humilié par celui-ci en compagnie d'autres membres du G.I.G.N.

Cette humiliation mise en place avec la complicité d'une main occulte n'a jamais été élucidée ! En effet, alors que la région de THIO était prise en otage par les troupes du F.L.N.K.S., ces mêmes éléments du G.I.G.N. étaient expédiés sur les lieux sans les culasses de leurs armes ! (Note : cette information sera plus tard révélée comme étant de la pure intox !!! voir plus bas)
De plus, les troupes de ELOI MACHORO avaient été prévenues à l'avance de l'arrivée du G.I.G.N. (encore une rumeur fausse, voir plus bas)
Etant attendues sur les lieux de l'atterrissage, celles-ci étaient rapidement neutralisées ( neutralisations non suivies de décès ) et contraintes de courir en cadence sous les insultes et les quolibets des indépendantistes les encadrant ainsi de THIO-MISSION à THIO-VILLAGE.
ELOI MACHORO avait même frappé au visage son futur"neutralisateur''.
CHRISTIAN BLANC, alors chef de cabinet du haut-commissaire de l'époque, s'était rendu sur place pour négocier la libération des éléments du G.I.G.N. ridiculisés par cette action, mais ne déplorant aucun décès parmi eux.
Une question se pose :

- Comment se fait-il que l'ordre de neutralisation ait été donné à une personne éprouvant un vif et légitime ressentiment vis-à-vis de la personne à"neutraliser'' ?
N'est-ce pas là une subtile manipulation des troupes du G.I.G.N. basée sur le facteur humain"vengeance légitime'' ( lettre E de l'effet M.I.C.E. ), face à l'humiliation reçue à THIO, peu de temps auparavant ?
- Qui commandait les troupes du G.I.G.N. à l'époque ?
- Qui a ôté les culasses des armes du G.I.G.N. ?
- Qui a prévenu les indépendantistes avant l'atterrissage des éléments du G.I.G.N. ?
Autant de questions sans réponse...
Ces faits étant couverts par une loi d'amnistie, le témoin, étant en plus un des acteurs de la scène d'humiliation, pourra sans nul doute faire une déposition en bonne et due forme à titre d'information.

NOTE SUPPLEMENTAIRE

Comme je précise à maintes reprises, des erreurs involontaires de dates, noms propres ou autres peuvent être relevées dans l'ensemble de ce document. N'oublions pas que celui-ci déroge notablement de l'histoire officielle communément admise par l'opinion publique, les recherches étant dans ce cas beaucoup plus fastidieuses et difficiles.
Après étude plus poussée, il s'avère que la scène d'humiliation des troupes du G.I.G.N. à THIO comporte bien des lacunes ou erreurs, erreurs que l'on retrouve jusque dans le tome 9 du MEMORIAL CALEDONIEN, comme par"hasard''...
Ainsi cette anecdote y est décrite de la manière suivante à la page 53 :



Samedi 1er décembre 1984.
‘'Les gendarmes du G.I.G.N. sont envoyés à THIO et"ramènent un semblant de calme'' tandis que le village est toujours tenu par les hommes d'ELOI MACHORO''.
Ou encore à la page 293 dans le cadre du procès de l'affaire de TIENDANITE :
‘'Le directeur de cabinet JEAN-PIERRE HUGUES, qui s'était illustré quelques jours avant la fusillade en prévenant MACHORO de l'intervention des forces de l'ordre à THIO''.
Or, le 1er décembre 1984 vers 07 heures du matin, ELOI MACHORO fut aussi surpris que tous ses militants en voyant 5 hélicoptères PUMA des forces de l'ordre faire un premier passage au-dessus de THIO, avant de se séparer de la façon suivante :



- 4 vers THIO MISSION.
- 1 vers THIO VILLAGE.
Les 4 PUMA déposèrent environ 90 gendarmes mobiles sur le terrain de football de THIO-MISSION, qui furent immédiatement encerclés par près de 400 hommes armés, ELOI MACHORO étant présent sur les lieux.
400 hommes sur les 1.100 recensés composant les troupes d'ELOI MACHORO, dont la plupart se trouvait dans le mouchoir de poche constitué par cette région entourée de montagnes qui plus est. ( recensement officieux du F.L.N.K.S. ).
L'autre hélicoptère déversa en même temps 14 ou 15 hommes du G.I.G.N. sans toucher le sol, avant le pont de THIO.
Tous les hommes d'ELOI MACHORO étaient en alerte maximale après le passage des 5 PUMA au-dessus d'eux, mais il faut bien préciser qu'ils vivaient sous tension permanente car ils tenaient toute cette zone sous leur contrôle, population comprise ( routes coupées, très nombreux barrages armés etc. ).
Un autre détail très important :



Tous les membres des forces de l'ordre engagés dans cette opération étaient munis d'armes en parfait état de fonctionnement.
Les rumeurs concernant l'absence de culasses ne sont qu'un mythe de plus destiné à masquer le grotesque fiasco de cette opération de maintien de l'ordre complètement ratée.
De plus, la surprise non feinte d'ELOI MACHORO et les questions posées à son entourage lors du survol des 5 PUMA laissent à penser qu'il n'avait jamais été prévenu par le directeur de cabinet JEAN-PIERRE HUGUES.



Sans doute une foutaise de plus venant compléter la première, l'ensemble étant destiné à masquer le ridicule ayant entaché"l'honneur'' des troupes françaises engagées dans cette opération de maintien de l'ordre.
- Ridicules comme les 90 gendarmes mobiles contraints de parcourir la distance THIO-MISSION à THIO-VILLAGE sous la menace des armes et des quolibets des indépendantistes.
- Ridicules mais ayant leurs armes en bandoulière et en parfait état de fonctionnement ; je sais à présent qu'il y aurait eu un véritable carnage si l'un de ces gendarmes mobiles avait tenté quelque manœuvre désespérée.
- Ridicules comme les hommes du G.I.G.N. en noir, cagoulés, avec armes de poings opérationnelles, déversés en même temps par l'autre PUMA près du pont de THIO, courant très rapidement en se jouant avec souplesse des obstacles encombrant ce lieu vital reliant THIO-MISSION à THIO-VILLAGE.
- Ridicules car se brisant le nez à l'autre extrémité sur une porte à bétail bardée de fil de fer barbelé, capitaine PICON en tête ; celui-ci hurlait en brandissant son arme : " Au nom de la FRANCE ! et patati et patata… ".
Il avait en face de lui une solide première ligne de feu indépendantiste suivie d'une deuxième ligne de feu équipée de calibres 12, derrière et en contrebas de la précédente. Le tout épaulé par 4 tireurs placés de part et d'autre du pont dans des pylônes désaffectés, tireurs équipés de carabines à longue portée avec lunette de tir.
Le face à face armé dura jusqu'au moment où ELOI MACHORO se présenta sur place, les gendarmes mobiles ayant été"neutralisés'' et sous bonne garde.
Toutes les forces de l'ordre devaient se rendre à la gendarmerie semble-t-il, ou y être regroupées pour une meilleure surveillance...
Le capitaine PICON et ELOI MACHORO se retrouvèrent l'un en face de l'autre, le second demandant au premier de reculer. Le capitaine PICON ne voulant rien entendre, ELOI MACHORO s'emporta et lui administra une gifle magistrale en lui disant : " Mais tu vas reculer toi ! " et paf !
Il y eut ensuite des négociations et toutes les forces de l'ordre purent rentrer à NOUMEA, sans un seul coup de feu et sans qu'il ne leur manque une arme, une cartouche ou une grenade dont elles étaient pourvues en grandes quantités.
Ainsi se termine cet épisode qui explique beaucoup plus clairement la"neutralisation mortelle'' d'ELOI MACHORO le 12 janvier 1985.
En effet, celle-ci fut menée par le capitaine PICON 43 jours après l'humiliation reçue de la main même d' ELOI MACHORO.
Inutile de préciser que tous les membres du G.I.G.N. sont également des tireurs d'élites capables de loger une balle pratiquement à l'endroit choisi, de par leur maîtrise et la qualité de l'arme utilisée pour ce faire, à savoir le fusil F.R. / F.1 à l'époque.
La neutralisation mortelle d'ELOI MACHORO prend une toute autre dimension compte tenu de tous ces éléments dont l'énumération n'est pourtant pas terminée... Je reviendrai ultérieurement sur ces points de détail supplémentaires.
D'autre part, il ne me semble pas que CHRISTIAN BLANC eût mené les négociations sus-citées à THIO, comme il est indiqué dans la présente plainte.
En effet, JACQUES ROYNETTE était encore le haut-commissaire de la république en NOUVELLE-CALEDONIE le 1er décembre 1984, date de cette anecdote plus que ridicule.
JEAN-PIERRE HUGUES était directeur de son cabinet tandis que CHRISTIAN RICARDO était chef de ce même cabinet ( dixit le MEMORIAL CALEDONIEN tome 9 ).
Je ne connais absolument pas la différence entre un directeur de cabinet et un chef de cabinet du haut-commissaire de la république en NOUVELLE-CALDONIE.
Le 1er décembre 1984, EDGARD PISANI fut nommé haut-commissaire de la république et délégué du gouvernement en NOUVELLE-CALEDONIE, en remplacement du préfet JACQUES ROYNETTE à ce poste.
EDGARD PISANI arriva effectivement sur le territoire le 04 décembre 1984, la veille du drame de TIENDANITE occasionné par le plan araignée, comme par"hasard''...
Pendant cette période de grands troubles, CHRISTIAN BLANC fut le directeur de cabinet d'EDGARD PISANI de décembre 1984 à juin 1985, le temps de"neutraliser'' ELOI MACHORO le 12 janvier 1985 soit le lendemain de l'assassinat du jeune TUAL au pied du col de NASSIRAH, comme par"hasard''...
Après la boucherie d'OUVEA le 05 mai 1988 ayant occasionné 25 morts au total, CHRISTIAN BLANC était revenu en NOUVELLE-CALEDONIE le 20 mai 1988, en"missionnaire de la paix'' après avoir été missionnaire de la peur...
Le jour et la nuit, en quelque sorte...
‘'DOCTEUR JEKILL et MISTER HYDE'' serait très certainement beaucoup plus juste ,n'est-ce pas ?
En effet, après avoir accompagné EDGARD PISANI dans une des périodes les plus violentes qu'aient connues la NOUVELLE-CALEDONIE, CHRISTIAN BLANC fut chargé d'une mission d'approche et de dialogue sur le territoire par le nouveau premier ministre MICHEL ROCARD.
Cette"mission de la paix'' était composée de la façon suivante :



CHRISTIAN BLANC responsable de ladite mission.
JEAN-CLAUDE PERRIER conseiller d'état.
PIERRE STEINMETZ sous-préfet et ancien directeur de cabinet de RAYMOND BARRE.
PAUL GUIBERTEAU recteur de l'enseignement catholique de PARIS.
JACQUES STEWART président de la fédération protestante de FRANCE.
ROGER LERAY ancien grand maître du grand orient de FRANCE
Une mission couronnée de succès qui amena les fameux accords de MATIGNON ; fameux car ils couvrent pas mal de choses bizarres...
Le 12 janvier 1985, date de la"neutralisation'' mortelle d'ELOI MACHORO et de MARCEL NONNARO, les personnes ci-dessous occupaient les fonctions suivantes :



FRANÇOIS MITTERAND président de la république.
LAURENT FABIUS premier ministre.
ROBERT BADINTER ministre de la justice.
PIERRE JOXE ministre de l'intérieur.( voir chap. " FRANC-MAÇONNERIE " ).
GEORGES LEMOINE ministre des DOM-TOM ( voir chap. " FRANC-MACONNERIE " ).
EDGARD PISANI haut-commissaire de la république en NOUVELLE-CALEDONIE
et délégué du gouvernement.
Il convient bien de préciser que cette"neutralisation'' eut lieu dans le cadre de l'opération judiciaire concernant l'assassinat du jeune YVES TUAL...
Une belle justification que voilà et au bon moment qui plus est !
ELOI MACHORO fut atteint par une balle du G.I.G.N. à la poitrine à 06 h 11 mn pour mourir à 06 h 50 mn...
39 minutes pour s'éteindre !
Cette opération de"neutralisation'' prévue par les autorités françaises ne comportait curieusement aucun médecin sur place, malgré les tirs essuyés par la gendarmerie dès 05 h 35 mn...
C'est ainsi que le 13 janvier 1985, EDGARD PISANI précise dans son compte rendu adressé au premier ministre LAURENT FABIUS :



" A 06 h 25 mn, le médecin de gendarmerie amené sur place à cause des risques que couraient les hommes engagés, constate la mort de MARCEL NONNARO et prodigue des soins à ELOI MACHORO qui décède à 06 h 50 mn. ".
Ce médecin de gendarmerie ne fut effectivement sur place qu'à 06 h 25 mn, soit 14 minutes après"les tirs de neutralisation''… bizarre… bizarre…
Cette histoire confirmerait les paroles d'un de mes cousins qui était dans les environs, parmi ceux que les indépendantistes appellent les"fachos''. Il était venu en renfort alors que j'étais quant à moi placé avec d'autres hommes sur la propriété de PATRICK DEVAUD, à OUITCHAMBO BOULOUPARI.
Placé par HENRI MORINI lui-même, celui qui affirmait tout haut qu'il ne me connaissait pas devant la cour d'assises des 24 / 25-26 / avril 1996, il faut bien le préciser !
A l'époque je ne m'étais pas encore vraiment rendu compte de tout le cinéma du R.P.C.R., et il fallait parer au plus pressé car les maisons brûlaient.
C'est d'ailleurs chez PATRICK DEVAUD que j'appris la mort d'ELOI MACHORO. J'étais au sommet d'une colline en compagnie de JACKY UICHI car c'était notre tour de garde, et nous étions armés et équipés d'un walkie-talkie grâce auquel nous apprîmes la nouvelle.
Quelque temps après la mort d'ELOI MACHORO, mon cousin me dit la chose suivante :



" Tu sais, ELOI MACHORO,"ils'' l'ont laissé crever tout seul ; un petit pansement et terminé...
Et le gars qui l'a descendu, c'est un des mecs du G.I.G.N. qui était à THIO.
Il a dit à l'autre tireur : " laisse-le moi celui-là ! " en parlant de MACHORO... ".
Telles auraient été sur place les paroles du gendarme PICON, du groupe d'intervention de la gendarmerie nationale, le trop fameux G.I.G.N.
Le 27 avril 1988, le capitaine PICON figurait parmi les otages de la grotte de GOSSANAH - OUVEA, et il eut beaucoup de chance de ne pas être reconnu par les indépendantistes...
Une question toutefois :



- Pourquoi ELOI MACHORO et une partie de ses hommes sont-ils sortis du château fort naturel
de la région de THIO qu'ils contrôlaient parfaitement, population calédonienne y compris ?
Oui, pourquoi avoir abandonné cette place forte de THIO ?
Etant né le 16 janvier 1946 à NAKETY, il connaissait parfaitement la région minière de THIO située juste à côté. Oui, pourquoi est-il sorti d'une zone montagneuse qu'il tenait avec ses hommes, pour aller se faire"neutraliser'' sur la propriété LAPELERIE ?
La région de La FOA qu'il visait est plus particulièrement plate, donc plus difficilement défendable par rapport à la région de THIO.
Et si"on'' l'avait fait sortir exprès car n'étant plus"contrôlable''...
Quelqu'un de confiance, par exemple...
Quoi qu'il en soit, je n'ai pas la réponse de cette énigme mais une chose est certaine :
Je n'ai jamais vu toutes les victimes des viols dont"on'' a accusé ses troupes et lui pendant le siège de THIO, même après la libération de cette région.
La rumeur publique est un monstre qui se nourrit de paroles, mais au regard de l'ensemble de ce dossier, je doute à présent que cette rumeur n'ait été que publique !
Bien sûr, il y eut le ramassage des armes des calédoniens par les troupes d'ELOI MACHORO, ramassage qu'ils"n'avalèrent'' jamais, mais peut être était-ce mieux ainsi avec le recul du temps...
Du sang aurait pu couler sur du sang, pendant que"quelqu'un'' d'autre tirait les ficelles des pauvres marionnettes de ce pays..."Quelqu'un'' situé à 22 000 kilomètres par exemple !
Bien sûr il y eut le corps sans vie du boucher de THIO, DANIEL GORGE, retrouvé dans une rivière quelques jours après le 26 novembre 1984 : Accident ou…meurtre ? Dieu seul le sait !

Yves TUAL



Bien sûr il y eut la mort du jeune YVES TUAL, 17 ans, le 11 janvier 1985 sur la propriété de ses parents à NASSIRAH. Une balle en pleine tête occasionnant une émeute loyaliste à NOUMEA.
Une balle en pleine tête d'un jeune calédonien, justifiant ainsi très largement les"neutralisations'' d'ELOI MACHORO et de monsieur MARCEL NONNARO le 12 janvier 1985, soit un jour plus tard...
Une balle bien à propos n'est-ce pas EDGARD PISANI ?
Un"B.E.L.'' enchaînement, il faut le dire...
Et que dire des trois longues années de détention provisoire effectuées par MAURICE MOINDOU, en tant qu'assassin présumé du jeune YVES TUAL ?
YVES TUAL était le neveu du maire de THIO, ROGER GAILLOT.
Une cible de choix que ce pauvre jeune homme sacrifié sur l'autel de la politique et du... nickel calédonien.
Une place publique de NOUMEA porte son nom désormais mais cela lui fait une belle jambe là où il est maintenant !
Mais revenons aux trois années de détention préventive de MAURICE MOINDOU, jeune militant du F.L.N.K.S. à l'époque : Comme par"hasard'', celui-ci fut libéré le 18 mai 1988 soit 13 jours après la boucherie de GOSSANAH, laquelle suivait la boucherie de la gendarmerie de FAYAOUE le 22 avril 1988.
Libération au grand dam des loyalistes, bien sûr...
Un détail important mérite d'être signalé : Après trois années sans jugement, MAURICE MOINDOU fut libéré à la suite d'un vice de procédure, encore un ! Un vice de procédure"découvert'' au bon moment par maître GUSTAVE TEHIO...
Bien sûr, MAURICE MOINDOU fut jugé devant la cour d'assises de PARIS en 1991, en même tant que CLAUDE KAOUA qui lui comparaissait pour le meurtre de LUCIEN GEORGE le 19 avril 1985.
MAURICE MOINDOU fut reconnu coupable, mais libéré en vertu de la deuxième loi d'amnistie couvrant la NOUVELLE-CALEDONIE.
Or, d'après les quelques renseignements dont nous disposions à l'époque, MAURICE MOINDOU n'était pas l'assassin du jeune YVES TUAL.
Je lui avais dit cela en 1987, après avoir été déplacé dans sa cellule sur ma demande (nous étions à l'infirmerie ), il m'avait répondu à ce moment là : "Ce n'est pas moi qui ai tué YVES TUAL ! ". Là encore, dieu seul connaît le véritable assassin...
Cette analyse serait incomplète si je ne rapportais pas les faits suivants :





Le 08 janvier 1985, soit 3 jours avant l'assassinat d'YVES TUAL, un convoi de véhicules comprenant de nombreuses bétaillères s'était arrêté justement devant l'habitation des parents du jeune YVES TUAL, au pied du col de NASSIRAH.
Il y avait là un contrôle de gendarmerie important et très pointilleux, car ce convoi dont mon cousin et moi faisions partie devait procéder à la récupération d'un troupeau de bétail de GHISLAIN SANTACROCE, à THIO.
Cette opération fut menée sous la très haute surveillance de la gendarmerie ( très haute à cause de l'hélicoptère de la gendarmerie qui tournait sans arrêt au-dessus de nous... ).
En plus d'un petit troupeau de 200 têtes de bétail environ, nous avions procédé à toute la récupération possible de matériel, entendant parfois quelques insultes indépendantistes au loin.
Je précise que je ne connaissais pas GHISLAIN SANTACROCE, ni la famille TUAL, mais je me souviendrai toujours de la gentillesse d'YVES TUAL venu nous offrir des boissons gazeuses fraîches, sous un soleil de plomb là-bas.
Il n'y eut aucun accrochage avec les indépendantistes, et une partie du bétail récupéré fut lâchée dans les pâturages des parents d'YVES TUAL, au retour.
C'était justement à son père que j'avais dit la phrase suivante : " On a repris le garde manger là-haut, maintenant il faut faire très attention... ". Trois jours après, YVES TUAL fut abattu à cet endroit et il n'avait que 17 ans.
Voilà pourquoi cette phrase est gravée à jamais dans ma mémoire !
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