A la City de Londres, la cotation des métaux se fait encore à
l’ancienne, "à la criée". Pour ceux et celles qui travaillent dans les
mines et les usines calédoniennes, le « prix LME » est un indice connu,
c'est le cours du nickel. Cette semaine à Londres, il a rechuté de près
de 6 %.
À la Bourse des métaux de Londres (LME) on
continue à s’interpeller pour acheter ou vendre des contrats sur les
métaux. Le système est efficace, l’an dernier, deux millions de tonnes
de nickel produits dans le monde ont été échangés plus de 170 millions
de fois. À Londres, « Merlin l’enchanteur » est un Trader qui achète et
revend des contrats. Si toutes les transactions sont numériques,
l'électronique n'a pas encore supplanté les exclamations qui animent la
corbeille.
© Alain Jeannin
Séance de cotation du Nickel à la Bourse des métaux de Londres (LME)
Dans l'arène des grands fauves
C’est une rue étroite à deux pas de la Bourse des Métaux de Londres. Dans
un recoin, le salon de thé « Tea-Warehouse » est un lieu branché dont
le nom évoque de façon allégorique les entrepôts (« warehouse »)
autrement dit les stocks : ici, le thé, juste en face au LME, les métaux
industriels dont le nickel. Au « Tea House », les traders viennent donc
se détendre et échanger des informations avant de s’écharper autour de
la corbeille, le « ring » du London Metal Exchange. Au LME, c’est par de
drôles de gesticulations que l’on s’échange toujours les contrats sur
les métaux et que se détermine ainsi les prix de l’aluminium, du cuivre
ou du nickel. Seuls autorisés à occuper les fameuses banquettes rouges,
une poignée de traders constitue l’élite du commerce des métaux. Ces
négociants de choc en costume cravates sont issus des plus grandes
banques.Derrière au bout du fil dans le « back-office », des clients du monde entier sont informés en temps réel des prix, de l’offre et de la demande. "Quand la cloche résonne, une autre cotation commence" précise Peter Childs. Le directeur du London Metal Exchange nous a donné l’accès au saint des saints, la corbeille : « Après l’aluminium, ce sont les 5 minutes du nickel et c’est important pour la Nouvelle-Calédonie ! » ; ces quelques mots posent les enjeux et le décor : « Nous sommes un lieu d’échanges, c’est l’offre et la demande qui déterminent le prix du nickel, pas le LME qui ne fait que répercuter l’état du marché » précise Peter Childs.