FAITS
DIVERS. Grièvement blessé au visage par un tir, le 19 décembre à la
tribu, un adolescent doit être hospitalisé en Métropole. Il risque de
perdre l’usage de la vue.
L’adolescent, qui venait de sortir en fin d’année du
Camp-Est où il était incarcéré au quartier des mineurs pour une peine
de six mois, est un élément clé du dossier Saint-Louis
Il
est l’une des victimes de la guerre entre bandes rivales sur fond de
conquête de territoire à Saint-Louis. Un jeune garçon d’à peine 15 ans,
originaire de la tribu, doit être, tout prochainement, transféré
d’urgence en Métropole pour y être hospitalisé. Grièvement blessé,
l’adolescent a déjà perdu l’usage d’un œil. Il pourrait être
définitivement aveugle puisqu’il souffre d’une cécité de 90 % sur
l’autre œil. La victime avait été atteinte au visage par une gerbe de
plombs, dans la nuit du 18 au 19 décembre, lors d’affrontements avec un
habitant de Saint-Louis.
Le même qui, quelques heures plus tard, avait sorti son fusil de
calibre 12, touchant mortellement à deux reprises Ramon Noraro,
instigateur présumé des émeutes et activement recherché par les
gendarmes.
Élément clé du dossier Saint-Louis
La vie de cet adolescent a basculé à tout jamais. Il venait pourtant
de sortir depuis quelques semaines du Camp-Est, où il avait subi sa
première incarcération (peine de six mois) pour une multitude de
cambriolages avec la bande dite des « cafards ». Désormais, ce garçon
est un élément clé du dossier Saint-Louis. Il est effectivement l’un des
témoins de la mort de William Decoiré, le 29 octobre, tué par un
gendarme « en état de légitime défense », selon le parquet. Un drame qui
avait mis le feu aux poudres à la tribu. Mais ce soir-là, le jeune
garçon avait réussi à prendre la fuite avant de participer activement
aux barricades érigées sur la RP1 en représailles à la mort de « Wyldé
».
C’est pour l’entendre sur l’ensemble de ces faits que la justice le
recherchait activement. Jusqu’à cette nuit du 18 décembre où il a été
grièvement blessé.
Il nie la légitime défense du militaire
Aux yeux des enquêteurs, il était d’ailleurs plus qu’un simple témoin
puisqu’il avait activement participé au vol du fourgon (dans lequel
William Decoiré a été tué), dans une maison située à Païta.
Entendu à l’hôpital, le 29 décembre, par les gendarmes dans le cadre
de l’enquête préliminaire sur la mort de Decoiré, celui-ci est revenu
sur les faits du 29 octobre.
Il affirme ainsi, au cours de son audition, qu’il a volé la
camionnette dans le but d’y stocker des motos qu’ils voulaient, lui et
sa bande, dérober du côté de Boulari.
Au cours de son audition, il a en tout cas nié l’état de légitime défense du gendarme.
Une déclaration qui n’a pas empêché le classement sans suite de l’enquête par le procureur de la République.