1. Quel avenir pour la Nouvelle-Calédonie ?
Palika : Pas de troisième accord qui serait dangereux
pour la cause indépendantiste. Pas de statu quo, volonté réaffirmée
d'accéder à la pleine souveraineté.
UC : Accéder à la pleine souveraineté. Construire une nation plus juste, plus solidaire et fraternelle.
Calédonie ensemble : Une Calédonie largement émancipée
au sein de la République, laquelle doit servir de rempart aux menaces de
l’extérieur, mais aussi de l’intérieur.
MPC : La collectivité fédérée dans la République. Elle
a l’avantage de concilier une très large autonomie, en respectant notre
spécificité, avec notre appartenance à la République française. Les
Calédoniens doivent être seuls maîtres de leur destin.
Front pour l'unité : Une Calédonie aux confins de
l'autonomie, mais ancrée durablement dans la République. La meilleure
formule serait d’en passer par un troisième accord rencontrant le plus
large consensus.
2. Faut-il opérer les derniers transferts non régaliens ?
Palika : Volonté de transférer toutes les compétences
prévues dans l'accord de Nouméa, y compris celles de l'article 27
(audiovisuel, enseignement supérieur, contrôle de légalité des
collectivités). Nécessité de définir un calendrier et une méthode de
mise en œuvre de ces transferts.
UC : Il faut mettre en œuvre tous les transferts de
compétences – dont celles énumérées par l’article 27 de la loi
organique, ainsi que l’enseignement concernant les programmes et
la collation des diplômes. Le transfert des compétences régaliennes sera
compris dans la consultation de l'accession à la pleine souveraineté.
Calédonie ensemble : A discuter, à évaluer avec l'Etat.
Mais Calédonie ensemble est contre le transfert de l'administration et
du contrôle de légalité des collectivités locales (communes, provinces,
établissements publics) qui présentent un caractère régalien.
MPC : Clairement contre. La Calédonie n’arrive déjà pas
à gérer sa multitude de compétences. Il ne faut aucun transfert lié à
l’article 27 et surtout pas celui du contrôle de légalité des
collectivités.
Front pour l'unité : Les transferts ne doivent s'opérer
que s'ils sont bénéfiques à la Calédonie. Le contrôle de légalité des
collectivités est une compétence de caractère régalien qui ne doit pas
être transférée.
3. Quel doit être le corps électoral pour les prochaines échéances ?
Palika : Il faut veiller à ce que les erreurs commises
ne se reproduisent pas. Application stricte des critères de définition
du corps référendaire. Il faut faciliter au maximum l’inscription
automatique, notamment des personnes qui ont déjà voté en 1998.
UC : Le corps électoral pour la consultation de sortie
est prévu par l’article 218 de la loi organique. Pour le corps électoral
citoyen, il faut revenir à la bonne application, de l’esprit et de la
lettre de l’accord de Nouméa, et pour ce faire, s’il faut modifier les
commissions administratives spéciales, afin de revenir sur les erreurs
commises, l’UC est d’accord.
Calédonie ensemble : L'Etat doit organiser
l'inscription automatique du maximum d'électeurs. Les commissions
administratives pourraient compter un magistrat supplémentaire.
MPC : Le corps électoral gelé est inacceptable. Il doit
être ouvert aux personnes durablement établies en Nouvelle-Calédonie
depuis plus de dix ans, ainsi qu’aux conjoints des citoyens. Pour que le
référendum soit incontestable, il faut que la liste électorale du
référendum soit inconstestée. Il faut donc établir sans tarder cette
liste. Il ne faut pas que tous les électeurs aient à refaire une
démarche individuelle d'inscription.
Front pour l'unité : Il faut un retour au corps
électoral glissant. Refus des propositions de l'Etat visant à modifier
les commissions électorales aujourd'hui composées d'un magistrat, d'un
représentant du maire, d'un représentant de l'Etat, et de deux électeurs
représentant les loyalistes et les indépendantistes.
4. Comment doit s’organiser le référendum de sortie ?
Palika : Les citoyens ont besoin de voter en toute
conscience. Il faut donc étayer les options, les concepts de manière que
les citoyens sachent ce qu'il y a derrière, avec quelles conséquences.
UC : Le référendum sur l’accession à la pleine
souveraineté, tel que Jean-Marie Tjibaou l'avait négocié lors des
Accords de Matignon et tel que prévu par l'accord de Nouméa. Il est
inutile d’aller jusqu’à trois référendums. En cas de non à
l’indépendance, le peuple kanak discutera directement avec l’Etat.
Calédonie ensemble : Il faut réécrire les questions du
référendum et y associer des projets politiques des deux sensibilités,
indépendantistes et non indépendantistes. Il faut donner suffisamment de
matière aux électeurs pour qu’ils se prononcent en connaissance de
cause, en sachant de quoi sera fait le jour d’après. C'est le référendum
éclairé.
MPC : Il faut réduire la période d'incertitude. S’il
n'y a pas d'avancée significative dans les discussions entre loyalistes
et indépendantistes (respectant la volonté de la majorité des
Calédoniens de rester français), il faut avancer la date du premier
référendum.
Front pour l'unité : Tel qu'il est prévu, pour ou
contre l'indépendance, il ne règle rien. La volonté du Rassemblement et
du FPU est de préparer une solution innovante et consensuelle qui
satisfasse le plus grand nombre et puisse être ratifiée par référendum.
5. Quel doit être le processus préparatoire ?
Palika : Il faut rester dans le cadre et les termes de
l'accord de Nouméa. Il y existe des espaces dédiés pour la discussion et
pour la décision. Il faut surtout veiller à la bonne construction de la
citoyenneté dans le respect de l’esprit de l’accord de Nouméa.
UC : La création d’une assemblée référendaire où
l’Union calédonienne, le FLNKS et l'ensemble des indépendantistes
viendront exposer leur projet de société de la nouvelle nation ainsi que
le projet de Constitution déposé à l'ONU.
Calédonie ensemble : Le dialogue doit s'organiser
immédiatement avec une méthode et un calendrier, en y associant les
partis représentés au Congrès, l'Etat mais aussi des groupes
parlementaires réunissant les différentes sensibilités. L’Assemblée
nationale et le Sénat auront un rôle à jouer dans le processus de
sortie.
MPC : Il faut que, rapidement, dans le cadre
du CGS (contrat de gouvernance solidaire), les loyalistes discutent
entre eux de l'avenir de la Nouvelle-Calédonie. Il faut ensuite discuter
avec les indépendantistes. L'Etat doit accompagner ces discussions en
servant de liant.
Front pour l'unité : Le Rassemblement-UMP
revendique d'avoir été le premier à tisser les liens du dialogue, en
2010, avec le lever du drapeau Kanak. Cette démarche n’a pas été payée
de retour, au contraire elle a été combattue. Il faut retrouver les
voies du dialogue.
source