Évoqué par le Premier ministre et désormais constitué, un comité des
sages aura vocation à être saisi ou à s’autosaisir si les valeurs
communes étaient bafouées avant la consultation de 2018.
Constitué de douze membres - Fote Trolue absent - de tout
horizon, de toute sensibilité, le comité des sages est le « gardien de
la parole pour la campagne relative au référendum »
Discrètement,
sans bruit, le groupe s’est hier réuni, à la résidence du
haut-commissariat. Le « comité des sages pour la campagne relative à la
consultation sur l’accession à la pleine souveraineté » est constitué,
et est désormais en place.
L’intention avait été décrite par le
Premier ministre lui-même le 5 décembre dernier à la tribune du Congrès.
Principe posé, « nous devons innover pour assurer la sérénité des «
jours d’avant » ». Avant le référendum programmé probablement fin
octobre 2018. Ce comité des sages « aurait la charge, lourde et
fragile, de veiller à ce que les propos de campagne ne viennent pas
blesser la société calédonienne en violentant ses valeurs, celles qui
figurent dans notre Constitution avec la Déclaration des droits de
l’homme, celles qui sont intimement liées à la civilisation kanak,
celles qui s’enracinent dans l’héritage des religions, celles qui
figurent dans le préambule de l’accord de Nouméa, avait observé Edouard
Philippe. Je pense au projet de charte élaboré par la mission d’écoute
et de dialogue en 2016 ».
« collectif du consensus »
Loin d’être une Haute autorité de censeurs, ou une autorité
judiciaire bis, cette équipe sera avant tout un « “collectif du
consensus?? conscient de la fragilité de tout édifice politique », selon
le locataire de Matignon.
Douze « sages » siègent maintenant :
les anciens maires de Bourail, Nouméa et Koumac, Taïeb Jean Pierre Aïfa,
Jean Lèques et Robert Frouin, le père Rock Apikaoua, Sosefo Falaeo,
autorité coutumière wallisienne, le premier vice-président du Conseil
économique, social et environnemental Jean-Pierre Flotat, la présidente
de l'association SOS violences sexuelles Anne-Marie Mestre, le président
de la Ligue des droits de l'homme NC Elie Poigoune, la veuve du leader
indépendantiste Marie-Claude Tjibaou, l’ancien directeur de l’Agence de
développement de la culture kanak Octave Togna, le premier juge kanak
Fote Trolue, et l’ancien directeur de l’Alliance scolaire de l’Eglise
évangélique Billy Wapotro. Après une prise de contact hier, les membres
du comité doivent se retrouver mi-janvier, afin d’arrêter les modalités
de fonctionnement, de saisine et de communication. Un porte-parole sera
désigné, ou encore un dispositif internet, instauré.