Ce montant, calculé par l'Insee, représente 95,1% du PIB national. C'est deux fois plus qu'il y a dix ans.
La
dette publique a dépassé pour la première fois la barre symbolique des
2 000 milliards d’euros, avec un montant de 2 023,7 milliards à la fin
du deuxième trimestre, soit deux fois plus qu’il y a dix ans, a annoncé
ce mardi l’Insee.
Rapportée à la richesse nationale,
cette dette brute, mesurée selon les critères du traité de Maastricht,
atteint 95,1% du Produit intérieur brut (PIB), soit 1,1 point de plus
qu’au trimestre précédent, précise l’Insee dans un communiqué.
Par
rapport à la fin du premier trimestre, la dette publique brute a
augmenté de 28,7 milliards d’euros. Cette hausse est imputable à l’Etat,
dont la contribution à la dette augmente de 35,2 milliards d’euros, du
fait de sa dette négociable à long terme (+30,2 milliards) et, dans une
moindre mesure, de celle à court terme (+3,1 milliards).
En
revanche, celle des administrations de sécurité sociale diminue de 3,9
milliards d’euros. Les principaux mouvements viennent de la caisse
d’amortissement de la dette sociale (Cades) qui se désendette de 3,2
milliards d’euros et, en sens inverse, de Pôle Emploi qui rembourse 2,1
milliards d’emprunts à court terme et de l’Unedic qui émet pour 2
milliards d’obligations, détaille l’Insee.
Enfin, la dette des administrations publiques locales diminue de 1,6 milliard d’euros.
Dans
ses dernières prévisions, le gouvernement tablait sur une dette
publique à 95,1% du PIB seulement à la fin de l’année, mais ces
prévisions n’ont pas été mises à jour après l’abaissement des
estimations de croissance et le relèvement de celles concernant le
déficit, le 10 septembre.
«Assainissement des finances et stratégie de croissance»
Après
la publication de l’Insee, le gouvernement a rappelé avoir largement
hérité de cette situation d’endettement croissant. Au ministère des
Finances, on souligne que la dette a doublé entre 2002 et 2012, passant
de 930 à 1 860 milliards d’euros, dont 600 milliards entre 2007 et 2012.
«La
politique menée par (l’actuel) gouvernement, qui repose à la fois sur
un assainissement des finances publiques avec un programme d’économies
et sur une stratégie de croissance avec le CICE et le Pacte de
responsabilité, doit permettre de stopper la croissance de la dette», affirme Bercy.
«La
France bénéficie ainsi de la confiance des investisseurs, ce qui permet
à l’Etat mais aussi aux entreprises et aux particuliers d’empruter à
des taux très bas», ajoute le ministère.
La dette
publique nette, qui tient compte de la trésorerie présente dans les
caisses des administrations publiques, a elle augmenté moins fortement
au cours du deuxième trimestre, de 23,7 milliards, du fait
principalement de la croissance de la trésorerie de l’Etat (+4,6
milliards d’euros). Elle s’établit à 1 813,9 milliards d’euros, soit
85,3% du PIB (contre 84,3 % au trimestre précédent).