Camp-Est. Le personnel soutient le surveillant agressé
Depuis 7h30 ce mardi matin, des personnels en repos du
Camp-Est (adhérents de l'Usoenc, de l'USTKE et de Force Ouvrière) sont
mobilisés devant les grilles du centre pénitentiaire. Ils demandent des
renforts en matière de sécurité et la prise en main du dossier par
l'Etat. Dimanche soir, selon des informations diffusées par la police
nationale, un surveillant a été agressé vers 23 heures. Il subissait des
violences dans la case B du bloc C du Camp-Est. Une case qui contient
12 cellules. Des dégradations volontaires par incendie ont également été
commises. La victime a été secourue par ses collègues. L'intervention
du GIPN et de la Police Nationale a été nécessaire pour faire cesser la
mutinerie à 1 heure 50. L'opération s'était achevée une demi-heure plus
tard avec la mise à disposition de vingt détenus à des agents
pénitentiaires.
© @ Sheima Rihahi
Joint au téléphone hier par NC1ère, le procureur de la République
Alexis Bouroz n'avait pas souhaité s'exprimer, expliquant qu'une série
d'auditions étaient en cours pour faire la lumière exacte sur les faits.
Ce matin, les manifestants ont livré plus de précisions. Un
surveillant pénitentiaire aurait été pris à partie par une dizaine de
détenus. Quatre d'entre eux, cagoulés, l'auraient roué de coup. Au
moment de l'agression, le surveillant était accompagné d'une collègue du
même âge (34 ans) qu'il serait parvenu à protéger. Cette dernière a pu
s'échapper et donner l'alerte. Elle est aujourd'hui très affectée
psychologiquement. La victime, de son côté, a été hospitalisée. Ses
blessures lui causent 8 jours d'ITT.
Ce mardi matin, la trentaine de surveillants du Camp-Est qui a manifesté sa colère a réclamé des renforts immédiats de contractuels, estimant que l'effectif de 70 surveillants était insuffisant.
Ce mardi matin, la trentaine de surveillants du Camp-Est qui a manifesté sa colère a réclamé des renforts immédiats de contractuels, estimant que l'effectif de 70 surveillants était insuffisant.
Source
Au Camp-Est, agression d’un gardien et émeute de détenus
La nuit de dimanche à lundi a été agitée au
centre pénitentiaire. Après le tabassage d’un gardien, la situation a
dégénéré en insurrection avec le retranchement de détenus dans une
coursive.
Le GIPN est alors intervenu pour mettre fin au début d’insurrection dans une coursive du bâtiment B.
Photo DR
L’émeute a duré près de trois heures. Dans la nuit de dimanche
à lundi, vers 23 heures, un agent pénitentiaire a été roué de coups par
des individus détenus dans la case B - contenant 12 cellules - du Bloc C
du Camp-Est. La victime était en train d’effectuer une ronde quand
plusieurs personnes lui sont littéralement tombées dessus. L’enquête
devra déterminer par quels moyens ces détenus ont réussi à ouvrir la
porte de leurs cellules. Sur les réseaux sociaux, un gardien faisait
état de « serrures pitoyables ».
Ils lui volent un trousseau de clés
Fort
heureusement, une surveillante a pu donner l’alerte juste après les
premiers coups. Après 30 minutes, la victime a été extirpée de ses
assaillants par des collègues venus à son secours. Au cours de
l’agression, les prisonniers lui ont volé un poste radio et un trousseau
de clés. Mais, selon nos informations, les clés ne pouvaient ouvrir que
la porte d’accès au bâtiment B et en aucun cas d’autres issues de la
prison. Alertée de la séquestration d’un personnel de surveillance, la
police nationale a mis en place un périmètre de sécurité autour de
l’établissement de Nouville afin de prévenir toute évasion. Quant au
surveillant blessé, il a été évacué vers l’hôpital Gaston-Bourret.
Le ministre de l'Intérieur informé
La
situation a ensuite dégénéré en insurrection. D’autres individus de la
case B, qui ont pu sortir de leurs cellules pour des raisons encore
inconnues, se sont retranchés dans une coursive incendiant des matelas
et dégradant des cellules. Une quinzaine de pompiers sont intervenus à
deux reprises pour éteindre les feux.
Les mutins ont ensuite
affronté le GIPN (Groupe d’intervention de la police nationale), la
compagnie d’intervention et la Bac (Brigade anti-criminalité) appelés
sur place pour mettre fin à l’émeute. Les forces de l’ordre ont subi une
pluie de projectiles notamment des bouts de faïence tranchants
provenant des sanitaires. Le calme est finalement revenu sur les coups
de deux heures du matin. « Il y aurait pu avoir beaucoup plus de blessés
vu la violence des détenus dans la coursive », explique Yves Mathis,
directeur de cabinet du haussaire.
Comme le veut la procédure, des
rapports ont été envoyés aux ministères de l’Intérieur et de
l’Outre-mer pour rendre compte des événements. Deux procédures contre X
pour séquestration dans un établissement pénitentiaire, violences
volontaires aggravées et dégradations volontaires par incendie ont été
également initiées.
Pour l’heure, plusieurs détenus soupçonnés
d’être les meneurs de la mutinerie ont été identifiés. Ils feront
l’objet de sanctions disciplinaires au sein de la prison et de futures
sanctions judiciaires.
Ces incidents posent une nouvelle fois de
nombreuses interrogations quant à la sécurité, la suroccupation et les
conditions de détention au sein du Camp-Est malgré d’importants travaux.
Après
l’agression d’un surveillant, les détenus se sont retranchés dans une
coursive du bâtiment B incendiant des matelas et dégradant les cellules
et les sanitaires. Le GIPN est alors intervenu pour mettre fin au début
d’insurrection.
Ces graves incidents ont fait l’objet de comptes rendus envoyés aux ministères de l’Intérieur et des Outre-mer.