En
Nouvelle-Calédonie, un parti indépendantiste prône la
«non-participation» au référendum d’autodétermination et annonce une
«campagne de terrain» pour faire passer son message. Ce processus,
entamé il y a une trentaine d’années, serait selon le parti
Travailliste, «une farce électorale».
«Ce qui est fait pour nous, que d'autres ont décidé sans nous, est en réalité contre nous.»
Par
cette maxime de Nelson Mandela, le parti Travailliste (PT) de
Nouvelle-Calédonie entend dénoncer le référendum d'autodétermination qui
doit se tenir le 4 novembre prochain. C'est lors d'un congrès
extraordinaire, samedi 14 juillet, que Louis-Kotra Uregei, leader du PT,
a appelé à une «non-participation massive», dénonçant une «une farce
électorale». D'après un communiqué publié sur le site du PT
«C'est tout, sauf un référendum
d'autodétermination.» Selon ce mouvement, le scrutin serait «quelque
chose qui va piéger une fois de plus le Peuple kanak sachant qu'il y a
autant de non-Kanaks qui vont voter à ce référendum que de Kanaks»,
Émanation
de l'USTKE (union syndicale des travailleurs kanaks et exploités, l'un
des principaux syndicats du pays), le Parti travailliste a été créé en
2007. Ces deux entités s'inscrivent dans un mouvement plus large, le
Rassemblement des indépendantistes et nationalistes (RIN), lui-même né
en 2014 d'une scission au sein du FLNKS, l'union historique des
formations indépendantistes, créée en 1984.
«On va aller dans tout le pays, dans chaque tribu, pour expliquer
notre position et dénoncer ce simulacre de référendum», a ajouté
Louis-Kotra Uregei, qui s'est employé à ne pas utiliser le mot
«boycott»: le mot d'ordre donné lors d'élections territoriales en
novembre 1984 avait débouché sur plusieurs années de violences
meurtrières entre Kanaks indépendantistes et caldoches loyalistes:
«Le 4 novembre, nos militants iront à la pêche
ou joueront aux boules, mais on ne participera pas à ce simulacre de
référendum», a-t-il asséné.