Les commissions administratives de révision
des listes électorales risquent de durer beaucoup plus longtemps que
prévu. Dans le Grand Nouméa, le FLNKS pose des milliers de demandes de
radiation, mais les loyalistes veulent un examen au cas par cas.
Les commissions administratives vont disposer de très peu de temps pour mener leurs investigations.
Il semble qu’une guerre de tranchées soit en train de
s’organiser autour des commissions de révision des listes électorales
spéciales des provinciales. Tout au moins dans les communes du Grand
Nouméa qui sont les plus largement visées par les milliers de demandes
de radiation formulées par le FLNKS.
Lundi, les choses se sont
pourtant déroulées dans une certaine sérénité à Païta. Les représentants
indépendantistes ont déposé 380 demandes de radiation. Les commissions
se sont engagées à investiguer sur ces cas. Il s’agit pour l’essentiel
de personnes qui n’étaient pas inscrites en 1998 sur les listes de la
commune. Les commissions vont donc solliciter la Cafat et la direction
des services fiscaux pour savoir s’il y a trace de leur présence avant
1988.
Investigations. Mais les choses se
sont compliquées, hier, à Nouméa. Cette fois, ce sont 3 370 demandes de
radiation qui sont déposées par les indépendantistes. Les membres
non-indépendantistes des commissions ont exigé un examen au cas par cas
avant d’autoriser ou non des investigations. Ce premier filtre aurait
abouti au retrait d’environ 20 à 30 % des demandes de radiation qui
résultaient d’approximations de la liste de 1998 ou de confrontations
entre plusieurs moutures de cette liste.
Il semble d’ailleurs
qu’indépendantistes et non-indépendantistes soient parfois tombés
d’accord, contre l’Etat et le magistrat, pour ne pas radier les
personnes inscrites tardivement au regard de la loi, mais nées en
Calédonie.
Informatisé. Mais la démarche
prend un temps fou. Les commissions ne devaient initialement siéger que
deux jours à Nouméa. Il leur en faudra probablement au moins un
troisième.
Or, dès la semaine prochaine, elle sont censées statuer
sur les résultats de leurs investigations. Un calendrier presque
impossible à respecter.
Reste une question. Que feront les
commissions en cas d’impossibilité pour la Cafat et la Direction des
services fiscaux de retrouver des éléments de preuve fiables de présence
en 1988 ? C’était il y a 27 ans. Aucun service administratif n’était
alors informatisé. Quelle fiabilité accorder à ces archives quand on
sait que la liste électorale de 1998 contient elle-même des
inexactitudes. Il se pourrait d’ailleurs que les services fiscaux se
retrouvent en difficulté avec leur devoir de secret.
Le doute profitera-t-il aux personnes susceptibles d’être radiées? Ou bien leur sera-t-il défavorable?
Ph.F.