Ainsi, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, il a été demandé aux
journalistes de ne pas poser de questions sur les indépendantistes de la
Papouasie occidentale, alors que le dossier a connu des développements,
récemment : début février, le Premier ministre papou, Peter O'Neill, a
déclaré pour la première fois son soutien « aux frères papous d'Indonésie ».
Alexander Rheeney, le président du comité de la presse, demande des explications au gouvernement papou :
«
J'ai envoyé un courriel au département des Affaires étrangères, en leur
demandant de clarifier la situation, de donner une explication
rationnelle au fait qu'ils ont en quelque sorte censuré les journalistes
locaux. Avoir été muselé sur cette question de la Papouasie occidentale
nous préoccupe vraiment. »
Alexander
Rheeney souhaite notamment savoir qui a pris la décision d'intimer aux
journalistes de ne pas aborder le sujet : est-ce une demande de
l'Indonésie ou une initiative du gouvernement papou ? Le président du
comité de la presse espère obtenir une réponse des autorités et
l'assurance que les journalistes puissent faire leur travail à l'avenir :
«
J'espère que ça ne se reproduira plus, parce que ce qui se passe en
Papouasie occidentale continuera d'intéresser les habitants de
Papouasie-Nouvelle-Guinée, et pas seulement eux, mais aussi tous les
habitants de la région et même du monde. »
Aux
Îles Salomon, également, les reporters n'ont pas pu poser de questions à
la ministre indonésienne sur la question papoue. Ils n'ont en fait pu
lui poser aucune question, puisque la conférence de presse a été annulée
à la dernière minute, dénonce Ofani Eremae, le directeur de publication
du Solomon Star :
« Ce qui
se passe en Papouasie occidentale est une tragédie humaine, c'est un
problème que l'Indonésie ne peut plus garder secret. Je pense que si
l'Indonésie veut vraiment se rapprocher de la Mélanésie et des îles du
Pacifique, elle devrait s'ouvrir aux médias, accepter les questions des
journalistes, parce que c'est ce qu'il faut faire. »
Depuis
2011, grâce à la pression exercée par les Îles Fidji, l'Indonésie a
obtenu le statut d'observateur au sein du Groupe mélanésien Fer de
Lance. Une organisation régionale qu'aimeraient rejoindre les
indépendantistes papous. Ils ont déposé une nouvelle candidature, qui
est examinée en ce moment.