De loin, la banderole semble rappeler le score du match France-Croatie.
Elle signale en fait que le Camp-Est compte 163 détenus de plus que sa
capacité.
Une
prison de 402 places qui contient 565 détenus et attend toujours des
renforts: c'est la situation décrite par le STKE Pénitentiaire à travers
l'action menée sur une journée à l'entrée du Camp-Est.
«C’est un premier mouvement et ce n’est pas le dernier»,
annonce le secrétaire général du STKE Pénitentiaire, Ludovic Wanaxaeng.
Toute la journée d’aujourd’hui, le syndicat a mené une action à
Nouville, à l’entrée du Camp-Est. Ni un débrayage ni une grève, puisque
les agents concernés se sont relayés sur le «piquet» en dehors du temps
de travail. Mais une mobilisation de 24 heures pour interpeller une fois
de plus sur la surpopulation de la prison et le manque de moyens
humains pour encadrer les détenus.
«Promesses tenues»
«Nous sommes là pour des promesses tenues lors de la visite de la ministre de la Justice», explique le représentant syndical, en faisant référence à la venue de la Garde des sceaux l'an dernier. «Nicole
Belloubet et le directeur de l’administration pénitentiaire nous ont
dit qu’à la fin du mois de juin, on allait avoir notre organigramme, ce
qui définit notre effectif. Au jour d’aujourd’hui, il est toujours
absent.» Or, les gardiens mobilisés attendent une quarantaine de surveillants supplémentaires.
«118 au sol»
A
l’approche du référendum, dont le personnel craint qu’il attise encore
plus les tensions au sein de la prison, le STKE Pénitentiaire met en
avant quelques chiffres qui se sont affichés sur les banderoles: le
Camp-Est est actuellement calibré pour «402 places» alors qu’il compte «565 hébergés», dont «118 au sol» sur des matelas. Et d’annoncer qu'en l'absence d'avancées, une action comme celle-ci sera reconduite, voire durcie